Robert, Gustave, Marie Poirier de Narçay
1859 - 1918
Né le 27 mars 1859 à Saint-Symphorien (Indre-et-Loire), mort le 3 novembre 1918 à Châtillon (Seine). Député de la Seine de 1914 à 1918.
Après des études poursuivies à l'Université de Paris, il obtient le titre de docteur en médecine et va exercer dans l'Eure. Attiré par les lettres et par le journalisme, il collabore à l'Union libérale de Tours.
En 1890, il entre à la Société des gens de lettres.
A Paris, il écrit pour La guerre aux abus, La Fédération des républicains socialistes, l'Intransigeant, le Drapeau, La libre parole.
Il adhère en 1887 à la Ligue des patriotes puis rejoint le parti républicain socialiste français.
Conseiller général du XIVe arrondissement dès 1900 et conseiller municipal du Petit Montrouge, il œuvre avec vigueur et constance pour l'embellissement de ce quartier.
Président du comité du budget de la ville de Paris, il devient vice-président, puis président du Conseil général. Quittant la présidence du Conseil, il est nommé par ses collègues président du comité du budget et du contrôle et se consacre notamment aux questions d'assistance.
Cette longue pratique des affaires locales lui ouvrait la voie du Parlement.
Après l'élection au Sénat de Steeg député sortant et déjà ancien ministre - le comité républicain socialiste national de la circonscription présente sa candidature aux élections d'avril mai 1914. Il est élu au second tour par 5.282 voix contre 3.880 à Bouglé, son principal adversaire.
Dans son programme, il se déclare partisan d'une réforme constitutionnelle comprenant la création de grandes régions, l'élection des sénateurs selon une représentation professionnelle, et l'introduction du référendum.
Il insiste également sur les nécessités de la Défense nationale avec les sacrifices humains - service de trois ans - et financiers qu'elle implique.
Il se prononce contre l'impôt sur le revenu avec déclaration contrôlée et se proclame défenseur du petit commerce, excipant du patronage du « Comité de l'alimentation parisienne ». Il veut enfin protéger les anciens travailleurs français en taxant les patrons qui emploieraient de la main-d’œuvre étrangère.
A la Chambre, il ne s'inscrit à aucun groupe. Il est membre des commissions de la législation fiscale, de l'enseignement, de l'hygiène publique.
Dans ces commissions comme en séance publique, il défend ses idées sur l'impôt sur le revenu, sur la main-d'œuvre étrangère, sur les problèmes de l'utilisation des effectifs militaires. Il dépose une proposition de loi relative à la suppression du privilège des bouilleurs de cru.
Dans sa dernière intervention à la Chambre, le 25 octobre 1918, il interpellait le gouvernement avec vigueur sur l'épidémie de grippe qui sévissait alors. Par une cruelle ironie, cette épidémie l'emportait le 3 novembre 1918, à l'âge de 59 ans.