Albert Schmitt

1900 - 1978

Informations générales
  • Né le 31 mai 1900 à Bischeim ( - District de Basse Alsace Empire allemand)
  • Décédé le 23 mars 1978 à Strasbourg (Bas-Rhin - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Bas-Rhin
Groupe
Mouvement républicain populaire
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Bas-Rhin
Groupe
Mouvement républicain populaire
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Bas-Rhin
Groupe
Mouvement républicain populaire
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Bas-Rhin
Groupe
Mouvement républicain populaire
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Bas-Rhin
Groupe
Mouvement républicain populaire

Biographies

Biographie de la IVe République

SCHMITT (Albert)
Né le 31 mai 1900 à Bischheim (District de Basse Alsace - Empire allemand)
Décédé le 23 mars 1978 à Strasbourg (Bas-Rhin)

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Bas-Rhin)
Député du Bas-Rhin de 1946 à 1958

Fils de Michel Schmitt, peintre aux ateliers des chemins de fer de Bischheim, et de Véronique Friess, il épouse Marie-Louise Dibling, fille de maçon, servante, le 11 septembre 1925 à Petersbach (Bas-Rhin). Ils auront deux enfants.
Après des études au séminaire apostolique des Oblats de Waereghem (Belgique), interrompues par la guerre de 1914-1918, Albert Schmitt fait son service militaire d’octobre 1920 à octobre 1922, puis entre comme employé aux chemins de fer d’Alsace et de Lorraine.
Adhérent du syndicat indépendant des chemins de fer d’Alsace et de Lorraine d’inspiration chrétienne dès 1923, il devient, en 1926, secrétaire de l’Union des cheminots d’Alsace et de Lorraine, puis de l’Union des syndicats chrétiens des cheminots d’Alsace et de Lorraine. En 1929, il devient secrétaire général de l’Union et prend la direction de la Revue des cheminots dont il est l’éditorialiste pendant plus de trente ans. Président de l’Union des syndicats chrétiens des cheminots d’Alsace et de Lorraine à partir de 1945, il s’oppose en 1964 à l’abandon de la référence chrétienne de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) et au passage à la Confédération française démocratique du travail (CFDT). Il est le président régional de la CFTC maintenue de 1964 à 1965.
Mobilisé en septembre 1939, prisonnier de guerre en 1940, Albert Schmitt rentre, dès sa libération, à Strasbourg d’où il est expulsé par les autorités allemandes le 19 décembre 1940. Après un passage à Clermont-Ferrand, il dirige, de 1941 à 1944, le Secours national à Toulon (Var) puis, à la Libération, l’Entraide française du Var et enfin, celle du Bas-Rhin.
Membre du parti catholique alsacien - l’Union populaire républicaine d’Alsace (UPR) -, Albert Schmitt est au comité directeur du parti de 1929 à 1940, en tant que représentant syndical. En février 1945, il est élu membre du comité exécutif provisoire du nouveau parti catholique alsacien dans le Bas-Rhin, le Parti Républicain Populaire, qui adhère au Mouvement Républicain Populaire (MRP) en juillet 1945. Il est secrétaire départemental et membre du comité directeur du MRP du Bas-Rhin à partir de 1945. Il est élu au conseil municipal de Strasbourg, en septembre 1945, sur une liste MRP. Il n’est pas candidat aux élections municipales de 1947.
Le 21 octobre 1945, Albert Schmitt est élu à la première Assemblée nationale constituante sur la liste MRP du Bas-Rhin (5ème position) qui obtient 46,6 % des suffrages exprimés et cinq mandats. Il est nommé membre de la commission de la reconstruction et des dommages de guerre. Il dépose alors deux propositions de loi, suggérant le prêt au mariage, et intervient à deux reprises en séance, essentiellement sur la situation dans les départements recouvrés.
Le 2 juin 1946, il est élu à la seconde Assemblée nationale constituante sur la liste MRP du Bas-Rhin (4ème position) qui obtient 49,7 % des suffrages exprimés et cinq mandats. Il est également nommé membre de la commission de la reconstruction et des dommages de guerre. Il dépose alors trois propositions de loi, en renouvelant son souhait d’un prêt au mariage (4, 26 juillet et 12 décembre 1946). Lors de son unique prise de parole, il défend la réparation intégrale des dommages de guerre (9 août 1946).
En novembre 1946, Albert Schmitt est élu à l’Assemblée nationale sur la liste MRP du Bas-Rhin (4ème position) qui recueille 44,7 % des suffrages exprimés et remporte quatre sièges. Il est membre de la commission de la reconstruction et des dommages de guerre, de décembre 1946 à la fin de l’année 1948, et de la commission des moyens de communication, de décembre 1946 à juin 1951. Il est appelé à figurer sur la liste des jurés de la Haute Cour de justice, le 20 mai 1947. Il se démarque par le nombre important de textes déposés et d’interventions en séance. Il rédige douze propositions de loi, cinq propositions de résolution et onze rapports. Ses sept prises de parole sont accompagnées de la défense de sept amendements.
Il est réélu à l’Assemblée nationale en juin 1951 sur une liste MRP (3ème position) qui recueille 41,9 % des suffrages exprimés et remporte cinq sièges. Il retrouve la commission des moyens de communication et des transports de juillet 1951 à la fin de l’année 1955. Il est nommé, le 21 septembre 1951, membre de la sous-commission chargée de suivre et d’apprécier la mise en œuvre de la convention de coopération économique européenne et du relèvement européen, et, le 17 mars 1955, de la commission interparlementaire chargée d’étudier la simplification des formalités de frontières. A nouveau, Albert Schmitt se montre un parlementaire actif. Il dépose dix-huit propositions de loi, trois propositions de résolution et trois rapports. Il prend la parole à dix reprises, en défendant au moins trois amendements, trois amendements indicatifs et deux articles additionnels.
Il est réélu à l’Assemblée nationale en janvier 1956 sur une liste MRP (4ème position) qui recueille 42,9% des suffrages exprimés et remporte sept sièges. Il est membre de la commission des moyens de communication et du tourisme, de janvier 1956 à la fin de la législature écourtée, en 1958. Il dépose douze propositions de loi, sept propositions de résolution et cinq rapports. Il intervient à deux reprises, en déposant notamment une demande d’interpellation sur les conséquences de l’augmentation des tarifs postaux (2 juillet 1957).
Au cours de sa carrière parlementaire, Albert Schmitt intervient à la tribune de l’Assemblée nationale sur des questions très diverses, comme la réparation intégrale des dommages de guerre (9 août 1946), la nullité des actes de spoliation accomplis par l’ennemi ou sous son contrôle (2 mai 1947), la réglementation des rapports entre propriétaires et locataires de fonds de commerce (26 juillet 1950, 8 août 1951), l’extension à l’ensemble du personnel du secteur public et semi-public du régime de la semaine de cinq jours (21 février 1957).
Mais il intervient surtout sur des questions touchant à l’Alsace et à la Lorraine. Il s’investit sur la question des Alsaciens et Lorrains incorporés de force dans la Wehrmacht et dans les débats sur l’amnistie : il défend, le 30 juin 1947, un amendement tendant à faire bénéficier de la grâce amnistiante les personnes condamnées pour indignité nationale dans le Bas-Rhin et le Haut-Rhin, et, le 16 novembre 1950, un autre amendement tendant à amnistier les Alsaciens-Lorrains engagés dans une formation armée allemande après le 25 août 1942 ; le 8 juillet 1948, il dépose une proposition de loi étendant aux magistrats, fonctionnaires et agents du statut local d’Alsace et de Lorraine le bénéfice de la loi sur les droits à pension des personnes soumises à l’application de l’ordonnance relative à l’épuration administrative, et, le 8 août 1951, une proposition de loi sur l’octroi d’une pension aux fonctionnaires d’Etat, agents publics et agents des entreprises nationalisées et concédées privés du droit à pension par suite d’une mesure d’épuration.
Il dépose de nombreuses propositions de loi ou de résolution et des rapports sur le statut des cheminots et les chemins de fer d’Alsace et de Lorraine, en particulier sur la création d’une direction régionale de la SNCF à Strasbourg (13 mai 1948, 8 août 1951, 10 février 1956), sur l’extension aux agents SNCF de l’indemnité dite de difficultés administratives, accordée aux fonctionnaires d’Etat dans les départements libérés (27 mars 1947), sur l’octroi aux cheminots retraités de la caisse autonome mutuelle des retraites du bénéfice des majorations de retraites accordées aux fonctionnaires d’Etat (16 mars 1948), sur la création d’une commission chargée de réexaminer la question du reclassement des agents des chemins de fer (9 juillet 1948), sur l’interdiction de tout licenciement de cheminots, sur tout démembrement de la SNCF sans vote préalable du Parlement (13 juillet 1950), sur l’arrêt du démantèlement et du transfert des machines-outils des ateliers de chemins de fer de Mulhouse (26 octobre 1950), sur la fixation d’un salaire minimum pour le personnel de la SNCF (3 avril 1951), sur l’extension du statut des retraités de la SNCF aux retraités de l’ancien réseau des chemins de fer d’Alsace et de Lorraine (8 août 1951, 7 février 1952, 22 octobre 1953), sur l’électrification de sections de lignes de la SNCF (2 décembre 1952).
Il dépose également des propositions de loi ou de résolution sur l’introduction dans les départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle de la caisse de retraites et de prévoyance des clercs et employés de notaire (2 mai 1947), sur les praticiens de la médecine naturelle d’Alsace et de Lorraine (9 août 1947, 29 novembre 1951), sur le maintien des droits acquis par le personnel des collectivités locales des trois départements (5 avril 1951, 8 août 1951).
En novembre 1958, Albert Schmitt est battu au second tour de scrutin par le gaulliste François Grussenmeyer, dans la septième circonscription du Bas-Rhin (Wissembourg). De 1951 à 1970, il représente le canton de Seltz au Conseil général du Bas-Rhin qu’il préside de janvier à mars 1967.
Chevalier de la Légion d’honneur, Albert Schmitt était médaillé de la Reconnaissance française, chevalier du mérite social, médaillé d’honneur de la SNCF. Il disparaît à Strasbourg, le 23 mars 1978, à 77 ans.