Henri Savary de Beauregard
1862 - 1913
Né le 11 octobre 1862 à Châtillon sur sèvre (Deux-Sèvres), mort le 18 avril 1913 à Combrand (Deux-Sèvres).
Député des Deux-Sèvres de 1897 à 1913.
Quand, en 1897, les électeurs de la circonscription de Bressuire perdirent leur député, le marquis de La Rochejaquelein, décédé le 30 juillet, ils le remplacèrent par un autre aristocrate, Henri Savary de Beauregard, tout aussi imprégné de traditionalisme que son prédécesseur. Né le 11 octobre 1862 à Châtillon-sur- Sèvre, Henri Savary de Beauregard, propriétaire de terres dont il supervisait l'exploitation, exerçait un fort ascendant sur les paysans de sa région, ce qui lui avait valu d'être choisi, en 1888, comme conseiller de l'arrondissement de Bressuire. Après quoi, en 1890, il était devenu maire de son village natal puis conseiller général.
Aux élections législatives partielles du 10 octobre 1897, Savary de Beauregard obtint 12.255 voix sur 16.885 votants. A partir de ce moment, il fut réélu député jusqu'à sa mort : le 8 mai 1898, il passa dès le premier tour avec 12.359 suffrages sur 21.406 votants, loin devant le radical Ménard qui dut se contenter de 5.567 voix et le socialiste Guillet qui en obtint encore moins. En 1902, succès comparable : dès le premier tour, 14.905 voix sur 18.295 votants assurèrent la majorité absolue au député sortant qui continua sur sa lancée : 14.490 voix sur 22.068 votants le 6 mai 1906 et 13.594 voix sur 24.155 votants le 24 avril 1910. Bel exemple de rayonnement local ! Pourtant Henri Savary de Beauregard ne déploya pas, à la Chambre, une activité plus intense que ne l'avait été celle de son prédécesseur. Inscrit au groupe de l'action libérale, il se présentait comme un libéral, indépendant, antisémite.
Son libéralisme se traduisait par une grande méfiance vis-à-vis de l'emprise étatique et un vigoureux soutien à l'Eglise catholique. Savary de Beauregard se déclarait partisan d'organiser un référendum communal sur le rétablissement de l'instruction religieuse dans les écoles publiques.
Au cours des seize ans que dura sa vie parlementaire, il n'intervint pratiquement que dans les débats qui portaient sur les points essentiels de son programme.
Liberté de conscience, d'abord, qu'il accuse le gouvernement d'avoir bafouée à propos du naufrage du croiseur Iéna.
Quant à la méfiance de ce traditionaliste vis-à-vis de l'Etat, elle s'exprima à diverses reprises au cours des débats sur les projets de budget pour 1908, 1909 et 1910, années au cours desquelles se posait la question du rachat par l'Etat de certaines compagnies de chemins de fer. Henri Savary de Beauregard ne perdit pas une occasion de protester contre l'insuffisance des crédits alloués au secteur des chemins de fer par l'Etat, une fois que celui-ci avait racheté les réseaux et, pour cette raison, il vota contre le rachat des chemins de fer de l'Ouest. En outre, il critiquait le comportement des agents de l'Etat.
Dans un domaine qui l'intéressait plus directement - l'agriculture - Henri Savary de Beauregard se montra compétent, passionné parfois dans sa volonté d'aider les paysans de sa circonscription. A cet effet, en 1902, il déposa deux propositions de loi visant à ce que l'on accordât des crédits extraordinaires à la population de l'arrondissement de Bressuire, dont les récoltes avaient été endommagées par la grêle. D'autre part, il intervint plusieurs fois pour que les éleveurs pussent bénéficier d'indemnités au cas où leur bétail, atteint par la tuberculose, devrait être abattu.
Henri Savary de Beauregard mourut, le 18 avril 1913, dans son département natal.