Paul Bénazet
1876 - 1948
Né le 24 février 1876 à Paris, mort le 23 septembre 1948 à Paris.
Député de l'Indre de 1906 à 1932. Sénateur de l'Indre de 1933 à 1941. Commissaire général à la Guerre en 1925. Sous-Secrétaire d'Etat à l'Enseignement technique de 1925 à 1926. Haut-Commissaire à la Guerre en 1925-1926.
Fils de Paul Antoine Théodore Bénazet qui fut député de 1878 à 1891, Paul Benazet se destine d'abord à la carrière militaire. Sorti de l'Ecole de Saint-Cyr en 1896 avec le grade de sous-lieutenant, il mène de front ses obligations d'officier et celles d'étudiant en droit. Il conduira ses études jusqu'au grade de docteur. Il quitte l'armée à la suite du cas de conscience que posèrent pour lui les grèves de Saint-Etienne et se fait inscrire au barreau de Paris.
Stimulé par le souvenir qu'avait laissé son père dans le département de l'Indre qu'il avait représenté à la Chambre et au Sénat, il fait acte de candidature aux élections générales législatives du 6 mai 1906 dans la circonscription du Blanc alors qu'il n'a que 30 ans et qu'il n'appartient encore à aucune Assemblée locale. Il est élu au premier tour de scrutin.
Il s'inscrit au groupe de la gauche républicaine démocratique et entre aux Commissions de l'armée et d'assurance et prévoyance sociales. Il fait preuve d'une activité débordante, prenant part aux discussions les plus diverses qu'il serait vain de vouloir énumérer, mais qui déjà s'orientent vers ce qui sera plus tard sa principale préoccupation : les lacunes de notre armement, les faiblesses de notre défense. En 1909, il est élu Secrétaire de la Chambre des députés, pour le rester jusqu'à la fin de la législature.
Réélu aux élections générales du 24 avril 1910, par la même circonscription, au 1er tour de scrutin, il est membre des Commissions de l'armée, de la marine et du Budget. Il est aussitôt nommé Rapporteur du budget de la marine pour devenir quelques temps après Rapporteur du budget de l'aéronautique, du budget des poudres et du budget de la guerre, fonctions qu'il conservera jusqu'en 1914.
En 1913, justement alarmé par les préparatifs militaires de l'Allemagne, il examine dans tous ses détails l'état de notre défense nationale et dénonce notre insuffisance en ce qui concerne l'artillerie lourde, l'artillerie de siège et de place, le matériel du génie, les fortifications, les moyens de communication téléphonique et télégraphique, ainsi que l'équipement des troupes.
Il est réélu aux élections générales des 26 avril et 10 mai 1914, au 2me tour de scrutin. Inscrit au groupe de la gauche radicale, il siège aux Commissions de l'armée, de la marine et du budget.
A la déclaration de guerre, il rejoint le front comme capitaine d'Etat-Major. Avec le 18me corps, il prend part aux batailles de Charleroi, de Guise, de la Marne et de l'Aisne. Il est fait en décembre 1914 Chevalier de la Légion d'honneur sur le front des troupes et obtient deux citations à l'ordre de l'armée. La Chambre le rappelle après l'échec de l'offensive de 1915. Il devient Rapporteur du budget de la guerre et des armements et intervient à ce titre dans tous les débats militaires, qu'il s'agisse de dépenses ou de conduite des opérations. Il s'intéresse ensuite à toutes les formes de démobilisation, celle des hommes comme celle de l'industrie. Aux élections générales du 16 novembre 1919 qui ont lieu au scrutin de liste, il est élu en tête de la liste d'Union républicaine et s'inscrit au groupe de la gauche républicaine démocratique. Siégeant aux Commissions de l'armée, de la marine marchande, d'Alsace-Lorraine et de la marine militaire, il continue de s'intéresser au recrutement de l'armée, à l'organisation de la défense nationale et demande la création d'une caisse des pensions de guerre.
Il est réélu le 11 mai 1924, premier de la liste du Cartel des gauches et adhère au groupe républicain socialiste et socialiste français. Il est toujours membre de la Commission de l'armée. Le 23 juin 1924, il est nommé Commissaire général à la guerre, chargé de l'Education physique dans le premier Cabinet Herriot. Il conserve ces fonctions dans le deuxième Cabinet Painlevé du 17 avril 1925 où il devient le 11 octobre, sous-secrétaire d'Etat à l'enseignement technique et professionnel et à l'éducation physique. Le 29 octobre 1925, Painlevé le nomme dans son troisième Cabinet, sous-secrétaire d'Etat à l'Enseignement technique et Haut-commissaire a la guerre.
Le 10 mars 1926, Aristide Briand lui confie les mêmes fonctions dans ses huitième et neuvième Cabinets du 28 novembre 1925 et du 9 mars 1926. Elles prendront fin le 15 juin 1926 avec la démission du Ministère.
En cette qualité, il soutient le budget de l'enseignement technique et celui des services de l'éducation physique.
Il retrouve sa circonscription du Blanc aux élections des 22 et 29 avril 1928, qui ont lieu au scrutin uninominal par arrondissement, en emportant son siège au deuxième tour de scrutin.
Inscrit au groupe républicain-socialiste, il siège aux Commissions de l'agriculture, de l'Algérie, des colonies et des protectorats, des affaires étrangères, de l'armée, des travaux publics et moyens de communication ; des finances ; des programmes électoraux.
Il se déclare partisan du retour au scrutin de liste, en déposant trois propositions de loi dans ce sens. Il s'intéresse tout spécialement à l'agriculture et au dépeuplement des campagnes ainsi qu'à la situation de l'aéronautique.
Il ne se représente pas aux élections législatives de 1932, mais quelques mois plus tard, se fait élire au Sénat, le 16 octobre 1932 (renouvellement du 10 janvier 1933).
Il adhère au groupe de la gauche démocratique, et entre aux Commissions de l'armée et de l'air. En 1933, on l'entend sur le projet de loi portant organisation du Ministère de l'air et sur la loi de finances. En 1934, il rapporte au nom de la Commission de l'armée le projet de loi relatif au programme de travaux de défense nationale.
En 1935, il participe à la discussion des interpellations sur la défense nationale et présente des observations, au cours d'un débat relatif au recrutement de l'armée, sur le statut des sous-officiers de carrière. En 1936, il devient président de la Commission de l'air et se fait entendre sur le statut du personnel navigant de l'aéronautique civile, sur la nationalisation de la fabrication des matériels de guerre, sur le matériel aérien et sur le Budget du Ministère de l'Air.
En 1937, il intervient au cours de la discussion d'interpellations sur la défense nationale et de celle du Budget de l'air.
En 1938, il se préoccupe tout particulièrement du projet de loi relatif à l'organisation de la nation pour le temps de guerre et parle sur les budgets de la guerre, et de l'air, ainsi que sur la défense des territoires d'outre-mer.
En 1940, il demande à interpeller le Gouvernement sur ses méthodes et son programme d'action. Le 10 juillet de la même année, il vote les pouvoirs constituants au Maréchal Pétain, à Vichy. Mais parallèlement à cette intense activité parlementaire Paul Benazet, très attaché aux intérêts de son département, appartenait à diverses assemblées locales : Le 30 novembre 1919, il était conseiller municipal de Mérigny pour en devenir le maire le 10 décembre de la même année, Le 14 décembre 1919, il entrait au Conseil général de l'Indre comme représentant du canton de Tournon-Saint-Martin et devait accéder à la présidence de cette assemblée le 1er octobre 1932.
Il ne fit plus acte de candidature après la libération. Il devait mourir à Paris le 23 septembre 1948.
Il avait publié chez Bernard Grasset en 1938, un ouvrage intitulé Notre sécurité dans lequel il faisait un courageux exposé de la situation de notre Défense nationale, estimant qu'on n'avait pas le droit de la dissimuler.
Livre prophétique!
Paul Benazet était officier de la Légion d'honneur, titulaire de la Croix de guerre et de nombreuses décorations étrangères.
Né le 24 février 1876 à Paris
Décédé le 23 septembre 1948 à Paris
Député de l'Indre de 1906 à 1932
Sénateur de l'Indre de 1933 à 1941
Sous-secrétaire d'Etat à l'enseignement technique de 1925 à 1926
(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome II, p. 530 et 531)
Après son vote positif du 10 juillet 1940, Paul Bénazet se retire de la vie politique, et meurt en 1948.