René Schmitt
1907 - 1968
SCHMITT (René, Jean)
Né le 17 mars 1907 à Cormeilles (Eure)
Décédé le 14 mars 1968 à Equeurdreville-Hainneville (Manche)
Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Manche)
Député de la Manche de 1945 à 1955 et de 1958 à 1962
Conseiller de l’Union française de 1956 à 1958
Sous-secrétaire d'Etat à la reconstruction, du 16 décembre 1946 au 22 janvier 1947
Né dans une famille d'instituteurs depuis deux générations, René Schmitt est petit-fils d'un Alsacien-Lorrain ayant opté pour la France en 1870. Après les cours du collège de Bernay, il entre au lycée Louis le Grand à Paris, puis passe avec succès une licence puis un DES d'allemand à la Sorbonne. A l'Ecole normale, il a été champion des 100 et 400 mètres d'athlétisme inter-écoles et a adhéré, à 18 ans en 1925, au groupe socialiste des Ecole normales. Nommé professeur d'allemand au lycée de Cherbourg, il s'y installe le 21 octobre 1932. Le 14 août 1933, il épouse Lucille Costil, enseignante née le 17 décembre 1908 à Boissy-Lamberville (Eure), avec laquelle il aura deux enfants.
Aussitôt très actif au sein de la section SFIO de Cherbourg, René Schmitt s'affirme comme le principal artisan du renversement de tendance, opéré en 1933 aux dépens de la minorité participationniste. Il fait adopter une motion demandant l'exclusion des parlementaires néo-socialistes et devient secrétaire de section. Franc-maçon, il est initié à la loge L'Humanité de Lisieux le 14 janvier 1934. La même année, il fonde L'Avenir de la Manche, organe de la fédération SFIO dont il devient l'administrateur peu après. Lors des élections de 1936, il participe activement à la campagne de Raymond Le Corre, premier député socialiste de la Manche. Il gagne le siège de conseiller d'arrondissement de Cherbourg lors des élections cantonales d'octobre 1937.
Mobilisé le 4 septembre 1939, comme enseigne à l'école navale, René Schmitt participe à la bataille de France dans le 43ème régiment d'artillerie à pied. Fait prisonnier près de Toul, le 23 juin 1940, il est rapatrié le 17 août 1941 et se réinstalle à Cherbourg. Il y fonde, avec Joseph Bocher notamment, le mouvement Libération-Nord, dont il devient responsable départemental le 14 juillet 1942, sous le pseudonyme de Jean Lavenir. Arrêté, le 5 juillet 1943 à Saint-Christophe-du-Foc, René Schmitt est incarcéré à Fresnes, puis relâché, faute de preuves le 25 janvier 1944, après de nombreux interrogatoires et plus de six mois de détention. Durant sa captivité il rédige une grammaire allemande.
A la Libération, Schmitt appartient au Comité départemental de Libération et milite à une fédération de prisonniers et déportés, la FNDIRP, dont il est le président jusqu'à la scission organisée par sa tendance communiste. Il apparaît rapidement comme le véritable patron de la fédération socialiste, très influent dans les milieux laïcs de Normandie, surtout auprès des instituteurs dont il patronne les œuvres. Secrétaire de la fédération socialiste de septembre 1944 à 1946, puis de 1950 à 1965, il assume par ailleurs la direction politique du journal socialiste départemental, L'Eveil de la Manche.
René Schmitt est désigné comme président de la délégation municipale de Cherbourg le 26 juin 1944, assumant les fonctions de maire d'une ville sinistrée, car elle a été un des enjeux essentiels du débarquement allié, pour son port et son arsenal. Aux municipales d'avril 1945, il prend la tête d'une liste dite "d'Unité et d'action communale", regroupant différentes tendances, des socialistes au MRP. Elu maire de Cherbourg, par 27 voix sur 29, Il a en charge la difficile reconstruction de la ville martyre. Le 21 octobre 1945, il conduit la liste de la SFIO à l'élection pour l'Assemblée nationale constituante. Les Renseignements généraux lui reconnaissent avant l'élection une "grosse influence dans l'agglomération cherbourgeoise", mais estiment ses chances de succès réduites, "en raison de l'hostilité de la campagne". Pourtant, avec 37 018 suffrages sur 258 981 inscrits et 188 041 exprimés, René Schmitt est élu député au quotient. Il est nommé membre de la commission des moyens de communication et des PTT et de la commission de la reconstruction et des dommages de guerre. Les propositions de résolution et rapports qu'il présente au nom de cette dernière visent à imposer le principe de solidarité nationale et à remettre en vigueur ceux qui sont établis par la loi du 17 avril 1919 sur les réparations intégrales des dommages de guerre. Comme les autres membres du groupe socialiste, il vote pour les nationalisations et approuve le projet de Constitution qui est rejeté par les électeurs.
Le 2 juin 1946, pour la deuxième Assemblée nationale constituante, la liste SFIO de la Manche, toujours conduite par René Schmitt, gagne 2 500 suffrages, alors qu'au plan national le parti recule. Elle obtient 39 786 voix sur 258 137 inscrits et 203 652 votants. Réélu au quotient, René Schmitt est nommé membre de la commission des moyens de communication et des postes, télégraphes et téléphones et de la commission de la reconstruction et des dommages de guerre. Il est désigné par cette dernière pour présenter les principaux rapports sur le sujet et fait adopter la loi sur la réparation intégrale des dommages de guerre, le 28 octobre 1946. René Schmitt est par ailleurs membre de la commission exécutive du groupe socialiste.
Le 10 novembre 1946, la liste socialiste conduite par René Schmitt, avec 46 782 suffrages sur 259 519 inscrits et 196 469 votants, progresse encore de 7 000 voix en l'absence de concurrence du RGR. Le député-maire de Cherbourg appartient toujours aux commissions intéressant la majeure partie des populations de son département : marine marchande et des pêches ; reconstruction et dommages de guerre. Il retrouve aussi sa place à la commission des moyens de communication le 11 février 1947 et entre comme membre de la commission de la réforme administrative en août suivant. Enfin, l'Assemblée le désigne comme juré à la Haute Cour de justice le 3 décembre 1947, l'envoie siéger au conseil d'administration de la caisse autonome de la Reconstruction le 19 mai 1948 et, à la commission supérieure du Crédit maritime mutuel, le 13 mars 1951. De nouveau élu à la commission exécutive du Groupe socialiste en novembre 1946, il en devient vice-président en 1947 et le reste jusqu'à la fin de la législature.
Schmitt est nommé sous-secrétaire d'Etat à la reconstruction dans le gouvernement intérimaire dirigé par Léon Blum, du 16 décembre 1946 au 22 janvier 1947. Revenu à son banc de député, il accède à la présidence de la commission de la reconstruction de l'Assemblée le 30 janvier 1948 (fonction renouvelée en 1949 et 1951). Parlementaire très actif et travailleur, il fait adopter plusieurs lois importantes. Notons celle qui aligne les salaires des ouvriers des Arsenaux sur ceux des ouvriers métallurgistes de la région parisienne en 1951.
Très engagé dans le combat laïque et hostile au MRP - force politique dominante de son département depuis la Libération - René Schmitt s'affirme surtout comme un adversaire résolu des communistes. En décembre 1946, il ne prend pas part au vote pour l'investiture de Maurice Thorez. C'est sa seule indiscipline dans le groupe socialiste dans toute sa carrière
Le 17 juin 1951, René Schmitt est réélu député à l'Assemblée sur une liste dite de "Défense républicaine et sociale présentée par le parti socialiste SFIO et le parti républicain, radical et radical-socialiste". Elle rassemble 39 721 voix en moyenne (43 464 pour René Schmitt), sur 255 926 inscrits et 199 487 exprimés, revenant à son niveau de juin 1946. Dans sa profession de foi, il ne fait toujours aucune concession aux communistes : " Le parti communiste, je n'ai cessé de le répéter depuis vingt ans, c'est la dictature et l'asservissement, c'est le régime policier qui n'a rien à envier à ceux de Hitler et de Mussolini de sinistre mémoire, c'est, à l'heure actuelle, le régime des camps de concentration où meurent lentement quinze millions d'hommes et de femmes ! ". René Schmitt est nommé président de la commission de la marine et des pêches le 19 juillet 1951 (fonction renouvelée en 1953), à la commission de la reconstruction et des dommages de guerre, où il siège toute la législature, et à la commission des immunités parlementaires le 20 janvier 1953. Enfin, il est désigné pour représenter l'Assemblée nationale au sein de la commission supérieure du Crédit maritime mutuel le 7 août 1951. Il est toujours un parlementaire très actif, la liste de ses dépôts et interventions occupe quatorze pages de l'index de cette législature. Il défend de très nombreux rapports et participe activement aux débats en séances, particulièrement durant les discussions budgétaires. Proche de Guy Mollet, vice-président du groupe socialiste durant toute la législature, atlantiste convaincu, co-président d'honneur départemental du Mouvement européen, il défend les positions favorables à la ratification du traité de la Communauté européenne de défense puis aux Accords de Paris. Par contre, il se montre défavorable à la participation des socialistes au gouvernement de Pierre Mendès France, estimant que ce dernier ne peut avoir une politique sociale du fait de la composition de sa majorité et de sa politique économique.
Sa position locale a été affaiblie quand, en octobre 1947, aux élections municipales, la liste RPF, dirigée par M. Soufflet, a emporté la majorité absolue et la mairie. René Schmitt conduit désormais l'opposition de type Troisième force, comprenant sept élus socialistes. En dépit de sa défaite, René Schmitt continue d'œuvrer pour la ville et sa reconstruction. En 1952, il fonde, avec des personnalités locales, la société anonyme "Les Cités cherbourgeoises" qui se lance dans la construction d'une résidence modèle, la cité Harcot-Spanel, inaugurée en 1957. A son actif, elle a quinze ans plus tard, la construction de 2 300 logements et de nombreuses infrastructures (centres sociaux, centres commerciaux et foyers pour personnes âgées) à Cherbourg et dans les communes de l'agglomération. Aux municipales de 1953, la liste Schmitt obtient treize sièges et les communistes trois. Ils font face à une ancienne majorité, ramenée à quinze sièges sur trente et un (neuf indépendants et RPF, six MRP). Le budget de 1954 n'étant pas voté, le conseil municipal démissionne en janvier 1954. René Schmitt l'emporte aux municipales partielles de mars 1954, à la tête d'une majorité comprenant douze socialistes, deux progressistes et trois communistes, contre 14 sièges aux indépendants et MRP. Il redevient maire de Cherbourg, avec trois adjoints socialistes, un sympathisant et un communiste (auquel il retire sa délégation après les événements de Hongrie en 1956).
Dès le début des années cinquante, les rapports de police soulignent le fait que dans l'ensemble de la circonscription, en dépit du prestige certain de René Schmitt et de son action pour la reconstruction de sa ville et de son département, son orientation "à gauche" par rapport à la moyenne de ses électeurs fragilise sa position. De plus, l'unanimité faite sur son nom à la Libération, des socialistes aux indépendants, s'est effritée, comme son échec en 1947 à la mairie l'a déjà montré. Il est battu aux législatives le 2 janvier 1956, en dépit d'une nouvelle progression des suffrages socialistes : 45 209 voix en moyenne (48 334 pour René Schmitt) sur 271 078 inscrits et 206 624 exprimés. Les listes de droite et du centre s'étant apparentées sur la base de la défense de "l'école libre", emportent tous les sièges. Après sa défaite, René Schmitt tente de faire invalider deux de ses adversaires de droite (Brard et Fauchon), mais le vote de l'Assemblée lui est défavorable (209 voix contre 195), du fait de l'absence d'un tiers des élus socialistes. Il ne peut retrouver un poste d'enseignant à Cherbourg, tous étant pourvus, et, pour éviter qu'il ne quitte sa mairie, sur proposition de la SFIO, il est désigné conseiller de l'Union française par l'Assemblée nationale, en remplacement de Jean Wagner (décédé), le 31 octobre 1956. Il poursuit son travail d'implantation locale en se faisant élire conseiller général de Cherbourg en avril 1958. Il approuve toujours la direction socialiste et en septembre 1958, appelle à voter "Oui" au référendum constitutionnel, estimant que "les principes démocratiques sont saufs" (Presse de la Manche, 24 septembre 1958). La fédération ratifie ses positions.
René Schmitt est réélu député de la Manche du 30 novembre 1958, mais perd la mairie de Cherbourg en mars suivant et son siège de député aux législatives de 1962. Conseiller général SFIO de Cherbourg, jusqu'en mars 1964, il reste conseiller technique du groupe parlementaire socialiste. Membre du comité directeur de la SFIO depuis 1958, il est élu secrétaire général adjoint de l'organisation en 1965. Il est un des sept vice-Présidents de "l'Association nationale pour la candidature de M. François Mitterrand" en novembre 1965, et devient l'un des piliers essentiels de la Fédération de la gauche démocratique et socialiste (FGDS) rassemblant la SFIO, les radicaux-socialistes et les Clubs. Il en est le secrétaire général, de mai 1966 à son décès, ainsi que le président de la FGDS de la Manche et le délégué régional pour la Basse-Normandie.
Ayant contracté une pleurésie lors de son séjour à Fresnes, René Schmitt, très malade, meurt des suites d'une opération le 14 mars 1968. Il a reçu de nombreuses décorations : Officier de la Légion d'honneur, il est titulaire de la Médaille de la Résistance, de la Croix de guerre 1939-1945 avec deux citations et de la médaille militaire.
SCHMITT (René, Jean)
Né le 17 mars 1907 à Cormeilles (Eure)
Décédé le 14 mars 1968 à Equeurdreville-Hainneville (Manche)
Membre de la première et de la seconde Assemblées nationales constituantes (Manche).
Député de la Manche de 1945 à 1955 et de 1958 à 1962
Sous-secrétaire d’Etat à la reconstruction du 16 décembre 1946 au 22 janvier 1947
Conseiller de l’Union française de 1956 à 1958
René Schmitt est réélu député de la Manche du 30 novembre 1958. Arrivé en tête au premier tour, avec 14 264 suffrages sur 37 276 exprimés, il l’emporte au second tour, avec 15 982 suffrages, face à quatre autres candidats, bénéficiant de la désunion de la droite, en dépit du maintien du candidat communiste et d’un autre de l’UGS qui totalisent 4273 voix à eux deux.
Dans le groupe parlementaire socialiste décimé par la vague gaulliste, il se trouve être un des rares hommes d'expérience avec Francis Leenhardt et il retrouve sa fonction de vice-président du groupe en 1961-1962. Il siège, par ailleurs, à la commission de la défense nationale et fait, à ce titre, des missions en Algérie en 1959 et 1961. Comme la majorité du parti, il appuie la politique du général de Gaulle en Algérie et se montre très à l'écoute de l'armée, dont il vante souvent l'œuvre. Considérant qu'il n'y a pas de solution militaire, il propose une « association » entre la France et l'Algérie et demande une « table ronde », comme les syndicalistes enseignants de la FEN et du SNI. Mais sur le problème de la laïcité, après le vote de la loi Debré, et sur la politique extérieure du général de Gaulle, il adopte une position particulièrement critique vis-à-vis du pouvoir. Il dénonce « la grande illusion » de la grandeur française et de la force de frappe, estimant que la France devait demeurer dans l'OTAN (L'Avenir de la Manche, janvier 1960).
Le groupe socialiste et le groupe de l’Entente démocratique le désignent en ouverture de session pour annoncer le dépôt d’une motion de censure en avril 1960, pour protester contre le refus du gouvernement de convoquer l’Assemblée en session extraordinaire, alors de la majorité des élus l’avait souhaité. Il dénonce alors une violation de la Constitution et un précédent, le gouvernement pouvant ainsi se priver de contrôle parlementaire la moitié de l’année selon lui.
René Schmitt, jusqu’alors, a assumé des fonctions techniques et politiques dans le parti, mais plutôt modestes : il a été responsable de la section reconstruction de la Commission nationale d’études du parti en 1952. Il entre au Comité directeur du parti en septembre 1958 (il avait sans succès été candidat dix ans auparavant). Il est responsable de la commission défense nationale du parti en 1959 et membre de la commission nationale ouvrière en 1959-1963. Il appartient encore à des commissions de conseils nationaux, à celle chargée d’étudier les problèmes d’Outre-mer, les 3-4/5/1958, à celle chargée d'étudier le problème algérien, les 10-11 janvier 1959 et appartient enfin à la commission défense nationale des Journées nationales d’études des 7 au 10 mai 1959.
Une note des Renseignements généraux décrit ainsi sa position à la fin de sa carrière parlementaire :
« Très forte personnalité. Marqué par un long passé d'homme public, M. Schmitt est rompu aux finesses de la politique. Dynamique, ayant le don d'ubiquité (sic), il apporte son soutien à divers groupements patriotiques, sportifs ou sociaux. Maniant la dialectique avec une certaine aisance, il se révèle un orateur de classe dans une circonscription qui n'en possède pas. Considéré par les républicains et les « laïques » comme leur porte-drapeau, M. Schmitt est entouré d'amis nombreux et assuré d'une clientèle électorale qui comprend surtout des ouvriers et des fonctionnaires mais aussi certains éléments des autres classes sociales. Les sympathies qu'il a justement su gagner au sein de la grosse bourgeoisie lui sont parfois reprochées par les classes populaires ».
Schmitt est néanmoins battu aux élections législatives de 1962, après avoir perdu depuis trois ans la mairie de Cherbourg. Alors qu’il dirigeait la municipalité du chef-lieu de la Manche avec une coalition de type de troisième force depuis 1954, il a été battu aux élections municipales de mars 1959, par le docteur Jacques Hébert (apparenté UDT), après avoir refusé de faire une liste commune avec le PC et l’UGS (alors qu’il prenait des colistiers UNR au premier tour). Le même docteur Hébert l’emporte nettement au premier tour des élections législatives le 18 novembre 1962, avec 21 490 suffrages sur 35 048 votants, Schmitt en obtenant lui 8 582, devant le communiste René Houivet (2 783 voix) et son ancien camarade Jean-Pierre Biondi, fils de l’ancien député SFIO de l’Oise et représentant local du PSU (1 549 voix). Il a perdu en quatre ans 5 700 voix au premier tour. Il demeure encore durant deux ans conseiller général SFIO de Cherbourg, ayant été élu pendant une mandature, du 27 avril 1958 à mars 1964. À partir de cette date, il ne détint plus de fonction élective, mais reste conseiller technique du groupe parlementaire socialiste. Il participe à une ultime tentative pour reprendre la ville de Cherbourg en 1964, sur une liste d’Union de la gauche (socialistes, communiste, PSU, syndicalistes et « républicains »), où il figure en 7e position.
Fervent partisan de la construction d'un parti véritablement démocrate-socialiste, René Schmitt toujours aussi actif après ses échecs électoraux, milite pleinement dans l'appareil de la SFIO dont il devient une personnalité de premier plan. Il se montre hostile aux orientations politiques de Gaston Defferre et à ses tentatives de créer une grande fédération en 1964 et est chargé en juin 1965 de suivre les négociations engagées par ce dernier avec le MRP, le parti radical et les clubs. Désigné secrétaire général adjoint de la SFIO en 1965, après le renoncement du maire de Marseille, il est l’un des sept vice-Présidents de l’Association nationale pour la candidature de François Mitterrand, créée en novembre 1965. Il devient surtout l'un des piliers essentiel de la Fédération de la gauche démocratique et socialiste (FGDS) rassemblant la SFIO, les radicaux socialistes et les Clubs : membre suppléant du Comité exécutif et délégué général de la FGDS à sa fondation le 6 décembre 1965, il assure le secrétariat de l'équipe formatrice du « contre-gouvernement », et surtout est, de mai 1966 à son décès, le premier secrétaire général de cette formation. Il est, à ce titre, directeur de la publication du bulletin FGDS information. Toujours secrétaire de la fédération socialiste, il assume aussi la fonction de président de la FGDS de la Manche et délégué régional de la fédération pour la Basse-Normandie.
Ayant contracté une pleurésie lors de son séjour à Fresnes durant l’Occupation, René Schmitt, affaibli depuis et très malade à partir de 1966, ne sollicite pas le renouvellement de son mandat de secrétaire lors du congrès fédéral de la Manche de juin 1967. Il meurt des suites d'une opération le 14 mars 1968.
Ses obsèques se déroulent le 18 mars 1968, en présence de Guy Mollet, de François Mitterrand et d'autres responsables de la FGDS et d'une foule de ses anciens administrés, estimée à 1 200 personnes environ.
René Schmitt avait épousé, le 14 août 1933, Lucille Costil, enseignante, née le 17 décembre 1908 à Boissy-Lamberville (Eure), avec laquelle il a eu deux enfants.
Schmitt a reçu différentes décorations : Médaille de la Résistance, Croix de guerre 1939-1945 avec deux citations, Médaille militaire et était officier de la Légion d’honneur.