Raoul Sauer
1898 - 1972
SAUER (Raoul)
Né le 19 mars 1898 à Autrecourt (Ardennes)
Décédé le 23 août 1972 à Remilly (Ardennes)
Conseiller de la République de l’Aisne de 1946 à 1948
Député de l’Aisne de 1951 à 1958
Raoul Sauer est né le 19 mars 1898 à Autrecourt (Ardennes) dans une famille populaire. Son père était ouvrier en fonderie. Après son certificat d’études primaires, il devient lui-même mouleur en fonderie, avant d’entrer dans les douanes comme brigadier, et de devenir un important responsable du syndicat des douanes CGT.
Il participe activement aux combats des deux guerres mondiales. Engagé précocement dans la Résistance - sa notice autobiographique indique la date du 1er mars 1942 - il rejoint les Francs Tireurs et Partisans (FTP), appartient au maquis FTP Gabriel Péri dans le Puy-de-Dôme de septembre 1943 au 14 juillet 1944, avant d’intégrer, avec le grade de Lieutenant-colonel des forces françaises de l’Intérieur (FFI), l’état-major régional FFI de la Région 6. Il est titulaire de la médaille militaire, de la croix de guerre 1914-1918 et 1939-1945, et de la médaille de la Résistance. En 1945, il est élu conseiller général du canton de Guise (Aisne) et, six ans plus tard, devient vice-président du Conseil général de l’Aisne.
Pendant toute la Quatrième République, Raoul Sauer devient l’un des principaux responsables du Parti communiste français (PCF) dans l’Aisne, systématiquement présenté aux élections nationales, mais jamais à la première place. Lors des élections à la première Constituante, il est en cinquième, puis en quatrième position en juin et en novembre 1946. Il n’est donc pas élu. Après ces échecs, le 8 décembre 1946, lors des élections du Conseil de la République, Raoul Sauer se porte à nouveau candidat. Il est élu avec 382 voix pour 957 suffrages exprimés.
Il est nommé membre de la commission des affaires économiques, des douanes et des conventions commerciales, ainsi que de celle des finances, de 1946 à 1948. Reconnu pour ses compétences en matière douanière, Raoul Sauer donne son avis à plusieurs reprises sur ce thème. Ainsi, le 27 mars 1947, il rédige un premier rapport au nom de la commission des affaires économiques portant sur la police des animaux dans le secteur frontalier puis, en qualité de rapporteur, prend part à la discussion de la proposition de résolution relative à cette question. Le 29 juin 1948, il dépose un second rapport au nom de la commission des affaires économiques visant à faire ratifier l’accord signé entre la France et le Luxembourg concernant les échanges frontaliers entre le Grand Duché et les départements de l’Est français. Souhaitant défendre les intérêts de sa région, le 15 juin 1948, il dépose une proposition de résolution visant à rétablir les trains omnibus de voyageurs sur plusieurs lignes très fréquentées de l’Aisne.
Raoul Sauer est l’auteur de plusieurs amendements qui tendent notamment à faire rembourser aux petits porteurs le montant de leurs dépôts dans le cas de la mise hors circulation des billets de 5 000 francs (30 janvier 1948). Ses amendements visent également à éviter que les réformes prévues pour permettre le redressement économique et financier ne portent atteinte aux statuts de la fonction publique. Il intervient par ailleurs à plusieurs reprises lors des débats au sein de l’hémicycle. Ainsi, prend-il part à la discussion du projet de loi relatif au reclassement de la fonction publique et à l’amélioration de la situation des victimes de guerre. Le 25 août 1948, en qualité de rapporteur de la commission des finances, il donne son avis lors du débat sur le budget ordinaire pour l’exercice de l’année en cours. Il participe enfin à la discussion du projet de loi fixant le budget général pour 1948.
Le 7 novembre 1948, Raoul Sauer se présente à nouveau aux élections au Conseil de la République. Il n’est pas réélu. Le PCF le place alors en bonne position pour les élections législatives de 1951. Il occupe la deuxième place derrière le principal dirigeant axonais du parti, Adrien Renard, mais devant les deux députés communistes sortants, Paulette Charbonnel et René Thuillier. Grâce aux 33,5% des suffrages obtenus et en raison des 19,4% de voix recueillis par la liste du Rassemblement du peuple français (RPF), les six sièges du département sont répartis à la proportionnelle. Raoul Sauer devient l’un des deux députés communistes élus. Cinq ans plus tard, la liste communiste obtient un bon résultat (33,9% des suffrages exprimés) et trois des six députés désignés par le département : Adrien Renard, Raoul Sauer et Raymond Lefranc.
A l’Assemblée nationale, Raoul Sauer appartient à la commission des affaires économiques (1951-1955), à la commission de comptabilité (1951-1955) et, à partir de 1954, à la commission de la famille, de la population et de la santé publique. Durant toute la législature, il est secrétaire de la commission de la comptabilité. De 1952 à 1954, il est membre suppléant de la commission des finances. Enfin, il est nommé à la commission interparlementaire chargée d’étudier la simplification des formalités de frontières pour les voyageurs, leurs bagages et leurs véhicules automobiles. Lors de son premier mandat, il dépose deux propositions de résolution : une en faveur des apiculteurs axonais, l’autre en faveur des personnels des douanes. Il dépose également un rapport au nom de la Commission des affaires économiques sur le projet de loi tendant à ratifier le décret du 4 mai 1951 fixant le régime douanier de certains produits marocains importés en Afrique occidentale française. Il intervient à treize reprises en séance publique, en défendant notamment vingt-deux amendements et trois amendements indicatifs. Il dépose une demande d’interpellation sur le mouvement déclenché dans les douanes, durant l’hiver 1955.
Lors de son second mandat de député, il retrouve la commission de la famille, de la population et de la santé publique (1956-1958). Il dépose deux propositions de résolution, l’une en faveur des victimes des inondations dans le département de l’Aisne, l’autre soutenant les revendications des personnels des services communaux et hospitaliers. Il intervient une seule fois, à l’occasion de la discussion d’une proposition de loi relative à la protection des enfants contre l’alcoolisme. Il défend deux amendements à cette occasion : l’un vise à interdire les apéritifs aux moins de 20 ans dans les débits de boissons ; l’autre porte sur le taux des amendes. Il ne dépose aucun texte entre 1956 et 1958.
En 1958, Raoul Sauer est battu aux élections législatives. Il ne se représente pas en 1962. Il décède le 23 août 1972.