Robert Sérot
1885 - 1953
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 18 février 1885 à Saint-Dizier (Haute-Marne).
Député de la Moselle de 1919 à 1942. Sous-secrétaire d'Etat à l'Agriculture du 3 novembre 1929 au 21 février 1930 et du 2 mars au 12 décembre 1930.
Issu d'une vieille famille messine, ingénieur agronome puis officier des eaux et forêts, Robert Sérot fut élu député de la Moselle aux élections générales des 16 novembre et 14 décembre 1919, sur la liste d'union républicaine où figuraient aussi de Wendel et Robert Schuman, avec 62.000 voix sur 116.409 inscrits.
Ce n'était pas un inconnu qui arrivait sur la scène politique. Pendant la Première Guerre mondiale, après s'être battu sur le front et avoir été décoré de la croix de guerre, il avait été chargé de nombreuses missions en Orient. Il avait été notamment chef du 2e Bureau de notre corps expéditionnaire, puis accrédité par les armées alliées auprès du comte Karolyi, chef du gouvernement hongrois après l'armistice. Il avait ensuite représenté la France à la Société des Nations.
A la Chambre, il s'inscrivit au groupe de l'entente républicaine et démocratique. Membre de la commission du commerce et de l'industrie, ce parlementaire sérieux et consciencieux se consacra surtout à l'étude des problèmes commerciaux, industriels et agricoles et à leurs répercussions dans son département. Aux élections des 11 et 25 mai 1924, il fut réélu sur la liste d'union républicaine, obtenant 58.761 voix, immédiatement après Robert Schuman qui en recueillit 59.180, sur 137.994 inscrits.
De nouveau membre de la commission des finances, il prit part à la discussion du projet de loi relatif à l'amnistie. Aux élections des 22 et 29 avril 1928, il fut élu au scrutin uninominal, dans la 2e circonscription de Metz, par 10.294 voix, son principal concurrent, Noisette n'obtenant que 3.423 suffrages, sur 18.067 inscrits.
Il retrouva ainsi sa place au sein de la commission des finances (1928), puis fit partie de la commission des douanes et des conventions commerciales (1931).
Il déposa d'abord une proposition de loi tendant à la transformation en Cour d'appel à Metz de la troisième chambre de la Cour d'appel de Colmar. Bien que continuant à s intéresser aux problèmes propres à l'Alsace-Lorraine, il n'en demeurait pas moins un observateur averti des affaires étrangères. C'est ainsi qu'il présenta un rapport sur le projet de loi tendant à l'approbation d un arrangement au sujet du condominium franco-britannique (1931) et sur le projet de loi tendant à l'approbation de l'arrangement commercial franco-égyptien conclu au Caire en 1931.
Mais cette législature fut surtout marquée pour lui par son entrée au gouvernement. Il fut nommé sous-secrétaire d'Etat à l'Agriculture dans le premier cabinet Tardieu par décret du 3 novembre 1929 et, à ce titre, s'intéressa au problème de la pollution des eaux. Il fut de nouveau sous-secrétaire d'Etat à l'Agriculture dans le deuxième cabinet Tardieu à partir du 2 mars 1930 jusqu'au 12 décembre de la même année. Son intérêt pour les problèmes agricoles fera de lui le promoteur de la loi relative à la distribution de l'énergie dans les campagnes.
Le 1er mai 1932 il fut réélu au premier tour de scrutin dans la 2e circonscription de Metz par 9.921 voix - alors que son concurrent, Flocard, en obtenait 2.608 - sur 19.033 inscrits. Il s'inscrit, à la Chambre, au groupe républicain et social.
Membre de la commission de l'Alsace et de la Lorraine (1932), de la commission des régions libérées, de la commission des douanes et des conventions commerciales (1934), de la commission des affaires étrangères ses interventions vont demeurer nombreuses.
Ses électeurs lui renouvelèrent son mandat le 26 avril 1936, au premier tour de scrutin, par 11.401 voix sur 20.077 inscrits. Son concurrent, Simon, n'en avait obtenu que 4.124.
Il s'inscrivit au groupe des républicains indépendants et d'action sociale et devint membre de la commission des affaires étrangères.
Il fut également président de la commission des mines de potasse d'Alsace et vice-président de la commission des marchés de guerre.
Le 10 juillet 1940, il vota les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.
SÉROT (Robert)
Né le 18 février 1885 à Saint-Dizier (Haute-Marne)
Décédé le 28 mars 1954 à Paris
Député de la Moselle de 1919 à 1942
Sous-secrétaire d’Etat à l’agriculture du 3 novembre 1929 au 21 février 1930 et du 2 mars au 12 décembre 1930
Membre de la première Assemblée nationale constituante (Moselle)
Conseiller de la République, élu par l’Assemblée nationale, de 1946 à 1948
Président du conseil général de la Moselle depuis 1934, Robert Sérot vote, le 10 juillet 1940, le projet de loi constitutionnelle proposé par le maréchal Pétain.
Après la seconde guerre mondiale, il renoue avec la vie politique nationale lors de son élection à la première Assemblée nationale, le 21 octobre 1945. Il figure alors en deuxième position sur la liste d’entente républicaine conduite dans le département de la Moselle par Robert Schuman. Arrivée nettement en tête avec 43,5% des suffrages exprimés, elle obtient quatre des sept sièges à pourvoir.
Inscrit au groupe du Mouvement républicain populaire (MRP), Robert Sérot est membre de la commission des affaires étrangères. En janvier 1946, il dépose une proposition de résolution et une proposition de loi relatives, respectivement, à la prorogation du délai imparti aux contribuables pour l’établissement de leur déclaration de patrimoine et à la modification en faveur des petits rentiers âgés ou infirmes des dispositions de l’ordonnance du 15 août 1945 instituant un impôt de solidarité nationale en leur faisant bénéficier d’une majoration supplémentaire d’abattement. En séance publique, il intervient à cinq reprises, en défend notamment quatre amendements. Il prend la parole sur les intérêts des expulsés de guerre dont le plus grand nombre se trouve en Moselle et au sujet des anciens porteurs de valeurs mobilières à revenu fixe dont les moyens d’existence sont devenus insuffisants à la suite de la dévaluation.
Il n’est candidat ni à la deuxième Constituante ni aux élections législatives du 10 novembre 1946. L’Assemblée nationale le désigne en revanche le 8 décembre 1946 pour siéger au Conseil de la République, où il préside le groupe des républicains indépendants. Membre de la commission des affaires étrangères tout au long de son mandat, Robert Sérot fait également partie des commissions du règlement (1946-1947), de la comptabilité et de la France d’Outre-mer (1947). Dès le 8 mai 1947, ses collègues le portent à la vice-présidence de la Haute Assemblée, fonction qu’il remplit jusqu’en novembre 1948.
Les six propositions de loi ou de résolution, qu’il dépose entre 1947 et 1948, concernent le droit de contrôle législatif du Conseil de la République, l’accord à Madame la générale Leclerc d’une pension exceptionnelle, l’attribution de prêts par le Crédit agricole mutuel pour la reprise de l’activité agricole, la législation sur les loyers des locaux professionnels et d’habitation, le classement hiérarchique des emplois permanents de l’Etat et la retraite des fonctionnaires. En 1948, douloureusement touché par l’annonce du cataclysme qui vient de ravager l’ouest des Etats-Unis et la Colombie britannique, il rédige au nom du Conseil de la République une motion de sympathie à l’adresse de la nation américaine et au peuple canadien. Il intervient dans les discussions d’ordre budgétaire et fiscal, mais également sur des sujets aussi divers comme le renouvellement des Conseils généraux, les indemnités de fonctions des maires et adjoints, le règlement du Conseil de la République et l’élection par cette assemblée des membres de l’Assemblée de l’Union française ou encore la révision des contrats passés par les collectivités locales et la culture du blé et du seigle.
Candidat au renouvellement de son mandat dans le département de la Moselle, il conduit, le 7 novembre 1948, une liste d’entente mosellane qui, sur sa droite, subit la concurrence de la liste du Rassemblement du peuple français (RPF) menée par René Schwartz, laquelle remporte les trois sièges à pourvoir. La même année, il est cependant élu, par le Conseil de la République, conseiller de l’Union française, mandat qu’il conserve jusqu’à son décès le 28 mars 1954.