Georges, Henri, Maurice, Christian Roulleaux-Dugage
1881 - 1952
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 7 août 1881 à Rouellé (Orne).
Député de l'Orne de 1930 à 1942.
Issu d'une vieille famille de parlementaires qui, depuis la Convention, compta des représentants aux assemblées nationales, Georges Roulleaux-Dugage était l'arrière-petit-fils de Beaumarchais, le petit-fils d'Henri Roulleaux-Dugage, ancien préfet sous la Monarchie de Juillet, grand-officier de la Légion d'honneur, président du Conseil général de l'Orne et le fils de Georges Roulleaux-Dugage, député de l'Orne en 1885, décédé en 1887. Il fit ses études à l'école Fénelon et au lycée Condorcet puis s'adonna aux arts, à la peinture d'abord avec Robert-Fleury et Jules Lefebvre, à la musique ensuite avec Eugène Gigout dont il fut l'élève d'orgue et de composition. Il compléta cette éducation artistique au cours de nombreux voyages qu'il fit en Europe et surtout en Grèce et en Italie. Puis il s'embarqua pour le tour du monde et visita les Indes, la Birmanie, la Chine, le Japon et l'Amérique. Il publia au retour un ouvrage d'impressions artistiques : Paysages et silhouettes rustiques. Il se fit remarquer par ses travaux de musicographie et tout particulièrement par une étude sur Beaumarchais musicien. Il participa à l'administration de la Société artistique et littéraire du foyer dont il organisa les conférences, et à la rédaction de la Revue hebdomadaire dont il assura la rubrique de critique musicale.
Domicilié au château de « La Besrardière » à Saint-Bomer-les-Forges, il fut maire de sa commune de 1919 à 1944. Entre-temps, son frère, député, ayant démissionné de son mandat parlementaire pour raisons de santé le 11 février 1930, il se présente à l'élection partielle de l'Orne, circonscription de Domfront, le 16 mars 1930. Sur 23.369 inscrits et 18.235 votants, Georges Roulleaux-Dugage eut une brillante élection par 10.794 voix contre Ranc, 6.950. Successeur direct de son frère, il continuait ainsi une longue tradition parlementaire.
Aux législatives des 1er et 8 mai 1932, dans la même circonscription, sur 23.615 inscrits et 20.424 votants, il l'emportait de loin par 12.086 voix contre 7.598 à Ranc.
Nouveau succès aux élections des 26 avril et 3 mai 1936 où, sur 23.353 inscrits et 19.690 votants, Georges Roulleaux-Dugage triomphait par 10.956 suffrages contre Bidault, 4.874, Serre 2.690 et Gligny 614.
A la Chambre, inscrit au groupe de la fédération républicaine, il manifeste une grande activité. Il est membre des commissions de l'administration générale, du suffrage universel, du travail, de l'agriculture, des boissons. Ses propositions, peu nombreuses, se concentrent sur les contributions indirectes, le vote familial, les loyers et la réglementation de la dénomination « eaux-de-vie ».
S'il ne présenta qu'un rapport sur les élections des conseils municipaux, il prouva son tempérament de parlementaire par des interpellations et des interventions fréquentes à la tribune.
C'est sous cette forme oratoire qu'il montra l'étendue de ses préoccupations politiques : assurances sociales, pensions, avortements, loyers, natalité et défense de la famille, élection des députés, représentation proportionnelle, vote familial, allocations aux familles nombreuses, traitements des fonctionnaires, franchise postale des maires, enseignement de la musique à l'école primaire, bouilleurs de cru, amnistie des infractions en matière de contributions indirectes, fruits à cidre, propriété culturale, viticulture et commerce des vins, dégrèvement sur l'impôt foncier des immeubles, conventions collectives pour la vente des produits agricoles, drainage, comptes interalliés, Crédit municipal de Bayonne, politique générale, assainissement du marché du blé, enseignement agricole et ménager, régime des blés réservés à la consommation familiale.
Enfin, le 10 juillet 1940, Georges Roulleaux-Dugage devait voter la loi constitutionnelle accordant les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.