Martin, Andréas Aku
1913 - 1970
Né le 2 septembre 1913 à Lomé (Togo)
Décédé le 17 juin 1970 à Lomé (Togo)
Député du Togo de 1946 à 1951
Martin Aku était le fils du pasteur Andréas Aku, premier modérateur de l'Eglise protestante du Togo et de Mme Caroline Aku, née Steffuis.
Il accomplit ses études primaires françaises à Lomé de 1920 à 1928. Le pasteur Gottfried Stoevesandt, inspecteur de la mission de Brême, l'emmène alors, avec l'accord de ses parents, faire des études secondaires en Allemagne. Reçu au baccalauréat allemand (l'abitur), Martin Aku est orienté, par le comité directeur de la mission, vers les études de médecine qu'il effectue en Allemagne et complète par des stages en France et en Angleterre. Il revient dans son pays natal en 1942 et exerce comme docteur en médecine à Anécho puis à Palimé.
Aux élections générales du 10 novembre 1946, il est élu député du collège unique du Togo par 4 726 voix contre 1 637 à Nicolas Grunitzky, le futur président du Togo indépendant. Il siège comme député indépendant d'outre-mer et est secrétaire du groupe des députés africains et malgaches aux côtés de Lamine Gueye et de Léopold Sedar Senghor. Il est en outre apparenté à l'Union républicaine et résistante, dont la principale figure est Emmanuel d'Astier de la Vigerie.
Au cours de la législature, Martin Aku est nommé membre de la Commission des moyens de communication, de la Commission des territoires d'outre-mer, dont il est élu secrétaire en 1951, de la Commission de la famille de la population et de la santé publique, de celle de la reconstruction et des dommages de guerre et du Conseil de surveillance de la Caisse centrale de la France d'outre-mer (1951).
Partisan de l'émancipation progressive des territoires d'outre-mer, Martin Aku dépose avec plusieurs de ses collègues des propositions de loi allant dans ce sens. L'une, le 27 février 1947, tendait à fixer la composition, le fonctionnement et la compétence des assemblées représentatives du Togo et du Cameroun. Cette proposition de loi réagissait contre les dispositions de la loi du 7 octobre 1946 et les décrets qui l'ont suivi. Ces dernières marquaient un recul en ré instaurant le double collège pour les assemblées représentatives, qui avait été supprimé pour les élections législatives. Elle visait aussi à une répartition plus égalitaire des sièges et des circonscriptions dans les deux territoires. La seconde, du 16 mai 1950, concernait le statut des chefs coutumiers en AOF, au Togo, au Cameroun et en AEF. La dernière enfin et la plus importante (24 octobre 1950) portait sur l'élection des membres de l'Assemblée nationale dans les territoires de l'AOF, de l'AEF, du Togo, du Cameroun et de la Côte française des Somalis. Elle tendait à supprimer les dernières barrières s'opposant à l'exercice du suffrage universel, en établissant partout le collège unique, en comprenant dans le corps électoral les chefs de famille. Elle appliquait à tous les territoires la règle, posée par la loi du 13 avril 1946, d'un député pour 800 000 haitants et fraction égale ou supérieure à 400 000.
La principale intervention de Martin Aku porte sur un problème analogue, puisqu'il s'agit du dépôt, le 18 août 1948, d'un amendement rétablissant le collège unique au Togo pour l'élection des conseillers de la République, amendement repoussé par l'Assemblée nationale.
Ses votes correspondent à ces divers choix. Le 4 mai 1947, il refuse la confiance au Cabinet Ramadier d'où venaient d'être exclus les ministres communistes. Il vote le 27 août contre le statut de l'Algérie, refuse la ratification de l'accord sur le Plan Marshall et s'abstient sur celle du Pacte Atlantique. Le 30 mai 1950 enfin, il dépose une demande d'interpellation sur les conclusions du projet de pool franco-allemand du charbon et de l'acier.
Aux élections du 17 juin 1951, son ancien concurrent de 1946, Nicolas Grunitzky l'emporte sur lui par 16 255 voix contre 10 268. Il revient alors à la pratique médicale au Togo et au Ghana.