Victor Schleiter
1872 - 1933
Né le 12 juillet 1872 à Paris, mort le 23 décembre 1933 à Pomponne (Seine-et Marne).
Député de la Meuse de 1924 à 1933.
Victor Schleiter appartenait à une famille messine qui, plutôt que de supporter la domination allemande, préféra quitter la Lorraine après la défaite de 1870. C'est donc à Paris qu'il naquit, le 12 juillet 1872; mais, une fois ses études terminées, il regagna la province dont sa famille était originaire et s'installa comme notaire à Verdun, ville dans laquelle il devait exercer sa profession pendant vingt-cinq ans. C'est d'ailleurs en tant que personnalité locale qu'il laissa le souvenir le plus marquant.
En effet, ses compétences professionnelles, la réputation de patriotisme qui s'attachait à son nom firent rapidement de lui un notable apprécié et, tout naturellement, en 1919, les Verdunois l'élurent au conseil municipal au sein duquel il fut désigné comme premier adjoint au maire. Le relèvement de « sa » ville sinistrée, le soutien aux familles des morts de la Grande guerre : telles furent les tâches auxquelles il consacra toutes ses forces.
En 1924, une fois qu'il eut fait ses preuves à l'échelon municipal, il brigua la députation et se porta quatrième sur la liste d'union républicaine et nationale de la Meuse, liste menée par Maginot dont les partisans avaient pour principal objectif, la défense des intérêts de l'Alsace-Lorraine et pour seul idéal, le patriotisme.
Dès le premier tour, 27.751 voix sur 51.210 votants lui assurèrent la majorité absolue. A partir de cette date, Victor Schleiter fut réélu député de la Meuse jusqu'à sa mort : en 1928, 9.144 voix sur 11.975 votants lui permirent de passer au premier tour du scrutin uninominal et il en fut de même aux élections de 1932 où il obtint 7.716 voix sur 12.204 votants.
L'accession de Victor Schleiter à la Chambre apparaît donc comme la consécration du rôle important qu'il avait joué sur le plan local, et ce sont les problèmes locaux qui continuèrent à l'occuper lorsqu'il devint député. C'est ainsi qu'il participa activement aux travaux de la commission d'Alsace-Lorraine.
En outre, ses compétences juridiques, l'intérêt qu'il portait aux questions sociales l'amenèrent à siéger à la commission du travail ainsi qu'à la commission d'assurance et de prévoyance sociales.
Il fut l'auteur de quelques propositions de loi : la première visait à améliorer le statut des notaires-stagiaires dans les trois départements de l'Est naguère annexés par l'Allemagne ; une autre avait pour objet de créer à Verdun une section du tribunal départemental de la Meuse ; une autre encore tendait à mettre à la disposition du ministère des Travaux publics un contingent spécial de croix de la Légion d'honneur pour remercier les maires, adjoints et conseillers municipaux, de la contribution qu'ils avaient apportée à la reconstruction des régions dévastées par la guerre.
Enfin, en 1930, Victor Schleiter rapporta lui-même une quatrième proposition de loi grâce à laquelle il voulait étendre aux personnels des officiers publics et ministériels la législation de 1898 sur les accidents du travail.
En séance publique, néanmoins, on entendit peu Victor Schleiter, sauf lorsqu'il s'agissait des intérêts de sa circonscription : il intervint de façon régulière au cours des débats budgétaires pour insister sur l'urgence présentée par certains travaux de reconstruction à Verdun.
Victor Schleiter, après son troisième succès électoral participa aux travaux de la commission de l'administration générale, départementale et communale. Sa dernière intervention en séance publique eut lieu, en 1932.
Il avait depuis peu entamé son troisième mandat lorsque, victime de la catastrophe ferroviaire de Lagny, il mourut à Pomponne le 23 décembre 1933. Il était dit que ce notable qui, déjà, n'avait pu naître dans son « fief », n’y terminerait pas non plus sa vie. Victor Schleiter avait été président de la Chambre des notaires du département de la Meuse, président du Comité des secours anglais « Verdun-Londres », président du Comité « Verdun industriel », président et délégué général, pour la Meuse, du Souvenir français.