Arthur Rozier
1870 - 1924
Né le 17 mai 1870 à Romilly-sur-Seine (Aube), mort le 4 janvier 1924 à Paris (19e). Député de la Seine de 1906 à 1924.
Orphelin, Arthur Rozier travaille comme employé dans une librairie dès l'âge de 13 ans. Trois ans plus tard il prend la tête des jeunesses socialistes de Troyes et fonde le premier journal socialiste, La République sociale. Il fut poursuivi en correctionnelle et emprisonné en raison de ses idées politiques. Il vient à Paris et milite au parti socialiste. Il collabore au Prolétaire, puis au Progrès du Loir-et-Cher et à L'Eclaireur de l'Ouest à Tours. Il séjourne ensuite à Blois où il sera élu conseiller municipal en 1896. Il est délégué au Congrès socialiste international de Nancy en 1891 et devient secrétaire de la Fédération nationale des employés de commerce en 1897.
Il se présente aux élections municipales à Paris en 1898 et est élu conseiller municipal du XIXe arrondissement. Il le restera jusqu'en 1907.
En 1906 il se présente aux élections législatives (2e circonscription du XIXe arrondissement de Paris). Il est élu et sera constamment réélu jusqu'à sa mort. En 1906 il recueille 5.512 voix sur 8.673 votants contre 1.869 à Janiaud. En 1910, au second tour il obtient 4.255 voix contre 2.749 à Robelin, sur 8.899 votants. En 1914, 4.539 voix sur 9.413 votants. En 1919, 40.948 voix sur 189.797 votants (scrutin de liste).
Arthur Rozier fut un député laborieux. Inscrit au groupe socialiste on le voit tout au long des dix-huit années de son mandat, multiplier les interventions à caractère principalement social : repos hebdomadaire en faveur des employés et ouvriers, habitations à bon marché, répression de l'ivresse publique, régime du travail des marins du commerce. En 1914 il interpelle le gouvernement sur le respect du droit du travail, le chômage, la défense des travailleurs. Mais surtout on le voit se montrer le défenseur inlassable des intérêts municipaux. Sa compétence spéciale l'avait conduit à la commission de l'administration générale, départementale et communale. Il en fut élu président en 1914. Il dépose plusieurs rapports sur des projets de loi autorisant le département de la Seine à s'imposer des centimes additionnels ; il interpelle le gouvernement sur les mesures qu'il compte prendre pour éviter la contamination du marché de La Villette ; il écrit au président de la Chambre au sujet de l'application à Paris de certaines dispositions de la loi du 5 avril 1884. Il dépose des rapports sur des projets de loi tendant à autoriser la ville de Paris à contracter des emprunts destinés à achever la construction du Métropolitain.
Il s'intéresse également aux questions scolaires : il prend part à la discussion d'un projet de loi relatif à la fréquentation scolaire et à la défense de l'école laïque ; dans la discussion du budget de 1921, il s'intéresse aux maîtres spéciaux des Ecoles primaires supérieures de Paris.
En 1918 il fonde avec Compère-Morel et Adrien Veber la France Libre, organe socialiste de défense nationale ; mais il tombe malade en 1923. Il meurt à 53 ans.