Henry, Hubert Ponsard
1896 - 1960
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 8 juin 1896 à Constantine (Algérie).
Député des Bouches-du-Rhône de 1936 à 1942.
C'est en Algérie, à Constantine, que vint au monde Henry Ponsard. Comme beaucoup d'hommes de sa génération, au seuil de sa jeunesse, c'est la guerre ; sa conduite héroïque lui a valu la croix de guerre et la Légion d'honneur : il a 22 ans en 1918.
Etabli à Marseille, courtier en marchandise, il est bientôt élu conseiller général du 2e canton.
En 1936, commandeur de la Légion d'honneur, Henry Ponsard est « candidat d'étiquette nationale » aux élections législatives de la 4e circonscription de Marseille. Se présentant sous le signe de « la prospérité dans l'ordre », il réclame le droit au travail pour les français et la reconduction aux frontières des travailleurs étrangers ; la protection de l'épargne, la liberté de l'enseignement et la défense des familles nombreuses. A ce sujet il demande l'instauration du vote familial et obligatoire tout en acceptant l'établissement progressif du vote des femmes et il se déclare pour la représentation proportionnelle intégrale accompagnée de la réduction du nombre des députés. Il est d'ailleurs partisan de retirer au parlement l'initiative des dépenses. En politique étrangère il souhaite le rétablissement immédiat de nos bonnes relations avec l'Italie fasciste et la levée des sanctions que la Société des Nations a votées après l'attaque de l'Italie contre l'Ethiopie.
Le premier tour des élections est très disputé malgré un nombre élevé d'abstentions : près de 5.000 pour 16.604 votants. Henry Ponsard est en tête avec 5.492 voix, suivi de MM. Pierre 4.923, Delmas 2.879 et Teissonnière 2.513. Il l'emporte nettement au second tour avec 9.920 suffrages face à M. Delmas qui n'en recueille que 4.802.
A la Chambre, il siège parmi les républicains indépendants et d'action sociale et fait partie de la commission des douanes et conventions commerciales où il montre une grande activité en rapportant une vingtaine de textes relatifs au commerce extérieur, particulièrement ceux qui concernent les importations de conserves de poissons et de crustacés et le régime douanier des colonies. Sensible aux difficultés des commerçants et des artisans et fidèle à ses engagements électoraux, il s'intéresse de près à la propriété commerciale, la protection des créances des hôteliers et la présentation des effets de commerce. En séance il intervient à de nombreuses reprises en faveur des hôteliers - pour lesquels, représentant un grand port, il montre une sollicitude particulière - et en faveur des autres commerçants également, s'opposant à l'aggravation de la fiscalité qui les frappe et soutenant, après la dévaluation de 1936, l'amendement d'un de ses collègues qui visait à créer un fonds spécial de devises étrangères à leur disposition.
Ayant partagé les souffrances des anciens combattants, il veille attentivement à ce que justice leur soit toujours rendue et prend plusieurs fois la parole pour défendre leur pension, les emplois réservés et les invalides. Lorsque vient en discussion le projet de loi réduisant à 40 heures la durée légale du travail il demande que son entrée en vigueur soit subordonnée à l'application de mesures internationales similaires.
Partisan, d'ailleurs, de la fermeté vis-à-vis des syndicats et des grévistes, il demande à interpeller le gouvernement «pour faire cesser les grèves si préjudiciables au commerce marseillais » et attaque « les dirigeants de syndicat qui s'élèvent contre les institutions républicaines et qui font appel à l'émeute ». En revanche, il s'oppose à la répression des manifestations nationalistes à Marseille en 1936.
Le 10 juillet 1940 à Vichy, il vote pour l'adoption du projet de loi constitutionnelle.