Henry, Georges, Adrien Roulleaux-Dugage
1879 - 1932
Né le 25 février 1879 à Paris (8e), mort le 14 juin 1932 à Paris (8e).
Député de l'Orne de 1910 à 1930.
Frère aîné de Georges Roulleaux-Dugage, Député de l'Orne de 1930 à 1942, Henri Roulleaux-Dugage fit ses études classiques au lycée Condorcet, ses études supérieures à la Faculté de droit de Paris et à l'Ecole libre des sciences politiques. Docteur en droit et en sciences politiques, il voyage longuement autour du monde, se documentant sur les institutions économiques et sociales.
Pendant la Grande Guerre, il est affecté comme officier interprète aux armées anglaises. Après la bataille de la Somme, il reçoit la Military cross des mains du duc de Connaught.
Il entre dans la vie politique en devenant conseiller municipal puis maire de Rouellé, Orne, en 1908. Deux ans plus tard, il est élu conseiller général du canton de Passais.
Henri Roulleaux-Dugage se présente aux élections législatives pour la première fois les 24 avril et 8 mai 1910, dans la 1re circonscription de Domfront. Sur 13.325 inscrits et 11.511 votants, il est élu par 6.519 suffrages contre Gallot, 4.884.
Aux élections des 26 avril et 10 mai 1914, il se représente à Domfront qui ne forme plus qu'une seule circonscription : sur 28.083 inscrits et 23.152 votants, il rassemble à nouveau la majorité absolue avec 13.455 voix contre Gallot, 9.416 et Desplanches 25.
Aux élections de novembre et décembre 1919, il se présente sur la liste d'union républicaine démocratique qui s'opposait au cartel des gauches.
Il est à nouveau élu à la majorité absolue avec 40.522 voix sur 78.813 inscrits et 66.175 votants.
Enfin, aux élections des 22 et 29 avril 1928, toujours dans la circonscription de Domfront, il est élu par 14.116 voix sur 24.070 inscrits, 20.320 votants contre Ranc 5.240 et Couturier 484.
À la Chambre, Henri Roulleaux-Dugage s'inscrit au groupe républicain progressiste puis à la fédération républicaine. Membre de diverses commissions et secrétaire de plusieurs bureaux, de la commission des affaires extérieures et de celle chargée d'examiner les traités de paix, il ne cessera plus d'appartenir aux commissions des affaires étrangères et du suffrage universel jusqu'à sa démission de député en 1930. Il est aussi secrétaire de la Chambre en 1918.
Tout au long de ses trente années de mandat, il déposa de nombreuses propositions sur les sujets les plus divers : primes aux naisseurs de chevaux, loi sur les sucres, incompatibilité entre les fonctions de ministre et le mandat parlementaire, sur le suffrage universel, le logement des familles nombreuses, les mesures de représailles envers l'ennemi, le sursis aux soldats des régions envahies, les permissions, la remise des trophées d'armes à chaque chef-lieu de canton, le vote obligatoire, les saisies en pays ennemis, le suffrage familial, la protection douanière, la chaire de préhistoire au Collège de France, les allocations aux familles nombreuses, le tribunal de Domfront, les bouilleurs de cru, la retraite du combattant.
Il fut assez rarement rapporteur : une convention avec la Belgique, une loi sur le vote des femmes, une loi d'avances à la Roumanie, une loi sur le suffrage familial.
Ses interventions à la tribune furent plus nombreuses : Muséum d'histoire naturelle, chaire de préhistoire, enseignement primaire, conférence de Londres ; redressement financier, agent des indirects, loi électorale, loi monétaire, criminalité, pelouses des Invalides, ouvrages d'or et de platine, impôt sur le revenu, interpellation sur les P.T.T.
Atteint dans sa santé, Henri Roulleaux-Dugage démissionna le 11 février 1930. Il eut la joie de voir élire son frère pour lui succéder et assurer la suite de cette dynastie parlementaire. Il mourut le 14 juin 1932 à Paris, à l'âge de 53 ans.
Deux ouvrages lui avaient donné l'occasion de démontrer ses dons d'écrivain : Paysages et silhouettes exotiques et Théorie des principes de l'absolu. Il écrivit aussi : Souvenirs de voyages et collabora à la Revue féminine et à la Revue politique et parlementaire.