Jean Sauder
1899 - 1962
SAUDER (Jean-Pierre)
Né le 4 décembre 1899 à l’Hôpital (Moselle)
Décédé le 19 juin 1962 à l’Hôpital
Député de la Moselle de 1946 à 1951
Jean-Pierre Sauder illustre parfaitement l’engagement chrétien, dans la cité, des ouvriers catholiques qui animèrent le MRP. Il naît dans la Moselle charbonnière du deuxième Reich, aux confins du pays sarrois, au sein d’une famille de mineurs. A 14 ans, il doit quitter l’école pour rejoindre la mine. Il révèle ses dons d’orateur dans l’Action catholique et sa combativité en défendant les écoles catholiques, ainsi que le dialecte mosellan. Président du Cercle des hommes catholiques de L’Hôpital, il devient conseiller municipal de l’Hôpital, de 1923 à 1935, et ne recule devant aucun sacrifice pour convaincre ses adversaires de la justesse de ses idées, sans se soucier des conséquences sur sa carrière. Ses convictions de chrétien social et sa popularité grandissante entraînent son licenciement de la mine en 1929 ; il devient alors cantonnier, et ce jusqu’en 1946. Marié en 1924 à une jeune femme de L’Hôpital, il est le père de huit enfants, nés entre 1925 et 1943. Sa foi est largement transmise, puisque son fils aîné embrasse le sacerdoce en 1951 et fait un beau parcours de prêtre en Lorraine.
Les bouleversements de la Libération permettent à Jean-Pierre Sauder d’accéder à de plus grandes responsabilités publiques. Maire de l’Hôpital de 1945 à 1953, il bénéficie du succès du MRP en Moselle, fondé sur la figure de Robert Schuman. Il se présente en novembre 1946, en troisième position sur la liste conduite par le futur président du Conseil, liste qui réussit à recueillir 115 705 voix, soit 46,7 % des suffrages exprimés. Il fait donc partie de ces ouvriers catholiques que le succès initial du MRP permet de faire accéder au Palais-Bourbon.
Son activité dans l’hémicycle reste modeste. Membre de la commission de la production industrielle durant toute la législature 1951-1956, il n’intervient pas en séance, mais dépose trois propositions de loi : il s’intéresse, éclairé par son expérience, au statut des cantonniers et chefs-cantonniers (27 décembre 1946), souhaite le cumul de l’allocation aux vieux travailleurs et des rentes d’assurances sociales (27 mars 1947) et l’ouverture d’un crédit en faveur des victimes de la catastrophe minière de la Petite-Rosselle (29 janvier 1948), signe de fidélité à sa terre mosellane. Un coup de grisou y a entraîné, le 10 janvier 1948, vingt-sept morts et vingt-huit blessés.
Il ne se représente pas aux élections législatives de 1951 et quitte la mairie de l’Hôpital en 1953, alors que sous sa municipalité, la commune a accédé au statut de ville. Il reprend une activité professionnelle d’employé des mines jusqu’en 1959 et meurt trois ans plus tard dans sa cité lorraine, le 19 juin 1962. Les imposantes funérailles de l’ancien édile portent un ultime témoignage de la profonde affection que lui vouaient ses concitoyens.