Mohammed, Madani Ben Kritly
1896 -
Né le 1er juillet 1896 à MOSTAGANEM (Algérie)
Membre de la première Assemblée nationale Constituante (Oran)
Mohamed Madani Ben Kritly était docteur en médecine mais ne détenait aucun mandat local lorsqu'il se présenta, le 21 octobre 1945, en deuxième position, dans le collège des non citoyens, sur la liste d'Union démocratique des intérêts musulmans, derrière le bachaga Khelladi Ben Miloud. La liste rassemble 103 261 suffrages dans le collège des non-citoyens du département d'Oran contre 58 959 à la liste de défense du statut personnel musulman conduite par l'adjoint au maire de Tizi Ouzou, Omar Boukli Hacene. Aussi Khelladi Ben Miloud et Madani Ben Kritly remportent-ils deux sièges contre un à la liste d'Omar Boukli Hacene. Madani Ben Kritly fait partie de la Commission des affaires économiques, des douanes et des conventions commerciales dans la nouvelle Assemblée.
Cependant, en novembre 1945, l'Assemblée décide d'adopter les conclusions du 6e bureau et ouvre une enquête sur les opérations électorales du département d'Oran. Après une mission sur place, le rapporteur, Maurice Lacroix, expose le 26 février 1946 les nombreuses irrégularités qui ont entaché le déroulement du scrutin : la liste UDIM a été une initiative préfectorale et de multiples pressions ont été exercées sur les électeurs et les élus, tandis que les conditions du scrutin étaient, à certains endroits, très critiquables (absence d'isoloir, etc.). La commission d'enquête penche néanmoins pour la validation des élections, afin de ne pas priver le département d'Oran de toute représentation en cette période importante pour l'avenir de l'Algérie. Après un débat assez vif, où les intervenants communistes se prononcent pour l'annulation, l'Assemblée nationale, par 191 voix contre 163 la décide.
Madani Ben Kritly, lors des élections pour la seconde Assemblée Constituante dirige de nouveau la liste UDIM qui recueille 31 940 voix, mais elle est largement distancée par la liste de l'Union démocratique du manifeste algérien qui a trois élus (98 068 voix). Dès lors, il se retire définitivement de la vie publique.