Charles Pomaret
1897 - 1984
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 16 août 1897 à Montpellier (Hérault).
Député de la Lozère de 1928 à 1942. Sous-secrétaire d'Etat à l'Enseignement technique au ministère de l'Instruction publique et des Beaux-arts du 27 janvier 1931 au 16 février 1932 Ministre du Travail du 23 août 1938 au 16 juin 1940. Ministre de l'Intérieur du 16 juin au 26 juin 1940. Ministre du Travail du 27 juin au 10 juillet 1940.
Charles Pomaret, fils de Lucien Pomaret, directeur des contributions indirectes, fit ses études aux lycées Saint-Charles et Thiers de Marseille puis à la Faculté de droit et des lettres de Grenoble. Il les interrompit pour s'engager en 1915 ; la Croix de guerre 1914-1918 avec deux citations et le ruban d'officier de la « Polonia Restituta » récompensèrent sa conduite au front. La paix revenue, il reprit ses études très brillamment car il devait être le plus jeune licencié ès-lettres et le plus jeune auditeur au Conseil d'Etat de France et, de plus, major de sa promotion. Par la suite, il devint docteur en droit.
Charles Pomaret fut très vite attiré par la politique. Aussi, se présenta-t-il aux élections législatives de 1928 dans la circonscription de Florac (Lozère) et fut élu : il obtint au second tour, sur 7.628 inscrits et 6.475 votants, 3.343 voix contre 2.915 à Louis Dreyfus ; au premier tour de scrutin, ce dernier l'avait légèrement distancé en recueillant 2.177 voix contre 1.615 sur 6.490 votants.
A la Chambre, il s'inscrivit au groupe du parti républicain socialiste et socialiste français. Il fut membre de la commission des mines et de la force motrice, de celle des travaux publics et moyens de communication, de la commission des finances. Il déposa notamment une proposition de loi tendant à l'organisation, au centre de Paris, d'une exposition des arts décoratifs et industriels modernes. Il se révéla comme un partisan du maintien du scrutin uninominal à deux tours.
Il fut nommé sous-secrétaire d'Etat au ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts, chargé de l'Enseignement technique, par décrets du 27 janvier 1931, du 13 juin 1931 et du 14 janvier 1932 : autrement dit, il occupa ce poste dans les trois premiers cabinets Laval.
Durant cette période, Pomaret ne limita pas pour autant ses activités sur le plan gouvernemental ou parlementaire. Dès 1929, il était élu maire de Pont-de-Montvert puis, dès 1937, conseiller général de la Lozère. Il s'inscrivit, de plus, à la Cour de Paris et à celle d'Aix-en-Provence, en tant qu'avocat, dès 1932.
Charles Pomaret se représenta aux élections de 1932 dans la même circonscription ; il obtint dès le premier tour de scrutin la majorité absolue, en recueillant 4.438 voix sur 7.576 inscrits, 6.086 votants, contre 1.477 à Bichard, son adversaire.
A la Chambre, il s'inscrivit de nouveau au parti républicain socialiste et fit partie de la commission d'administration générale, départementale et communale, de la commission d'Alsace-Lorraine et de la commission de l'enseignement et des beaux-arts.
Aux élections de 1936, il fut réélu au .premier tour par 3.482 voix- contre 1.487 à Roux, sur 7.343 inscrits et 5.627 votants. Membre de la commission des finances et de la commission du suffrage universel, il fut l'auteur de diverses propositions de loi intéressant les domaines les plus variés : le placement de la jeunesse française, la promotion à titre honoraire de certains officiers retraités, les sociétés d'épargne, les obligations des départements et des communes, les emplois réservés aux engagés et rengagés, les services de la Médaille d'honneur du travail, les assurances sociales, le délai d'application des lois, le fonds de garantie des accidents du travail, etc..
Il fut aussi le rapporteur de propositions de loi tendant à établir la représentation proportionnelle dans les élections législatives et du projet de budget des chemins de fer pour 1937 et 1938. Il intervint à ce titre au cours de la discussion budgétaire sur les problèmes posés par la S.N.C.F. Il prit également part à divers débats portant notamment sur l'institution d'un congé payé annuel et sur la réforme fiscale.
Nommé ministre du Travail dans le cabinet Daladier par décret du 23 août 1938, il participa à ce titre à diverses discussions de nature sociale : les contrats collectifs du travail, la retraite des vieux travailleurs, les allocations de solidarité, l'amnistie des grévistes et il défendit le budget du Travail pour les exercices 1939 et 1940.
Il fut nommé le 16 juin 1940 ministre de l'Intérieur du cabinet Pétain et ce fut lui qui, à ce titre, autorisa le départ du paquebot Massilia qui emporta à son bord de nombreux parlementaires en Afrique du Nord. Puis, le 27 juin 1940, il prend le portefeuille du Travail en remplacement d'André Février nommé ministre des Transmissions.
En marge de sa carrière politique et d'avocat, Charles Pomaret fut un remarquable journaliste de 1925 à 1938 en tant que rédacteur en chef de la Renaissance politique, collaborateur du Capital, de l'Ere nouvelle, du Quotidien, etc... Egalement écrivain politique et économique, on lui doit : l'Armée à la conquête de l'Europe (1931), La politique française des combustibles liquides (1933).
Il fut à maintes reprises arbitre ou président de tribunal arbitral en France et en Suisse et auprès de la Cour d'arbitrage de la chambre de commerce internationale. Spécialiste du droit administratif, il exerce comme jurisconsulte tout en assurant la présidence du centre associé de Nice du Conservatoire national des arts et métiers
Il est officier de la Légion d'honneur et titulaire de la Croix de guerre 1914-1918.