Louis Serre
1873 - 1939
Des papiers d’élus vauclusiens sont conservés sous la cote 32 J aux Archives nationales. Ils représentent un mètre linéaire et concernent notamment les activités de Louis Serre comme sénateur. Ces différents documents, qui se trouvent annexés au fonds du secrétariat d’Édouard Daladier, sont en fait des dossiers de recommandations d'élus vauclusiens auprès du préfet de Vaucluse, entre 1912 et 1940. Ils sont décrits dans le répertoire numérique du fonds du secrétariat de Daladier et sont librement communicables. De plus amples informations sont disponibles sur le site Internet des Archives nationales.
Né le 17 août 1873 à Lagnes (Vaucluse), mort le 8 janvier 1939 à Avignon (Vaucluse).
Député du Vaucluse de 1914 à 1919.
Sénateur du Vaucluse de 1920 à 1936.
Ministre du Commerce et de l'Industrie du 31 janvier au 24 octobre 1933.
Louis Serre fit des études de droit et obtint le titre de docteur avec une thèse sur Le bien de famille insaisissable. Industriel à Avignon à partir de 1897, il fut conseiller municipal et adjoint au maire de cette ville de 1904 à 1910, puis membre de la Chambre de commerce à partir de 1912.
Le 10 mai 1914, il fut élu député de la circonscription d'Avignon, au second tour des élections législatives, par 10.281 voix sur 20.913 votants et s'inscrivit au groupe du parti républicain radical et radical-socialiste.
Pendant la guerre, il fut affecté au 107e régiment d'infanterie en 1915 et promu sous-lieutenant. Son activité à la Chambre, d'abord réduite de ce fait, s'intensifie en 1919. Il défend les intérêts des agriculteurs du Vaucluse dans la discussion du projet de loi relatif à l'utilisation de l'énergie hydraulique puis ceux des petits commerçants et artisans. Il siège à la commission du commerce et à celle des finances qui lui confie le rapport sur le projet de loi relatif au régime de retraite des ouvriers des établissements industriels de l'Etat.
Candidat malheureux aux élections législatives de novembre 1919 sur la liste du parti républicain, il se présente aux élections sénatoriales de 1920 et est élu sénateur du Vaucluse le 11 janvier, au troisième tour de scrutin, par 232 voix sur 438 votants et va siéger sur les bancs de la gauche démocratique.
Il se fait aussitôt remarquer par de très nombreuses interventions portant sur toutes les questions intéressant le commerce, l'artisanat, l'industrie, la marine, l'enseignement technique, la législation des loyers, les P.T.T. En 1921, parlant sur le budget du Travail, il préconise la généralisation du « sursalaire familial » et « le rapprochement de ces deux grands facteurs de richesse sociale que sont le capital et le travail ». A partir de cette date, il établit pour les commissions des douanes, du commerce et des finances de multiples rapports et avis sur les sujets les plus variés. En novembre 1923, le Sénat le choisit pour le représenter au Conseil supérieur du travail. Vice-président de la commission du commerce et de l'industrie en 1924, il en assume la présidence en 1925 et la conservera jusqu'à la fin de 1932.
Réélu le 9 janvier 1927 par 287 voix sur 444 votants, il poursuit son inlassable travail au service des deux commissions du commerce et des finances et rapporte notamment le budget du ministère du Commerce. Il dépose, rapporte et fait adopter une proposition de loi organisant le crédit aux sociétés coopératives d'artisans.
En janvier 1933, le président Daladier lui confie le portefeuille du Commerce et de l'Industrie, qu'il conserve jusqu'à la chute du cabinet, le 24 octobre 1933.
Redevenu simple sénateur, il fait adopter sa proposition de loi tendant à rendre obligatoire l'apposition d'une marque nationale artisanale sur les objets fabriqués par les artisans.
Aux élections du 20 octobre 1935, il est battu par Louis Gros, socialiste, maire d'Avignon, dès le premier tour et ne se représente pas au second.
Il meurt le 8 janvier 1939 à Avignon, à l'âge de 65 ans.