Charles Saint-Venant
1898 - 1953
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 7 novembre 1898 à Lille (Nord). Député du Nord de 1936 à 1942.
Tout naturellement, Charles Saint-Venant marcha sur les traces de son père et, dès l'âge de 14 ans, il appartenait à l'organisation de jeunesse du parti socialiste, la « Jeune Garde ». En 1914 - il a 16 ans - et doit avec son père quitter Lille pour échapper à l'occupation allemande. Appelé sous les drapeaux en 1917, il y demeure jusqu'en 1920.
Sitôt rendu à la vie civile, il reprend son activité politique qui lui vaut d'être élu membre de la commission administrative en 1922, trésorier en 1925 puis secrétaire, en 1928, de la section de Lille du parti socialiste. Entre-temps, après la mort de son père survenue en 1926, il lui avait succédé comme conseiller général du canton sud-est de Lille. La même année, il avait été nommé administrateur du bureau de bienfaisance. En 1929, il est élu conseiller municipal et choisi comme adjoint au maire, chargé notamment de la solidarité sociale. En 1931, il devient membre du Conseil supérieur de l'Assistance publique.
En 1932, il tente de déposséder de son siège le député de la 1re circonscription de Lille, Louis Nicolle. Mais, bien qu'arrivé en tête au premier tour de scrutin, il est battu au second par 8.456 voix contre 6.105. Sa fougue de militant, qui ne s'est pas attiédie, lui vaut quelques démêlés avec la justice, et même une condamnation pour outrages à agent. En 1936, il se présente de nouveau aux élections législatives, mais cette fois dans la 4e circonscription, pour succéder à Bracke-Desrousseaux qui ne se représentait pas. Il l'emporte largement au second tour avec 10.487 suffrages contre 5.373 à son concurrent le mieux placé. Son programme reprenait fidèlement celui qu'avait établi la S.F.I.O. dans le cadre du Front populaire : politique active de paix par l'application loyale du pacte de la Société des Nations et le désarmement ; lutte contre la crise sans déflation grâce à la semaine de 40 heures, à des programmes de grands travaux, à la création d'un fonds national de chômage ; lutte enfin contre le fascisme et action énergique contre les ligues factieuses.
En décembre 1936, après la mort tragique de Roger Salengro, il est élu à l'unanimité maire de Lille en remplacement du disparu.
A la Chambre des députés, où il appartient à la commission du règlement, à la commission de l'Alsace et de la Lorraine, à celle d'assurance et de prévoyance sociales, enfin à la commission des boissons, il intervient peu.
Le 10 juillet 1940, à Vichy, il vota la loi constitutionnelle réclamée par le maréchal Pétain.