Georges Schiever
1877 - 1947
SCHIEVER (Georges)
Né le 6 novembre 1877 à Avallon (Yonne)
Décédé le 25 septembre 1947 à Paris (7ème)
Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Yonne)
Conseiller de la République de l’Yonne de 1946 à 1947
Georges Schiever est né en 1877 dans l’Yonne à Avallon, où ses parents alsaciens étaient venus s’établir six ans plus tôt, après avoir opté pour la nationalité française au lendemain du traité de Francfort. Au terme de ses études secondaires au collège de sa ville natale, il se consacre au négoce tenu par son père.
En 1912, Georges Schiever est élu conseiller municipal d’Avallon, dont il devient le premier magistrat de 1929 à 1945. Il accède, en 1933, au Conseil général de l’Yonne, avant d’en devenir vice-président. Durant ces deux mandats qu’il occupe sans discontinuer jusqu’à son décès en 1947, il se spécialise notamment dans l’étude des questions économiques et sociales. Sous l’occupation, il est désigné aux fonctions de conseiller départemental de l’Yonne, dont il ne tarde pas à se démettre pour montrer son opposition au gouvernement de Vichy.
La carrière parlementaire de Georges Schiever commence dans la dynamique de la Libération. Aux élections du 21 octobre 1945 pour la première Assemblée nationale Constituante, il occupe la deuxième place sur la liste d’Action Républicaine et Sociale dirigée dans l’Yonne par Jean Moreau. Arrivée nettement en tête avec 44% des suffrages exprimés contre 29% à la SFIO et 26% au PCF, cette liste remporte deux des quatre sièges à pourvoir. Georges Schiever est élu à la plus forte moyenne.
Le nouveau député de l’Yonne est alors nommé membre de la commission de la justice et de la législation générale et de la commission du travail et de la sécurité sociale. Il ne dépose aucun texte au cours de ce premier mandat et n’intervient pas en séance publique. Il est inscrit au groupe des républicains indépendants. Durant la première Constituante, il vote contre les nationalisations de la Libération et s’oppose le 19 avril 1946 au projet de Constitution.
Le 2 juin 1946, aux élections à la deuxième Assemblée nationale constituante, Georges Schiever figure à nouveau en seconde position sur la liste d’Action Républicaine et Sociale qui subit la concurrence du Mouvement républicain populaire (MRP). Si elle arrive à nouveau en tête du scrutin, la liste toujours conduite par Jean Moreau ne réalise que 34% des suffrages exprimés et remporte deux des quatre sièges à pourvoir, le dernier revenant alors à Georges Schiever.
A nouveau membre de la commission du travail et de la sécurité sociale, Georges Schiever retrouve le groupe des républicains indépendants. Comme sous la première Constituante, il ne dépose aucun texte et ne prend pas la parole en séance. Il s’abstient lors de l’investiture de Georges Bidault comme président du gouvernement provisoire (19 juin 1946) et ne prend pas part au vote de confiance à son cabinet (26 juin 1946). Enfin, il s’oppose au second projet de Constitution (28 septembre 1946).
Georges Schiever décide de ne pas se présenter aux élections à la première Assemblée nationale de la Quatrième République du 10 novembre 1946, préférant réserver sa candidature au Conseil de la République auquel il est élu comme candidat républicain indépendant, le 8 décembre de la même année, par 255 voix sur 625 suffrages exprimés contre 180 au candidat communiste Paul Fourré ; il remporte ainsi le siège à pourvoir dans le cadre départemental. Georges Schiever, abandonnant le Palais-Bourbon pour le Luxembourg, est nommé membre de la commission du suffrage universel et de la commission du ravitaillement dont il est le secrétaire.
Le 11 août 1947, il dépose une proposition de résolution invitant le gouvernement à indemniser les habitants de certaines communes de son département, dont les récoltes et les biens ont subi de graves dommages par suite de tornades. C’est là sa seule intervention à la Haute Assemblée puisqu’il décède le 25 septembre 1947, à la clinique de l’Alma, à Paris, des suites d’une intervention chirurgicale. Le président Gaston Monnerville, prononçant son éloge funèbre le 28 octobre suivant, souligne sa modestie.