Marcel Saint-Germain

1853 - 1939

Informations générales
  • Né le 31 janvier 1853 à Alger (Algérie)
  • Décédé le 8 février 1939 à Saint-jean-cap-ferrat (Alpes-Maritimes - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ve législature
Mandat
Du 22 septembre 1889 au 14 octobre 1893
Département
Anciens départements d'Algérie
Groupe
Gauche progressiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 20 août 1893 au 31 mai 1898
Département
Anciens départements d'Algérie
Groupe
Gauche progressiste

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 1er janvier 1900 au 1er janvier 1920

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 31 janvier 1853 à Alger (Algérie), mort le 8 février 1939 à Saint-Jean-Cap-Ferrat (Alpes-Maritimes).

Député d'Oran de 1889 à 1898.

Sénateur d'Oran de 1900 à 1920.

C'est à Alger, où son père officier à la retraite avait choisi, la conquête faite, de s'établir, que naquit Marcel Saint-Germain. Tandis que Saint-Germain père s'enrichissait dans les travaux publics, le fils faisait des études classiques quand éclata l'insurrection de la Petite Kabylie. C'était en 1871 et quoique âgé de 16 ans à peine, Marcel s'engagea parmi les mobilisés algériens, faisant tant et si bien dans la répression qu'on lui donna la médaille coloniale. Après quoi il choisit le droit, commençant à Aix-en-Provence une licence qu'il finit à Paris pour s'inscrire aussitôt au barreau de la Cour d'appel de cette ville.

Mais l'Algérie l'appelait. Non Alger, mais Oran où, par hasard, il s'était fait une réputation en venant y plaider la cause du célèbre « bandit » arabe Ben-Bahi. C'était en 1883 ; l'année suivante, voilà Saint-Germain nommé avoué à Oran, puis élu en 1886 - et réélu en 1888 - conseiller municipal et premier adjoint au maire. La voie de la Chambre lui était ouverte où une énorme majorité- une quasi-unanimité - le porta en 1889 et le reporta en 1893.

Saint-Germain y montra la bonne figure qu'on pouvait attendre : par trois fois au cours de ces deux législatures la Chambre en fit son secrétaire. Diverses commissions, surtout celles de la marine, des douanes et des services maritimes postaux apprécièrent sa contribution mais c'est au nom de son groupe, celui de la gauche progressiste, que le jeune député d'Oran joua bien vite les premiers rôles : il avait l'amitié d'Isambert, le vieux compagnon de Gambetta, qui le fit nommer vice-président du groupe.

C'était seulement aller trop à gauche et Saint-Germain le vit bien au renouvellement de 1898 : il suffit pour lui faire mordre la poussière qu'un de ses concurrents, Firmin Faure, colorât l'étiquette « antisémite ». La revanche, pourtant, ne se fit guère attendre. Aux élections sénatoriales du 28 janvier 1900, le battu de 1898 l'emporta sur le sortant, par 180 voix à 58 ; et au renouvellement du 3 janvier 1909 ce sera encore plus fort : 315 voix sur 316 votants.

Au Luxembourg, où il s'était inscrit au groupe de l'union républicaine - il en sera longtemps le président - le nouveau sénateur d'Oran tombait à pic. C'était l'année de l'exposition universelle. Nul ne parut plus qualifié que Saint-Germain pour préparer, aux côtés de Charles-Roux l'Exposition coloniale du Trocadéro. Ainsi, s'acquit-il des titres à réorganiser, puis à présider le groupe colonial de la Haute Assemblée, laquelle le voulut aussi comme secrétaire de 1903 à 1906. De même, la plupart des grandes commissions : armée, marine, chemins de fer, tenaient à se l'attacher, mais ce fut à celle des finances qu'il consacra le meilleur de son temps, en sorte qu'il en fut secrétaire puis vice-président.

Cependant, Saint-Germain n'est pas lent à consolider ses positions, tant privées que publiques. Le voilà bientôt président de plus d'un conseil d'administration : de l'office colonial, du comité national des expositions coloniales, de la société générale des mines d'Algérie et de Tunisie, etc... ; membre du comité consultatif des chemins de fer, surtout administrateur de la Compagnie algérienne.

Parmi les rapports les plus importants présentés par Saint-Germain, qui fut en outre premier vice-président du Sénat de 1915 à 1919, on peut citer, outre les rapports spéciaux établis au nom de la commission des finances sur les budgets successifs, ceux qu'il consacra à la construction du chemin de fer de Berrouaghia à Djelfa, là la réorganisation de l'inscription maritime aux colonies, aux récompenses nationales, aux moyens d'accroître et de coordonner les forces de production des colonies, etc... En 1919, dans une très vive intervention, il s'élève contre le projet de loi relatif à l'accession des indigènes algériens aux droits politiques. Il trouve qu'on va trop vite et trop loin. Au renouvellement du 11 janvier 1920, Marcel Saint-Germain ne se représente pas. Il se consacre encore quelque temps à l'assemblée départementale d'Oran, où il avait été élu en 1895 sans même y avoir été candidat, puis il se retire dans les Alpes-Maritimes, à Saint-Jean-Cap-Ferrat, où il meurt le 8 février 1939, à l'âge de 86 ans.