Henri Savale

1896 - 1971

Informations générales
  • Né le 20 janvier 1896 à Darnetal (Seine-Inférieure - France)
  • Décédé le 18 juillet 1971 à Rouen (Seine-Maritime - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 15 décembre 1952 au 1er décembre 1955
Département
Seine-Maritime
Groupe
Républicain radical et radical-socialiste

Biographies

Biographie de la IVe République

SAVALE (Henri, Louis, Victor)
Né le 20 janvier 1896 à Darnétal (Seine-Inférieure)
Décédé le 18 juillet 1971 à Rouen (Seine-Maritime)

Député de la Seine-Inférieure, puis de la Seine-Maritime de 1953 à 1955

Henri Savale, combattant de la guerre de 1914-1918, entre à l'Hospice général de Rouen, le 1er avril 1933, où il accomplit toute sa carrière. Comptable, il fait fonction de directeur à l'Hôtel-Dieu, puis devient économe général des hospices. A la veille de la seconde guerre mondiale, il est conseiller d'arrondissement radical-socialiste et militant laïc.
Henri Savale n'accepte pas la défaite et l'Occupation. Le 14 juillet 1940, il arbore le drapeau tricolore sur la façade de sa maison et refuse, en dépit d'une visite de la police, de l'enlever. A la fin de 1942, entré en relation avec la Résistance organisée par l'intermédiaire de son ami Césaire Levillain, directeur de l'Ecole supérieure de commerce de Rouen (fusillé le 4 mars 1944), il contribue à la constitution du réseau Cohors-Asturie. Il est, d'autre part, membre actif de Libération-Nord, ainsi que sa femme Suzanne, arrêtée par la Gestapo, le 29 mai 1943, puis déportée en Allemagne. Trois mois plus tard, le 17 septembre 1943, des membres de la Gestapo tentent de l'arrêter. Mais il a quitté son domicile et est contraint de rentrer dans la clandestinité jusqu'à la Libération.
A son retour à Darnétal, le 1er septembre 1944, les résistants et la population conduisent Henri Savale à la mairie. Elu régulièrement le 29 avril 1945 maire de Darnétal, importante commune de la banlieue de Rouen, il conserve sa fonction jusqu'à son décès. En octobre suivant, il gagne le siège de conseiller général. Candidat radical-socialiste, il rassemble 2 966 suffrages sur 13 973 inscrits et 10 064 exprimés au premier tour et l'emporte au second sur son adversaire de droite, avec 6 108 voix contre 3 669.
Henri Savale est candidat en quatrième et dernière position sur la liste radicale-socialiste conduite par André Marie dans la première circonscription de Seine-Inférieure, à quatre élections successives : aux deux Assemblées nationales constituantes, en octobre 1945 et juin 1946, puis aux deux premières législatures de la Quatrième République, en novembre 1946 et juin 1951.
Entre-temps, au renouvellement de mars 1949, il perd son siège à l'Assemblée départementale dans une triangulaire. Henri Savale a obtenu 3 504 suffrages contre 3 485 au maire RPF de Boisguillaume, François Codet, et 1 773 au communiste Haquet. Au deuxième tour, Codet a été élu.
Après le décès de Georges Heuillard, député radical-socialiste, Henri Savale, qui est alors secrétaire général de la fédération radicale-socialiste, représente cette dernière dans la première circonscription de la Seine-Inférieure, pour l'élection législative partielle du 14 décembre 1952. Le secteur correspond à l'arrondissement de Rouen et à l'ancien arrondissement de Neufchatel, regroupant une population d'environ 450 000 habitants. Il obtient 22 819 voix au premier tour, sur 258 710 inscrits et 135 516 exprimés (16,8 %). Dépassant de peu son concurrent indépendant, il est placé en tête des candidats non communistes. Mais, dans une période où le débat sur les lois Marie-Barangé fait rage, le préfet note qu'il est desservi par « trente ans de lutte et de propagande anticléricale, ses attaches supposées ou réelles avec la franc-maçonnerie ». Conformément à un accord passé avec le patron de Paris-Normandie, Pierre-René Wolf, ses concurrents démocrate-chrétien (MRP), indépendant et paysan et gaulliste (RPF) se retirent, lui assurant de rallier une partie des voix catholiques. De leur côté, les socialistes se maintiennent, ce qui désavantage le candidat communiste. Quelques candidats plus ou moins fantaisistes se présentent. Henri Savale est élu avec 79 123 voix au second tour sur 102 685 exprimés (52 %), soit une avance de 31 500 voix environ sur son principal challenger, le communiste Roland Leroy.
Son élection est validée le 6 janvier 1953. Il siège à la commission de la famille, de la population et de la santé publique (1953-1955), à la commission de la marine marchande et des pêches (1953-1954) et à la commission de la reconstruction et des dommages de guerre (1953-1955). En 1954, il entre à la commission de l'éducation nationale. Il y reste une année. Il est nommé secrétaire de la première de ces commissions durant la dernière année de la législature. Au cours de son mandat écourté, il dépose une proposition de loi et deux rapports. Le premier de ces textes, dépose le 27 mai 1953, porte codification de la profession de courtier inscrit. Il présente ces deux rapports au nom de la commission de la famille, de la population et de la santé publique. Le premier s’intéresse aux questions d’assistance à la famille. Il est déposé le 29 mars 1953. Le second tend à organiser de façon unitaire les services financiers concernant les retraites et les risques de la vieillesse et les services nécessaires à sa protection civile, sociale et morale. En moins de trois ans de présence à l'Assemblée, il fait de nombreuses interventions, quinze exactement et principalement sur les questions de santé et sur les problèmes scolaires. Il intervient notamment pour les œuvres en faveur des étudiants, en participant aux débats sur la dénomination du « centre national des œuvres scolaires et universitaires ». Ces prises de parole interviennent presque exclusivement à l'occasion des discussions budgétaires. Il s'intéresse aussi aux questions d'allocations pour les loyers aux économiquement faibles et cherche à faire progresser la réglementation sur les débits de boisson, notamment en essayant d'y faire interdire l'emploi de mineurs de moins de 21 ans.
Henri Savale est de nouveau candidat aux législatives du 2 janvier 1956, en deuxième position de la liste Marie dans la première circonscription de la Seine-Maritime. Mais, celle-ci ne recueille que 12,9 % des voix car une autre liste radicale a obtenu l'investiture du Front républicain et s'apparente à la SFIO. Elle obtient 9 % des suffrages. Toujours secrétaire général de la fédération radicale, il est candidat malheureux au Conseil de la République en juin 1958. En novembre 1958, il ne se représente pas aux élections législatives.
Il est resté conseiller général du canton de Darnétal du 27 février 1965 au 18 juillet 1971, date de son décès à l'Hôtel-Dieu.
Henri Savale, médaillé de la Résistance, a été décoré de la croix de chevalier de la Légion d'honneur par le Président de la République, Vincent Auriol, lors de la venue de ce dernier à Rouen, en 1949.
Un centre d'activités culturelles de Darnétal porte son nom.