Albin, Antoine Rozet
1852 - 1915
Né le 5 décembre 1852 à Paris, mort le 15 septembre 1915 à Vecqueville (Haute-Marne).
Député de la Haute-Marne de 1889 à 1915.
Albin Rozet était le fils de Jules Rozet qui fut dix-huit ans membre du Conseil général de la Haute-Marne où il représentait le canton de Saint-Dizier. Il fait ses études en droit, obtient la licence et rentre au ministère des Affaires étrangères. Il est d'abord attaché à l'ambassade de France à Constantinople. Il est secrétaire de deux commissions internationales : l'une chargée de l'organisation de la Roumélie orientale et l'autre de la réforme judiciaire en Egypte. Il est ensuite vice-consul pendant un an à Munich en 1880. Il quitte alors la diplomatie comme consul honoraire pour se livrer à l'exploitation de son important domaine agricole de Closmortier et des forges du même nom.
Il est élu délégué cantonal de Wassy, puis conseiller général du canton de Saint-Dizier en 1881. Dans ces fonctions, il s'occupe particulièrement de la question des prestations et de la réforme de la législation vicinale sur lesquelles il fera faire une importante enquête. Albin Rozet se présente en 1881 aux élections législatives dans la circonscription de Wassy mais il est battu avec 6.678 voix contre 10.751 à son rival heureux, le député sortant Danelle-Bernardin. Ce premier échec sera le dernier puisque Albin Rozet sera constamment élu, puis réélu jusqu'à sa mort, en 1915. En effet, aux élections du 22 septembre 1889, il obtient 9.495 voix contre 7.570 à Steenackers, républicain, député sortant, sur 18.079 votants ; le 20 août 1893, 9.097 contre 5.931 à Roret, sur 17.584 votants ; le 8 mai 1898, 11.566 contre 3.297 à Fèvre, socialiste-chrétien, sur 16.852 votants ; le 11 mai 1902, au second tour, 9.604 contre 8.232 à Fuzelier, radical-socialiste, sur 18.673 votants ; le 6 mai 1906, 9.074 contre 6.527 à Marcellot sur 17.994 votants ; le 8 mai 1910, au second tour, 9.809 contre 7.721 à Marcellot sur 22.817 inscrits. Albin Rozet fut un républicain convaincu, non révisionniste mais non extrémiste. Il se déclarait ni clérical ni franc-maçon et désirait une « République assagie ».
Il s'intéresse surtout aux questions de politique étrangère où il se montre particulièrement protectionniste et favorable à la politique de Méline, aux questions coloniales. Il est un défenseur convaincu des bouilleurs de cru. Son intérêt pour les affaires étrangères, et surtout les colonies, se manifeste par son appartenance à la commission des affaires extérieures, des protectorats et des colonies qui fut constante et dont il fut le président. Il a été en outre secrétaire du groupe diplomatique et colonial de l'Assemblée et secrétaire de la commission de l'Algérie.
Son action la plus originale est sans aucun doute celle qu'il a menée en faveur des indigènes d'Afrique du Nord. C'est ainsi qu'il a pris position en faveur de leur instruction, qu'il a interpellé le gouvernement sur la légalité des décrets de 1902 instituant en Algérie des tribunaux répressifs. Il fit de nombreux voyages en Algérie et souhaitait que l'on préparât l'assimilation des indigènes. Il finit par être partiellement écouté, bien qu'on l'ait longtemps considéré comme chimérique. Albin Rozet trouva une mort rapide et brutale le 15 septembre 1915, dans un accident d'automobile à Vecqueville, près de Joinville, en Haute-Marne. Il était âgé de 58 ans.
Il était grand-officier du Nicham de Tunisie, commandeur de Saint-Alexandre de Bulgarie, de Léopold de Belgique et grand-cordon de Nedjidic.