Adrien Rophé

1898 - 1987

Informations générales
  • Né le 9 novembre 1898 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 15 février 1987 à Nice (Alpes-Maritimes - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Calvados
Groupe
Socialiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Calvados
Groupe
Socialiste

Biographies

Biographie de la IVe République

ROPHÉ (Adrien, Yvon)
Né le 9 novembre 1898 à Paris (9ème)
Décédé le 14 février 1987 à Nice (Alpes-Maritimes)

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Calvados)

Engagé volontaire dans la première guerre mondiale et blessé en 1918, Adrien Rophé est décoré de la croix de Guerre. Membre du parti socialiste, il est élu conseiller municipal de Choisy-le-Roi (Seine), en 1925.
Sous l’Occupation, il anime le parti socialiste clandestin et le mouvement Libération-Nord dans le Calvados, et reçoit la médaille militaire pour ses activités. A la Libération, le secrétariat général de la SFIO le charge d’épurer la fédération des partisans de Ludovic Zoretti, ancien dirigeant socialiste de la région, compromis dans la collaboration. Adrien Rophé occupe donc le secrétariat fédéral de novembre 1944 à août 1946, et siège à la commission du parti socialiste chargée de statuer sur le sort de ses parlementaires qui ont accordé les pleins pouvoirs au maréchal Pétain le 10 juillet 1940. Parallèlement, industriel à Cabourg et président de la coopérative de Troarn, il est élu conseiller général de ce canton en septembre 1945.
En octobre 1945, il appelle à répondre « Oui » aux deux questions du référendum : « libérer l’Etat de l’emprise séculaire du grand capitalisme » ; appliquer les lois laïques. Il est alors à la tête de la liste SFIO, dont il est le seul élu avec 25 028 voix, soit 14,8 % des suffrages exprimés, derrière trois députés MRP et Joseph Laniel, présentant le Parti républicain de la liberté (PRL). Membre de la commission de la reconstruction et des dommages de guerre et de celle du ravitaillement, il se montre plutôt actif pour améliorer le sort des sinistrés dans son département. Il dépose une proposition de résolution tendant à la nomination d’une commission chargée d’enquêter sur les scandales en matière de ravitaillement. Il soumet également un avis, au nom de la commission de la reconstruction et des dommages de guerre, sur le projet de loi relatif à la conservation des ruines et à la reconstruction d’Oradour-sur-Glane. Il prend la parole à deux reprises, notamment au cours de la discussion d’interpellations sur la politique du ravitaillement. Il réclame aussi la restauration des indemnités et allocations supprimées par les nazis dans les départements du Haut-Rhin, Bas-Rhin et Moselle. Il est nommé juré à la Haute Cour de justice. Il vote en faveur des nationalisations de la Banque de France (décembre 1945), du gaz et de l’électricité (mars 1946) et de certaines sociétés d’assurance (avril 1946) avec le reste du groupe socialiste. Et le 11 avril 1946, il approuve le projet de Constitution.
En juin 1946, Adrien Rophé mène à nouveau la liste SFIO, en se réclamant de « l’œuvre de redressement économique et financier » du président du Conseil socialiste Félix Gouin, et en se posant en ardant défenseur de la laïcité. En améliorant son score avec 27 381 voix, il obtient 15,1 % des suffrages exprimés. Il est élu, mais reste devancé par les deux députés MRP, l’ancien vice-président de l’Assemblée, Joseph Laniel, et par le communiste André Lenormand, en dépit d’une violente campagne contre « le parti de l’URSS, pays du parti unique ». Il retrouve les commissions du ravitaillement et de la reconstruction et des dommages de guerre, le 26 juin 1946. Au nom de la première commission précitée, il dépose, le 20 septembre 1946, un rapport sur le projet de loi tendant à accorder à l’Etat un droit d’acquittement prioritaire sur les denrées alimentaires. Sous la deuxième Constituante, il prend la parole à quatre reprises, en particulier à propos de l’épuration du ministère du ravitaillement (23 juillet 1946) et contre le marché noir (2 août 1946). Il est rapporteur d’un projet de loi tendant à accorder à l’Etat un droit d’acquisition prioritaire sur les denrées alimentaires (1er octobre 1946). Enfin, il intervient dans la discussion du projet de loi sur les dommages de guerre, le 4 octobre 1946. Il vote avec tout son groupe parlementaire la Constitution de la Quatrième République (28 septembre 1946).
En novembre 1946, sa profession de foi souligne son activité parlementaire en faveur du ravitaillement, réclame l’égalité pour les femmes et défend à nouveau l’enseignement laïc. Mais il n’obtient plus que 22 383 voix, soit 12,5 % des suffrages exprimés. Il est donc battu. A ces quatre anciens adversaires, en effet, s’est ajouté le gaulliste Raymond Triboulet. Il tente encore sa chance aux élections de décembre 1946 pour le Conseil de la République, mais échoue.
Battu au comité directeur du parti socialiste en 1947, Adrien Rophé est progressivement marginalisé au sein de sa fédération. Il démissionne de son parti en 1951, et se présente aux cantonales sous l’étiquette « indépendant ». Mieux placé que le candidat socialiste, Jonas, il contribue à l’échec de celui-ci. En juin 1955, il entre au bureau politique du Centre des indépendants de gauche, puis participe à ce titre aux réunions de la Fédération de la Gauche démocratique et socialiste (FGDS) en 1966.
Il décède le 14 février 1987, à l’âge de quatre-vingt-huit ans.