Robert Robert-Mitchell
1839 - 1916
Député de 1876 à 1881, né à Bayonne (Basses-Pyrénées) le 21 mai 1839, d'un père Anglais et d'une mère Espagnole, il eut pour parrain don Carlos, qui lui donna en naissant le grade de capitaine dans l'armée carliste.
Il débuta à dix-sept ans, comme journaliste, dans la Presse théâtrale, passa à Londres en 1857 comme rédacteur littéraire du The Atlas, et entra au Constitutionnel, au Pays en 1860, au Nord de Bruxelles en 1863. Rédacteur à l'Etendard en 1866, il remplaça, en 1868, M. Baudrillart, comme rédacteur en chef du Constitutionnel, mena une ardente campagne en faveur de l'empire libéral, et se déclara partisan de l'interpellation des 116 et du ministère Ollivier.
Il avait rempli, à sa majorité, les formalités nécessaires à l'affirmation de la nationalité française. Ayant combattu les tendances belliqueuses de l'opinion, lors de la déclaration de guerre à la Prusse (juillet 1870), il se vit en butte à quelques manifestations hostiles. Au début de la guerre, il fut nommé chef de bataillon de mobiles des Basses-Pyrénées, mais il donna sa démission pour s'engager dans les zouaves de la garde, rejoignit à Chalons l'armée de Mac-Mahon, fut fait prisonnier à Sedan, et interné d'abord à Kosel, puis à Neisse (Silésie), d'où il fit souscrire, en Italie et en Angleterre, plus de 400 000 francs pour venir en aide à ses compagnons de captivité.
Au retour, il fonda le Courrier de France, organe républicain-conservateur (décembre 1871), avec Hubert Debrousse et Marins Topin, et attaqua vivement la politique de Thiers, puis entra à la Presse (1873) que dirigeait M. de la Guéronnière, y combattit les tentatives de restauration, et défendit le septennat. Au mois de février 1874, il refusa la direction de l'imprimerie et de la librairie au ministère de l'Intérieur, et acheta le Soir dont il fit un journal bonapartiste.
Elu, le 20 février 1876, député de l'arrondissement de la Réole, par 7 703 voix (13 666 votants, 16 820 inscrits), contre 5 807 à M. Caduc, républicain, il prit place au groupe de l'Appel au peuple dont il fut un des membres les plus actifs, et soutint, contre les 363, le ministère de Broglie.
Réélu, le 18 octobre 1877, par 7 962 voix (14 838 votants, 17 177 inscrits), contre 6 771 à M. Dumoulin, il défendit, à la Chambre, les droits du suffrage universel et vit son élection attaquée par M. de Mun. Après la mort du Prince impérial au Zululand, il se rangea parmi les partisans du prince Jérôme-Napoléon, et chercha à s'opposer à la scission entre ce prince et son fils Victor ; en novembre 1880, il donna sa démission de membre du groupe de l'Appel au peuple.
Il ne se représenta pas en 1881.
Porté sur la liste conservatrice de la Gironde, le 4 octobre 1885, il échoua, avec 72 440 voix sur 162 286 votants. Au moment de l'agitation boulangiste, il se rallia au programme du général, et fit en sa faveur une active et brillante campagne.
M. Mitchell est conseiller général du canton de Montaigne (Gironde), et chevalier de la Légion d'honneur du 14 août 1868.
Né le 21 mai 1839 à Bayonne (Basses-Pyrénées), mort le 1er janvier 1916 à Paris.
Député de la Gironde de 1876 à 1881 et de 1889 à 1893.
(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. IV, p. 384.)
Après son échec aux élections de 1885, Robert-Mitchell avait été l'un des premiers bonapartistes à se rallier au programme du général Boulanger, en faveur de qui il fit une active et brillante campagne. Aussi, sollicite-t-il de nouveau les suffrages des électeurs en 1889 : il est élu comme boulangiste dans la circonscription de La Réole, par 7 299 voix contre 6 627 à Léon Laroze, député sortant.
Au cours de la législature, ses convictions bonapartistes le firent voter pour l'abrogation de la loi d'exil de 1886 et il ne manquait pas, au cours de ses interventions, de réclamer la révision par une constituante.
Au renouvellement de 1893, 5 436 voix seulement se portent sur son nom et 7 619 sur celui de Laroze qui est élu.
Se consacrant au journalisme, il entre alors au Gaulois sous la direction d'Arthur Meyer et donne, dans cet organe d'opposition républicaine, sous le pseudonyme de F. Desmoulins, un article quotidien sur la situation politique où il se borne à porter des coups aux ministres sans préciser très nettement la forme de gouvernement de sa préférence.
En 1898, la droite constitutionnelle, le parti du ralliement, fait un gros effort - qui sera déçu - pour emporter les élections législatives. Robert-Mitchell accepte alors de présenter sa candidature dans le Nord, où il n'a cependant aucune attache, dans la 1re circonscription de Cambrai. Il est écrasé par le maire de Cambrai, Bersez, élu avec 15 432 voix alors qu'il arrive en troisième position avec 4 274 voix sur 24 506 votants.
Il ne se présente plus désormais au suffrage des électeurs et mène par ailleurs une très active campagne contre la révision du procès Dreyfus et, généralement, contre la politique laïque et républicaine.
Robert-Mitchell décède à Paris le 1er janvier 1916 à l'âge de 76 ans. Il était chevalier de la Légion d'honneur, grand-croix d'Isabelle la Catholique, chevalier des Saints Maurice et Lazare et officier de l'Instruction publique.