Joseph Rivière
1914 - 1984
RIVIÈRE (Joseph, Jean)
Né le 6 décembre 1914 à Montagny (Loire)
Décédé le 3 octobre 1984 à Tarare (Rhône)
Député du Rhône de 1958 à 1967 et de 1968 à 1973
Issu d’une famille paysanne catholique, fils d’instituteurs de la Loire enseignant à l’école libre, Joseph Rivière étudie à l’école primaire de Montagny puis à l’école Gerson de Lyon. Titulaire d’un brevet élémentaire puis d’un BEP, il effectue son service militaire entre 1934 et 1935 puis s’installe à Tarare et commence, à son tour, d’exercer la profession d’instituteur dans l’enseignement privé.
Il se marie le 31 juillet 1939 à Marguerite Putinier dont il aura six enfants. Très sportif, Joseph Rivière a notamment exercé les fonctions de moniteur de la société de gymnastique de Tarare de 1938 à 1941.
Il s’engage très tôt dans la résistance dans la région lyonnaise et rejoint en 1943 les Forces françaises combattantes. Après la Libération, il change d’orientation professionnelle et entre dans les assurances dont il deviendra inspecteur puis agent général.
Très tôt impliqué dans la vie politique du département du Rhône, Joseph Rivière est candidat aux élections cantonales et municipales à Tarare des 29 avril et 13 mai 1945. Il y a été élu conseiller municipal et conseiller général dès cette date. Il demeura le premier magistrat de cette ville de 1947 jusqu’à sa défaite aux élections des 14 et 21 mars 1971 et l’élu de ce canton jusqu’en 1982. Il fut par ailleurs et à ce titre nommé conseiller régional de Rhône-Alpes de 1976 à 1982.
Candidat républicain populaire dissident dans la neuvième circonscription du Rhône aux élections législatives de novembre 1958, il défie le président départemental du MRP et député sortant Jean Villard. Au soir du premier tour, Joseph Rivière crée la surprise en rassemblant 13 600 des 33 074 suffrages exprimés, soit 41,1% des voix, tandis que Villard ne recueille que 36,2% des voix et le candidat communiste 10,9%. Au terme d’une triangulaire, Joseph Rivière recueille 15 414 des 32 684 suffrages exprimés, soit 47,2% et l’emporte sur le député sortant qui n’obtient que 43,1% des voix.
Il s’inscrit au groupe des Républicains populaires et du centre démocratique, il rejoint la Commission des affaires culturelles, familiales et sociales. Il est également nommé membre de la Commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi relatif au droit de préemption dans les zones à urbaniser en priorité et dans les zones d’aménagement différé et de la Commission supérieure des allocations familiales.
S’il ne dépose aucun rapport ni proposition de loi ou de résolution, il intervient cependant sept fois en séance, notamment lors de la discussion générale sur le projet de loi sur les rapports entre l’Etat et les établissements privés où il manifeste son intérêt pour l’enseignement public mais souligne l’insuffisance des traitements des maîtres dans l’enseignement libre et son désir de les voir acquérir une égalité et une indépendance réelles. Il prend également la parole lors de l’examen du projet de loi de finances pour 1961 sur les travailleurs appelés à exercer des responsabilités économiques et sociales ou sur la nécessité devant être faite, selon lui, à l’État de mieux concourir financièrement au budget des théâtres municipaux. L’année suivante, il intervient de nouveau, lors de la deuxième partie de l’examen du projet de loi de finances pour 1962, sur la rémunération des percepteurs et, lors du projet de loi relatif à l’accueil et à la réinstallation des Français d’outre-mer, sur la facilitation financière qu’il convient de faire aux rapatriés.
Durant cette première législature de la Ve République, il ne prend pas part au vote sur le programme du gouvernement Debré (16 janvier 1959), soutient le projet de règlement définitif de l’Assemblée nationale. Il approuve la déclaration de politique générale du Premier ministre le 15 octobre 1959 Il vote le projet sur l’enseignement privé, les pouvoirs spéciaux ou encore la révision du titre XII de la Constitution sur l’indépendance des Etats membres de la Communauté. Il vote l’investiture du gouvernement Pompidou, s’abstient sur la demande de levée de l’immunité parlementaire de Georges Bidault et ne vote pas la motion de censure du 4 octobre 1962 qui conduit quelques jours plus tard le général de Gaulle à dissoudre l’Assemblée nationale.
Joseph Rivière se présente à sa propre succession à l’occasion des élections législatives des 18 et 25 novembre 1962 et retrouve son siège dès le premier tour avec 18 281 des 28 862 suffrages exprimés, soit 63,3% des voix contre seulement 14,4% et 10,9% des suffrages aux candidats CNI et communiste.
Il s’inscrit au groupe Centre démocratique et rejoint la Commission de la production et des échanges. Il ne dépose aucune proposition de loi mais intervient à deux reprises. Lors de la déclaration du gouvernement, le 27 novembre 1963, relative à l’aménagement du territoire, il évoque le cas de son département et réclame une assistance accrue pour les chefs-lieux de canton. Le 17 novembre 1966, il s’exprime également lors de la deuxième lecture du projet de loi relatif aux communautés urbaines et en appelle déjà au regroupement des communes.
Lors de cette législature, il vote pour la ratification du traité franco-allemand de coopération, contre le projet de loi relatif à certaines modalités de grève dans les services publics, pour le projet de loi constitutionnelle portant modification des dispositions de l’article 28 de la Constitution modifiant les dates des sessions parlementaires ordinaires, contre la réforme électorale municipale et pour la réforme du service militaire.
Joseph Rivière se représente aux élections des 5 et 12 mars 1967. Avec 13 667 des 34 248 suffrages exprimés, soit 39,9% des voix, le député sortant devance son adversaire socialiste Georges Vinson (24,3%) mais subit la candidature d’un démocrate-chrétien dissident, Georges Goutagneux qui rassemble quelque 24%. Le maintien de ce dernier au second tour prive d’importantes réserves de voix Joseph Rivière qui ne recueille que 14 278 des 34 410 suffrages exprimés, soit 41,5% des voix et un point de moins que le candidat socialiste qui l’emporte avec 348 voix.
La traversée du désert est de courte durée puisque la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par le général de Gaulle permet à Joseph Rivière d’être de nouveau candidat lors des élections législatives des 23 et 30 juin 1968. Avec 15 076 des 34 729 suffrages exprimés, soit 43,4% des voix, il s’impose nettement face au député socialiste sortant qui ne recueille que 34,1% des voix. Au second tour, avec 17 613 des 34 142 suffrages exprimés, soit 51,-% des voix, il l’emporte sur Georges Vinson.
Il s’apparente au groupe UDR le 11 juillet 1968 et est élu secrétaire de l’Assemblée nationale le 2 avril 1969. Il est par ailleurs nommé membre de la Commission de la production et des échanges le 13 juillet 1968, de celle des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République le 3 avril 1969 puis de celle de la production et des échanges à partir du 2 avril 1970 jusqu’à la fin de la législature. À aucun titre il ne dépose ni n’intervient tout au long de cette période.
Durant cette quatrième législature, il ne dépose pas de proposition de loi et n’intervient pas dans la discussion des textes. Il vote pour les projets de loi d’orientation de l’enseignement supérieur, relatif à l’exercice du droit syndical dans les entreprises, tendant à renforcer la garantie des droits individuels des citoyens, à réprimer certaines formes nouvelles de délinquance, relatif au service national, relatif aux incompatibilités parlementaires ou portant création et organisation des régions. Il vote pour les déclarations de politique générale du gouvernement de Jacques Chaban-Delmas les 15 octobre 1970 et 24 mai 1972.
Officier de la Légion d’honneur, Joseph Rivière était titulaire de la Croix de Guerre 39-45 et de la Rosette de la Résistance.