Georges Santoni

1915 - 2004

Informations générales
  • Né le 31 juillet 1915 à Apt (Vaucluse - France)
  • Décédé le 28 septembre 2004 à Avignon (Vaucluse - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 30 novembre 1958 au 9 octobre 1962
Département
Vaucluse
Groupe
Union pour la nouvelle République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IVe législature
Mandat
Du 30 juin 1968 au 1er avril 1973
Département
Vaucluse
Groupe
Union des démocrates pour la République

Biographies

Biographie de la Ve République

SANTONI (Georges)
Né le 31 juillet 1915 à Apt (Vaucluse)
Décédé le 28 septembre 2004 à Avignon (Vaucluse)

Député du Vaucluse de 1958 à 1962, puis de 1968 à 1973

Né à l’été 1915 dans le Vaucluse, Georges Santoni est, par son père, d’origine corse. Après son baccalauréat, il se lance dans des études de pharmacie, suivant la même voie que son père, jusqu’au doctorat. Il obtient également des diplômes en pharmacie coloniale, en optique, en sérologie, ainsi qu’en hygiène, et exerce dès 1942. Après avoir accompli son service militaire en 1939-1940, il poursuit sa période sous les drapeaux comme engagé volontaire.

Sa carrière politique commence en novembre 1958, lorsqu’il se présente aux élections législatives, dans la 2e circonscription du Vaucluse, sous les couleurs de l’Union pour la nouvelle République (UNR). Avec pour suppléant Jean Allemand, commerçant à Carpentras et membre de la chambre de commerce du Vaucluse, il se présente, ainsi que l’indique sa profession de foi, comme l’un de ces « hommes nouveaux » qui doivent donner aux institutions un « esprit nouveau », contre l’ « ancien système » et les « anciens partis qui ne méritent plus votre confiance ». « Les hommes de l’UNR auront les yeux fixés sur demain », ajoute-t-il, toujours dans le registre de la rupture. Au premier tour, il arrive en troisième position avec 18 % des suffrages exprimés (7 244 voix), juste derrière le communiste Claude Granoux (19,92 %, soit 7 975 voix) et Pierre Augier, candidat de la SFIO (19,7 % ; 7 886 voix). Georges Santoni l’emporte cependant largement au second tour, le 30 novembre, avec 37,19 % des voix (15 550), devant Pierre Augier (27,24 % ; 11 390 suffrages) et Claude Granoux (22,14 % ; 9 258 voix).

Au Palais-Bourbon, membre du groupe UNR, il siège à la commission des affaires culturelles, familiales et sociales et rejoint temporairement la commission des lois en 1960. Le 8 juillet 1959, il est en outre élu membre du Sénat de la Communauté. Il est aussi membre de la Commission spéciale de classement aux emplois réservés de médecins, pharmaciens, chirurgiens, dentistes ou vétérinaires.

Il est par ailleurs rapporteur pour avis des crédits du Secrétariat général aux affaires algériennes, prévus par le projet de loi de finances pour 1961.

Il est enfin, en 1961, rapporteur de la proposition de loi sur la validation des services accomplis par certains assistants du service social dans certains services sociaux privés.

Il évoque, en séance publique, le 12 novembre 1960, à propos de l’Algérie, « l’évolution lente, mais sûre du plan de Constantine ». Et il cite son rapport pour avis : « Le budget des affaires culturelles en Algérie est de la première importance, car il intéresse la jeunesse, la promotion de la femme musulmane ; il est avant tout un problème humain et comporte les meilleures armes pour livrer ce combat pacifique qui tend à faire aimer la France, à réaliser l’intégration des esprits et des âmes ». Il est interrompu par Ahmed Djebbour, député du groupe Unité de la République, élu à Alger sur la liste Algérie française : « Ils demandent simplement à être Français ».

Georges Santoni prend également part au débat sur le projet de loi de programme relative à l’équipement sportif et socio-éducatif, en mai 1961. Il soutient le gouvernement tout au long de la législature. Il ne vote pas, le 4 octobre 1962, la motion de censure dont l’adoption renverse le gouvernement de Georges Pompidou et entraîne la dissolution de l’Assemblée nationale par le chef de l’Etat.

Il se représente aux élections législatives en 1962 dans la même circonscription, et arrive en tête au premier tour (34,57 % des suffrages exprimés et 13 147 voix), devant Pierre Augier, candidat de la SFIO (28,54 % ; 10 854 voix). Ce dernier remporte cependant le second tour avec 54,59 % des suffrages (22 265 voix). Malgré ce revers, alors qu’il est premier adjoint à Apt depuis 1950, Georges Santoni est élu maire de la commune le 21 mars 1965 et marche donc dans les pas de son beau-père, Eugène Baudouin, qui était à la tête de la ville de 1924 à 1940. Georges Santoni brigue un nouveau mandat parlementaire, en 1967, avec pour suppléant René Rey, exploitant agricole et adjoint au maire de Carpentras, autour du slogan : « Une équipe : deux amis, deux familles, six enfants ». Il se présente ainsi : « Aptésien d’origine, pharmacien de mon état, j’ai toujours été du côté des travailleurs, paysans et ouvriers avec lesquels j’ai fait mon apprentissage d’homme public, partageant leurs souffrances, pour mieux les comprendre, ou les mieux soulager ». Il insiste sur la paix et le progrès mais s’incline au second tour devant Léon Ayme, candidat de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS) avec 43,17 % des suffrages exprimés (21 529 voix) contre 56,83 % pour son adversaire, alors que le premier tour, le 5 mars, l’avait placé en tête (33,05 % et 16 293 voix). A nouveau candidat un an plus tard, aux élections qui suivent la dissolution de l’Assemblée nationale, le contexte ultérieur à Mai 1968 lui est favorable, tout comme il l’est, à l’échelle nationale, pour l’Union pour la défense de la République (UDR). Il surclasse ainsi largement Léon Ayme, dès le premier tour du 23 juin, avec 38,59 % des suffrages exprimés (18 902 voix) contre 23,02 % (11 273) et l’emporte au second tour avec 50,94 % des suffrages (25 044), contre 49,06 % (24 116). Avec comme suppléant Gilbert Parazols, Compagnon de la Libération, il fait appel pendant la campagne aux hommes de bonne volonté, ainsi qu’aux « silencieux » et aux « sages [qui] dans leur gravité, leur réserve, sont des Patriotes. Je pense, ajoute-t-il : aux hommes du 13 mai 1958, aux rapatriés, aux anciens combattants, aux commerçants, aux petites et moyennes entreprises, aux blessés du poumon, aux invalides du travail, aux retraités, aux salariés agricoles dont la situation sera certainement aggravée et que nous devons aider ». Fustigeant les communistes, le Parti socialiste unifié (PSU) et les anarchistes, il y voit les « alliés privilégiés » de la Fédération de la gauche et met l’accent sur l’ordre et la tradition : « Les Communistes sont nos adversaires, ceux de la Liberté, des idées auxquelles nous restons fidèles : la famille, les traditions, la société organisée, la Patrie. Notre chant est “La Marseillaise”. Notre drapeau est tricolore, il n’est ni rouge, ni noir. Nous voulons le respect des Monuments aux morts, de la Tombe du Soldat Inconnu, de l’héritage de notre Histoire. En France, pas plus qu’en Amérique, ce n’est pas la violence qui imposera la Loi ».

Lors de ce second mandat de parlementaire, membre du groupe gaulliste UDR, Gilbert Santoni siège de nouveau à la commission des affaires culturelles, familiales et sociales.

Il est également membre de la commission spéciale chargée d’examiner les projets de loi relatifs au fermage et au métayage, d’une part, et au bail rural à long terme, d’autre part, en juin 1970.

Il est aussi, en juin 1971, rapporteur de la proposition de loi tendant à réglementer l’édition et la diffusion des publications vendues au profit des handicapés.

En séance publique, il intervient sur les questions médicales, notamment sur le conventionnement des médecins, en juillet 1968, et sur les pharmaciens mutualistes, en juillet 1968.

Il prend également la parole, en octobre 1968, sur les crédits prévus pour la Défense par le projet de loi de finances pour 1969, en faveur des missiles stratégiques sol-sol dont l’implantation est prévue sur le plateau d’Albion.

Georges Santoni reste enfin attentif aux questions agricoles lors de l’examen des crédits de l’Agriculture prévus par les projets de loi de finances. Enfin, il soutient, en juin 1970, le projet de loi d’indemnisation des rapatriés.

Son mandat prend fin en 1973 alors que, par ailleurs, il n’est plus maire depuis 1971.

Celui à qui la ville d’Apt rend hommage en 2010, en lui consacrant le nom d’une rue Georges Santoni, est aussi resté dans la mémoire collective car le poète René Char s’était virulemment opposé à lui, dans son combat anti-nucléaire. Georges Santoni meurt en 2004, à Avignon. Sa fille, Dominique Santoni, reprend le flambeau politique et sera élue, elle aussi, maire d’Apt.