Georges Sarre
1935 - 2019
SARRE (Georges)
Né le 26 novembre 1935 à Chénérailles (Creuse)
Décédé le 31 janvier 2019 à Paris
Député de Paris de 1981 à 1988 et de 1993 à 2002
Secrétaire d’Etat chargé des transports routiers et fluviaux du 13 mai 1988 au 30 mars 1993
Georges Sarre naît le 26 novembre 1935 à Chénérailles, petite commune rurale au centre de la Creuse. Son père, Alcide Sarre, conseiller général SFIO depuis la Libération, est élu maire socialiste de Chénérailles en 1947. C’est un proche de l’influent sénateur socialiste du département Paul Pauly, dont il a été le suppléant lors des sénatoriales de 1946. Après des études secondaires sanctionnées par le baccalauréat, Georges Sarre entre aux PTT en 1955. Une fois terminé son service militaire en Algérie de 1958 à 1960, il intègre le tri postal Paris-Brune et devient inspecteur des PTT. Au sein de cet imposant centre de tri du XIVe arrondissement de la capitale, où un millier de jeunes agents provinciaux sont soumis à des conditions de travail éprouvantes, Georges Sarre découvre l’engagement politique et syndical. Il rejoint en 1964 la SFIO et le syndicat Force Ouvrière avant de lancer l’Association des postiers socialistes (APS). Responsable de cette organisation qui compte plusieurs centaines d’adhérents à Paris (dont les futurs parlementaires socialistes Jean Besson et Pierre Carassus), il participe à la grève des postes en mai 68 et y acquiert une certaine notoriété à gauche.
Membre dès sa fondation en 1966 du Centre d’études, de recherches et d’éducation socialiste (CERES) qui représente l’aile marxiste de la famille socialiste, Georges Sarre est l’un des principaux animateurs de cette structure aux côtés de Jean-Pierre Chevènement, Pierre Guidoni, Alain Gomez et Didier Motchane. Avec le soutien de l’APS et du CERES, il prend le contrôle en 1969 de la fédération parisienne du Nouveau parti socialiste (NPS), nouveau nom de la SFIO après le congrès d’Alfortville. Celui-ci, tenu en mai 1969 en vue de la présidentielle, a vu Alain Savary remplacer Guy Mollet comme patron du courant socialiste. Georges Sarre devient dans la foulée secrétaire général de cette puissante fédération. Il lui donne comme emblème le poing et la rose, qui se substitue aux trois flèches héritées de l’entre-deux-guerres. C’est ce logo qui est repris par le nouveau Parti socialiste (PS), créé lors du congrès d’Epinay en juin 1971 durant lequel François Mitterrand s’impose comme chef de la nouvelle formation. Elu conseiller municipal de Paris en mars 1971 sur une liste d’union de la gauche, Georges Sarre fait partie, avec d’autres leaders du CERES, de ceux qui, lors de ce congrès, ont donné la majorité à François Mitterrand. Ce dernier le récompense en le faisant entrer au bureau exécutif du PS et en lui confiant le poste de secrétaire national chargé de l’organisation et des entreprises (fonction qu’il assure jusqu’en 1975).
Ce mitterrandien conquérant échoue toutefois lors des législatives du printemps 1973. Candidat socialiste parachuté dans la première circonscription de la Haute-Vienne, le fief du pharmacien socialiste René Regaudie qui souhaitait ne pas se représenter, il est battu au second tour par l’universitaire communiste Ellen Constans. Georges Sarre décide de se concentrer alors sur Paris où il prend la tête de la liste socialiste lors des municipales de 1977. Il mène une campagne efficace centrée autour du maintien d’un habitat populaire : lutte contre la spéculation immobilière, relance du logement social, développement de commerces et d’artisanats de proximité, création d’équipements pour les jeunes… La liste de gauche est battue de peu par Jacques Chirac mais le dynamisme du socialiste sur le terrain est salué par tous. Georges Sarre, désormais président du groupe socialiste au conseil de Paris, est élu député européen le 10 juin 1979 et rejoint le groupe socialiste à l’Assemblée des communautés européennes. Il n’y siège que deux ans et deux mois car la présidentielle du printemps 1981 rebat les cartes. Début 1981, il fait partie de ceux qui, dans l’ombre, favorisent les contacts discrets entre Jacques Chirac et François Mitterrand (les fameuses « convergences PS-RPR) pour perturber la campagne de réélection de Valéry Giscard d’Estaing. C’est au domicile de l’écrivain René-Victor Pilhes, un ami proche de Georges Sarre, que sont organisées des rencontres entre les représentants des deux équipes de campagne. En juin 1981, profitant des législatives anticipées décidées par le nouveau président François Mitterrand, Georges Sarre se présente sous l’étiquette PS dans la 9e circonscription de Paris. Avec l’aide de son suppléant, le général Jean Becam, il s’impose au second tour en remportant 51,3 % des suffrages exprimés face au député sortant, le candidat du Rassemblement pour la République (RPR), Alain Devaquet.
A l’Assemblée nationale, il rejoint le groupe socialiste (dont il assure la vice-présidence) et siège à la commission de la production et des échanges. Durant cette législature, il dépose deux propositions de loi, la première en mai 1982 tendant à réglementer les activités privées de surveillance et de gardiennage, la seconde en novembre 1984 relative à l’emploi de la langue française. Il prend une part active à l’examen de plusieurs projets de loi sur le statut particulier de la Corse (janvier 1982), l’organisation du service hospitalier (octobre 1983), la communication audiovisuelle (novembre 1983), la modification du code électoral (avril 1985), la modernisation de la police nationale (juillet 1985), la modification du code du travail et des négociations collectives sur l’aménagement du temps de travail (décembre 1985). Rapporteur en mai 1983 du projet de loi sur l’Exposition universelle de 1989, il intervient fréquemment lors de l’examen des projets de loi de finances et prend position au nom du groupe PS sur les budgets concernant les postes et télécommunications, l’industrie et l’énergie, le commerce et l’artisanat, le commerce extérieur, l’Intérieur et la décentralisation. Il vote en faveur du projet de loi « Badinter » portant abolition de la peine de mort, il approuve le projet de loi dit Defferre relatif aux droits et libertés des communes, des départements et des régions. Il soutient le projet de loi relatif aux prestations de vieillesse, d’invalidité et de veuvage (la loi du 13 juillet 1982).
Au sein du PS, Georges Sarre, qui siège au comité directeur du parti, assure à partir de mars 1983 les fonctions de secrétaire national aux collectivités locales, avant de s’occuper des relations extérieures de 1985 à 1987. Dès novembre 1983, il est vice-président de la Fédération nationale des élus socialistes et républicains. Dans le groupe socialiste au Conseil de Paris, il devient vice-président et porte-parole à partir de mars 1983 avant d’accéder à la présidence en décembre de la même année, en remplacement de Paul Quilès. Il entre au conseil régional d’Ile-de-France le 16 mars 1986 et, à la même date, figurant à Paris sur la liste socialiste « Pour une majorité de progrès avec le président de la République », conduite par Lionel Jospin aux élections législatives (qui se tiennent au scrutin proportionnel), il retrouve le Palais-Bourbon. Il continue de siéger dans le groupe socialiste mais rejoint la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République. Il siège d’avril à octobre 1986 dans la délégation de l’Assemblée nationale pour les communautés européennes. Figure de l’opposition parlementaire de gauche au nouveau Premier ministre Jacques Chirac, il interpelle fréquemment le nouveau pouvoir de droite lors des questions au gouvernement, critiquant la privatisation de chaînes du service public (avril 1986) et la situation dégradée en Nouvelle-Calédonie (décembre 1986). Durant cette courte législature, il prend une part active à l’examen de projets de loi, sur la lutte contre le terrorisme et les atteintes à la sûreté de l’Etat (juin 1986), et sur le régime administratif et financier de la ville de Paris (novembre 1986). Il dépose, en avril 1988, une proposition de loi visant à renforcer la législation antiraciste en vue de combattre les thèses révisionnistes et de permettre les poursuites à l’encontre des négateurs de l’holocauste nazi. Le député socialiste parisien s’oppose au projet de loi relatif aux conditions d’entrée et de séjour des étrangers en France (la loi du 9 septembre 1986).
Après la dissolution de l’Assemblée nationale par François Mitterrand, qui a remporté de nouveau l’élection présidentielle le 8 mai 1988, Georges Sarre, secrétaire national du PS aux entreprises et au monde du travail depuis avril 1987, est nommé le 13 mai 1988 secrétaire d’Etat auprès du ministre des Transports, chargé des voies navigables et des transports routiers. Il est par ailleurs candidat sous l’étiquette socialiste lors des législatives anticipées, dans la nouvelle 6e circonscription de Paris. Son suppléant est le chevènementiste Jean-Louis Autexier. Profitant de la dynamique de la présidentielle, Georges Sarre s’impose au second tour face au RPR Paul Violet, avec 55,9 % des suffrages exprimés. Mais, reconduit en juin 1988 comme secrétaire d’Etat auprès du ministre des Transports chargé des voies navigables et des transports routiers par François Mitterrand, qui veut faire une place au courant chevènementiste pour mieux limiter les marges de manœuvre du Premier ministre Michel Rocard, le nouveau député parisien cède sa place au Palais-Bourbon à son suppléant. Au gouvernement, Georges Sarre se maintient jusqu’au printemps 1993, réussissant à conserver son poste de secrétaire d’Etat sous Edith Cresson puis sous Pierre Bérégovoy. Sa longévité gouvernementale est d’autant plus remarquable qu’il se retrouve très exposé lors de la crise politique suscitée par la démission du ministère de la Défense, Jean-Pierre Chevènement en 1991, lors de la première guerre du Golfe. Même si Georges Sarre reste fidèle à Jean-Pierre Chevènement, dont il comprend les états d’âme (contrairement à d’autres figures du courant République et Socialisme comme Michel Charzat qui critique sévèrement le ministre démissionnaire), il estime que Jean-Pierre Chevènement n’a pas choisi le bon moment pour sa rupture. Sa décision de rester au gouvernement est sans doute aussi liée au souhait de Jean-Pierre Chevènement de ne pas couper tous les ponts avec le Président. L’opinion conservera surtout du passage de Georges Sarre aux Transports la mise en place du permis à points, décidé à l’automne 1989 et entré en application à l’été 1992.
Lors des législatives d’avril 1993, Georges Sarre se représente sous l’étiquette PS dans la même 6e circonscription de Paris. Son suppléant est le député sortant, Jean-Yves Autexier. Le socialiste s’impose au second tour face à la RPR Anne Cuillé avec 53,3 % des suffrages exprimés et, ce faisant, empêche Jacques Chirac de réussir le grand chelem à Paris où toutes les autres circonscriptions ont été remportées par la droite. Comme d’autres chevènementistes, Georges Sarre, qui a mal vécu l’épisode de la guerre du Golfe, estime par ailleurs que le PS perd son identité de gauche en se convertissant à un modèle libéral imposé par Bruxelles. La campagne du référendum de Maastricht, où il a appelé à voter non, l’amène en 1992 à prendre définitivement ses distances avec le Parti socialiste après les législatives, à la fin avril 1993. Avec Jean-Pierre Chevènement, il crée le Mouvement des Citoyens (MDC) qui entend incarner une gauche sociale et souverainiste. Il est vice-président, puis président de ce mouvement, entre 1993 et 2001.
A l’Assemblée, Georges Sarre continue au début de siéger au groupe socialiste (mais quitte immédiatement la présidence du groupe PS au Conseil de Paris où il crée, avec le conseiller et ancien député Jean-Yves Autexier, un nouveau groupe autonome intitulé « Socialisme et République ») avant de constituer, avec d’autres élus chevènementistes, le groupe « République et Liberté » qui regroupe alors les parlementaires sans affiliation à un groupe parlementaire. Il appartient à la commission des affaires étrangères. Il participe, à partir de décembre 1993, aux travaux de la commission d’enquête sur la situation de la SNCF et en est le vice-président, dès janvier 1994. Il siège également dans la commission d’enquête sur les inondations et rejoint plusieurs missions d’information comme celle sur la sécurité sociale, dont il est vice-président, à partir d’octobre 1995. Durant cette législature, il dépose de très nombreuses propositions de loi : interdiction de l’accès des stades à tous ceux, individus ou groupes, ayant un comportement mettant en cause l’ordre public et pouvant aller jusqu’à se prévaloir d’idéologies racistes et xénophobes (septembre 1993) ; création d’un contrat d’union civile (décembre 1993) ; interdiction du cumul de l’indemnité parlementaire et du traitement perçu au titre des fonctions compatibles avec un mandat parlementaire (mars 1994) ; incompatibilité entre le mandat de député et l’exercice des fonctions de président du conseil général et du conseil régional (mars 1994) et de président du conseil fédéral du Grand Paris (juin 1994) ; interdiction du cumul de toute activité professionnelle avec l’exercice d’un mandat parlementaire (octobre 1994) ; financement de l’activité politique (octobre 1994) ; suppression des Renseignements généraux et réaffirmation de certaines libertés fondamentales (novembre 1994) ; modification de l’article 4 de la Constitution (décembre 1994) ; émergence de nouvelles forces politiques et leur accès aux médias audiovisuels (décembre 1994) ; extension des compétences de la commission nationale des comptes de campagne et des financements publics (décembre 1994) ; charte du malade hospitalisé (décembre 1994) ; interdiction des discriminations sur la santé (décembre 1994) ; redevance sur les locaux vides en Ile-de-France (février 1995) ; secret de la correspondance émise par voie des télécommunications (février 1995) ; relogement des gardiens d’immeubles après leur retraite (mars 1995) ; élection du président de la République (avril 1995) ; modification de l’article 2 de la Constitution (septembre 1995) ; travail et exploitation abusive des enfants (septembre 1995) ; défense du métier d’artisan-boulanger (octobre 1995) ; rapports bailleur/locataire (novembre 1995) ; protection des appelés au Service national actif (novembre 1995) ; régime de rémunération de l’artiste-interprète (janvier 1996) ; développement de l’emploi dans le secteur associatif par le recours au chèque service (avril 1996) ; réduction de la pollution atmosphérique (avril 1996) ; renforcement de la Société française de production dans le secteur public de l’audiovisuel (octobre 1996) ; règlementation de la circulation des pitbulls (décembre 1996) ; création d’un service public de l’audiovisuel unifié (mars 1997).
Figure de l’opposition parlementaire de gauche au gouvernement de cohabitation emmené par Edouard Balladur, il se montre un député très actif, intervenant à d’innombrables reprises lors des débats consécutifs à des communications gouvernementales ou autour de projets/propositions de loi portant sur des thèmes très variés : réforme du droit de la nationalité (mai 1993) et du contrôle d’identité (juin 1993), pensions de retraite et sauvegarde de la protection sociale (juillet 1993), travail, emploi et formation professionnelle (octobre 1993), sécurité des manifestations sportives (novembre 1993), maîtrise de l’immigration et modification du code civil (novembre 1993), emploi des jeunes (avril 1994), enjeux éthiques autour des usages médicaux du corps humain (avril 1994), exploitation commerciale des voies navigables (mai 1994), politique de santé à propos du Sida (mai 1994), modernisation du système scolaire (juin 1994), aménagement du territoire (juillet 1994), travail, emploi et formation professionnelle (octobre 1994), sécurité des transports en novembre (1994), financement de la vie politique (décembre 1994), anciens combattants (décembre 1994), profession d’exploitant de taxi (janvier 1995), marché intérieur de l’électricité et du gaz (juin 1995), amnistie (juin 1995), office parlementaire d’évaluation des politiques publiques (juillet 1995), redressement du Crédit lyonnais (octobre 1995), transports (novembre 1995), protection sociale et son financement (décembre 1995), supplément du loyer de solidarité (décembre 1995), développement des emplois de services aux particuliers (janvier 1996), protection des acquéreurs de logements anciens (avril 1996), Fondation du patrimoine (avril 1996), règlementation des télécommunications (mai 1996), promotion du commerce et de l’artisanat (mai 1996), création d’un plan d’épargne-logement (mai 1996), programmation militaire (juin 1996), utilisation rationnelle de l’énergie (juin 1996), entreprise nationale France télécom (juin 1996), financement de la sécurité sociale (octobre 1996), prestation d’autonomie pour les personnes âgées dépendantes (novembre 1996), emploi dans la fonction publique (décembre 1996), contrat de concession du Stade de France à Saint-Denis (décembre 1996), renforcement de la lutte contre le travail clandestin (décembre 1996), chômeurs de moins de 60 ans ayant 40 annuités de cotisation d’assurance vieillesse (décembre 1996), immigration (décembre 1996), amélioration des relations entre les administrations et le public (janvier 1997), création de l’établissement public Réseau ferré de France (février 1997), promotion de l’apprentissage (février 1997), liberté de communication (mars 1997), renforcement de la cohésion sociale (avril 1997). En juin et juillet 1994, il est membre de la commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi d'orientation sur le développement du territoire, défendu par le ministre d’Etat Charles Pasqua.
Député de la 6e circonscription, Georges Sarre renforce son implantation politique locale en étant élu maire du XIe arrondissement de Paris en 1995. Après la dissolution de l’Assemblée nationale, décidée en 1997 par Jacques Chirac, Georges Sarre est reconduit comme député dans la même circonscription mais sous la nouvelle étiquette MDC. Avec l’aide de sa suppléante Liliane Capelle, il s’impose facilement au second tour face à la candidate de l’Union pour la démocratie française (UDF) Arlette Braquy, avec 61,9 % des voix exprimées. Il fait partie des sept élus du MDC avec Jacques Dessalangre, Roland Carraz, Michel Suchod, Jean-Pierre Michel, Pierre Carassus et Jean-Pierre Chevènement. Il s’inscrit au groupe Radical, citoyen et vert et rejoint la commission des affaires étrangères qu’il quitte en mars 1998 pour celle de la production et des échanges, avant de retrouver les affaires étrangères à partir de janvier 1999. Il la quitte à nouveau de manière éphémère pour siéger, de mars à mai 2001, dans la commission des finances, de l’économie générale et du Plan. Membre du conseil d’administration de l’Agence pour l’enseignement du français à l’étranger, le député parisien se montre une fois de plus très actif durant cette législature. Il est rapporteur de plusieurs projets et propositions de lois : détermination des conditions juridiques de l'exercice de la profession d'artisan boulanger (mars 1998), interdiction de l'importation, l'élevage, le trafic et la détention d'animaux susceptibles de présenter un danger aux personnes sur le territoire français (mars 1998), les animaux dangereux et errants et la protection des animaux domestiques (mars 1998), la sûreté de la gestion du combustible usé et la sûreté de la gestion des déchets radioactifs (mars 1999). Il dépose de très nombreuses propositions de loi : protection des archives publiques (septembre 1997), réduction du temps de travail (octobre 1997), nationalisation de la gestion des services publics locaux d'eau et d'assainissement et création d’un service public de l’eau (novembre 1997), modification du contrôle administratif des licenciements économiques visant à l'égalité de traitement des salariés devant le licenciement économique (novembre 1997), renforcement du contrôle exercé par l'Etat actionnaire sur les entreprises publiques (février 1998), défense du métier d' artisan boulanger-pâtissier (février 1998), création d'une délégation interministérielle aux activités et à la sécurité nucléaires (février 1998), renforcement du droit au logement (mars 1998), réglementation de l'acquisition, de la détention et du transport d'armes (mai 1998), organisation administrative de Paris, Marseille et Lyon (janvier 1999), création d'une nouvelle collectivité territoriale : le Haut-Conseil de l'agglomération parisienne (janvier 1999), transfert des cendres de Rouget de Lisle au Panthéon (octobre 1999), non-discrimination entre les différents salariés et limitation du recours abusif à certaines formes précaires d'emploi (janvier 2000), changements d'affectation de locaux à usage d'habitation en (mars 2000), extension du fichier national des traces et empreintes génétiques par ADN (avril 2000), vérification des listes électorales (juin 2000), amélioration de l'accès à la contraception (septembre 2000), garanties sur le droit à l'interruption volontaire de grossesse (septembre 2000), antériorité de l'élection présidentielle par rapport à l'élection législative (octobre 2000), inscription dans la loi du principe de la gratuité des formules de chèques (novembre 2000), sécurité dans les ensembles immobiliers (janvier 2001), part complémentaire de la retraite dite à 60 ans (janvier 2001), instauration d'un contrat de location de taxi (juillet 2001). Il prend très souvent part aux débats lors de l’examen des textes de loi, intervenant sur des dossiers aussi variés que l’emploi des jeunes (septembre 1997), la réforme du Service national (septembre 1997), le financement de la Sécurité sociale (octobre 1997), la nationalité et le code civil (novembre 1997), l’entrée et le séjour des étrangers en France et le droit d’asile (décembre 1997), les conditions d’exercice de la profession de transporteur routier (décembre 1997), les organismes HLM (décembre 1997), la réduction du temps de travail (janvier 1998), les polices municipales (janvier 1998), le statut de la Banque de la France (avril 1998), l’élimination des mines antipersonnel (avril 1998), la lutte contre l’exclusion (mai 1998), la reconnaissance du génocide arménien (mai 1998), la détention d’armes et de munitions (mai 1998), le contrat d’union sociale (octobre 1998), le pacte civil de solidarité (décembre 1998), l’aménagement et le développement durable du territoire (janvier 1999), les plans de prévoyance retraite (janvier 1999), la modernisation et le développement du service public de l’électricité (février 1999), la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crimes contre l’humanité (février 1999), la ratification du traité d’Amsterdam (février 1999), la création d’une couverture maladie universelle (avril 1999), le secteur public de la communication audiovisuelle (mai 1999), l’organisation d’activités physiques et sportives (juin 1999), l’action publique en matière pénale (juin 1999), la réduction négociée du temps de travail (octobre 1999), les conditions d’acquisition de la nationalité française par les militaires étrangers ayant servi dans l’armée française (novembre 1999), la création d’une commission d’enquête sur la sécurité en mer (juin 2000), la solidarité et le renouvellement urbain (mars 2000), les nouvelles régulations économiques (avril 2000), la protection du patrimoine des artisans et commerçants (mars 2000), la durée du mandat du président de la République (juin 2000), l’épargne salariale (octobre 2000), l’égalité professionnelle homme/femme (novembre 2000), les droits du conjoint survivant (février 2001), l’allocation personnalisée d’autonomie (avril 2001), la Corse (mai 2001), la modernisation sociale (juin 2001), et la démocratie de proximité (juin 2001).
Lors de la présidentielle de 2002, Georges Sarre soutient la candidature de Jean-Pierre Chevènement et appelle, comme le reste du MDC, à voter en faveur de Jacques Chirac au second tour du scrutin, qui se trouve face à Jean-Marie Le Pen. Ayant perdu le soutien du PS, où beaucoup expliquent la défaite de Lionel Jospin dès le premier tour par la candidature de Jean-Pierre Chevènement qui aurait dispersé les voix à gauche, il doit affronter une adversaire PS, Danièle Hoffman-Rispal, lors des législatives qui suivent la présidentielle. Il est éliminé dès le premier tour ne totalisant que 14,8 %, loin derrière la socialiste qui obtient 31,7 % des voix. A l’évidence, le choc de la présidentielle a laissé des traces parmi les anciens électeurs de Georges Sarre. Au soir du second tour, c’est Danièle Hoffman-Rispal qui s’impose face à la représentante de l’Union pour la majorité présidentielle (UMP), Claude-Annick Tissot. L’année suivante, Jean-Pierre Chevènement et lui renomment le MDC en Mouvement Républicain et Citoyen (MRC). Il en devient le premier secrétaire l’année suivante. Au sein du conseil municipal de Paris, Georges Sarre dirige le groupe MRC jusqu’en juin 2008, cédant alors la place à Jean-Pierre Chevènement.
Celui qui s’est illustré durant la campagne référendaire de 2005 en refusant le traité constitutionnel européen (il avait publié à cette occasion un essai, L’Europe contre la gauche), tente de revenir au Palais-Bourbon lors des législatives de 2007. Bénéficiant de l’accord national entre le PS et le MRC dans la perspective de la présidentielle, il obtient l’investiture des deux partis dans son département natal. Il se présente dans la 2e circonscription de la Creuse où se trouve la commune de son enfance, Chénérailles. Il échoue toutefois face au député sortant, l’Union pour un mouvement populaire (UMP) Jean Auclair. Ce dernier, qui avait frôlé la victoire dès le premier tour avec 46,9 % des voix, s’impose facilement au second en rassemblant 57% des suffrages exprimés. Son retour dans la Creuse s’étant soldé par un échec, Georges Sarre revient dans la capitale l’année suivante, à l’occasion des élections municipales. Le maire du XIe arrondissement laisse l’hôtel de ville au député socialiste Patrick Bloche, élu dès le premier tour, mais il figure sur la liste en troisième position et siège donc au Conseil de Paris. Dans la foulée, il est nommé adjoint au maire de Paris, en charge de la sécurité et de la prévention. Il démissionne de ce mandat en décembre 2010, mais reste conseiller de Paris.
Georges Sarre décède à 83 ans le 31 janvier 2019 dans le VIIIe arrondissement. Il est inhumé dans sa commune natale de Chénérailles. Disparaît une figure importante de la famille socialiste, un autodidacte passé par le syndicalisme, qui avait milité pendant plus de vingt ans dans les entreprises, sur les marchés et dans les associations, avant d’accéder au Conseil de Paris, à la députation, puis au gouvernement. Fidèle à ses convictions sociales et souverainistes, il avait, au début des années 1990, choisi de quitter le PS pour rejoindre Jean-Pierre Chevènement et incarner l’euroscepticisme de gauche. Un square porte son nom dans le XIe arrondissement de Paris.