Gilberte Roca Née Cau
1911 - 2004
ROCA (Gilberte, née CAU)
Née le 18 février 1911 à Cailhau (Aude)
Décédée le 26 juillet 2004 à Nîmes (Gard)
Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Gard)
Député du Gard de 1946 à 1958
Gilberte Cau est née le 18 février 1911 à Cailhau (Aude) dans une famille d’ouvriers agricoles. Elle s’est engagée très jeune dans la vie militante. En 1934, résidant alors à Capestang (Hérault) elle adhère à l’Union des Jeunes Filles de France et au PCF, et devient la trésorière départementale de l’UJFF. En 1936, elle s’installe à Nîmes, devient sténodactylo à l’UD-CGT du Gard et se marie avec Edmond Roca - une enfant naîtra de cette union -, un des principaux dirigeants communistes de la région. En effet, né en 1903, fils d’ouvriers agricoles devenus petits viticulteurs, Edmond Roca commence à travailler en 1916, et il appartient au PCF depuis 1928. A l’issue d’une manifestation, il fit deux mois de prison en 1930 puis, d’octobre 1931 à octobre 1933, il suivit les cours de l’Ecole léniniste internationale en URSS. Devenu un important cadre du parti, il devient en 1934 le secrétaire de la région Aude-Hérault-Gard et dirige la liste que le PCF présente aux élections cantonales à Capestang puis aux municipales, dans cette même ville, en 1935. Sanctionné pour ses activités jugées insuffisantes, il part pour Nîmes, où il occupe des fonctions certes moins importantes mais toutefois éminentes, puisqu’il est le secrétaire général de l’UD-CGT du Gard, et qu’il appartient au comité régional de la région Gard-Lozère, puis au bureau régional en 1937.
La guerre a longuement séparé le couple. Edmond, mobilisé, est fait prisonnier en 1940 et il ne revient qu’en 1945. En revanche, Gilberte Roca s’engagea activement dans la Résistance, en particulier à la tête de l’Union des femmes françaises de l’Hérault.
Après la guerre, Edmond Roca reprit sa place à la tête de l’Union départementale CGT du Gard jusqu’en 1961. Il mourut à Nîmes en 1976. Quant à Gilberte Roca, elle fut élue député du Gard à l’Assemblée nationale constituante en 1945, et réélue jusqu’en 1956. Elle fut battue en 1958, mais prit sa revanche en 1962. En outre, elle fut conseiller général du 3ème canton de Nîmes de 1945 à 1949 et conseillère municipale de Nîmes de 1959 à 1977.
De 1945 à 1956, Gilberte Roca fut toujours en deuxième position sur la liste communiste, et toujours derrière la même tête de liste : Gabriel Roucaute qui, à la différence de Gilberte Roca, était également un dirigeant national du PCF puisqu’il fut membre du Comité central de 1945 à 1960. Il est intéressant d’observer que les résultats électoraux de Gilberte Roca pendant la IVème République furent nettement supérieurs à ceux enregistrés à l’échelle nationale. Ainsi, l’apogée électorale du PCF se situe dans le Gard en 1951, avec 37,75% des suffrages exprimés, situation tout à fait exceptionnelle et qui a permis, ajouté au résultat du parti gaulliste, de paralyser l’effet de la loi des apparentements [pour les résultats, cf. la notice concernant Gabriel Roucaute]. Naturellement, rien ne permet d’attribuer le mérite de ce bon résultat à elle-même ou à Gabriel Roucaute puisqu’il s’agissait de scrutins de liste.
Lors de ses deux premiers mandats, Gilberte Roca siégea à la commission de la Constitution et elle intervint dans les débats constitutionnels en séance plénière.
Puis lors des trois législatures suivantes, elle opta pour deux commissions, celle de la famille, de la population et de la santé publique, et celle des boissons. Et, logiquement, ces rapports et propositions de loi portaient sur différents aspects sociaux (allocations pour les vieux, pour les mères, les malades hospitalisés, etc.) et locaux (primes pour les dégâts occasionnés par la grêle, les gelées ou les inondations).