Jean, Eugène, Omer Bepmale

1859 - 1921

Informations générales
  • Né le 1er septembre 1859 à Saint-gaudens (Haute-Garonne - France)
  • Décédé le 9 novembre 1921 à Saint-gaudens (Haute-Garonne - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 20 août 1893 au 31 mai 1898
Département
Haute-Garonne
Groupe
Radical-socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 27 avril 1902 au 31 mai 1906
Département
Haute-Garonne
Groupe
Radical-socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IXe législature
Mandat
Du 6 mai 1906 au 10 septembre 1907
Département
Haute-Garonne
Groupe
Gauche radicale-socialiste

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 1er janvier 1907 au 1er janvier 1920

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 1" septembre 1852 à Saint - Gaudens (Haute-Garonne), mort le 9 novembre 1921 à Saint-Gaudens.

Député de la Haute-Garonne de 1893 à 1898 et de 1902 à 1907, Sénateur de la Haute-Garonne de 1907 à 1920.

Avocat inscrit en 1873 au barreau de Toulouse, Jean Bepmale se fit élire en 1878 conseiller général de la Haute-Garonne. Il fonda en 1880 le journal La Montagne et devint en 1884 maire de-sa ville natale, qu'il- administra jusqu'à: sa mort.

Radical-socialiste, il avait en vain essayé, lors des élections législatives de 1885 et de 1889, de s'emparer, dans la première circonscription de Saint-Gaudens, du siège de Jacques Piou, avocat lui-même, mais catholique libéral. Il y réussit le 20 août 1893, ayant obtenu,. au premier tour de scrutin 6.959 voix et son concurrent 6.139. Jacques Piou prit sa revanche aux élections du 8 mai 1898, obtenant au premier tour de scrutin 7.312 voix alors que Bepmale n'en comptait que 6.487. Le 27 avril 1902, ce fut au: tour de Bepmale de l'emporter à nouveau au premier tour de scrutin avec 7.803. voix, Piou n'en recueillant que 5.973. Aux élections générales du 6 mai 1906, Bepmale trouva en face de lui un nouveau concurrent, Daure, qu'il réussit à éliminer au premier tour de scrutin par-6.451 voix contre 6.353.

Caze, Sénateur de la Haute-Garonne, étant décédé le 10 septembre 1907, Bepmale fut élu à sa place, le 10 novembre suivant par 506 voix sur 946 votants. Il demeura au Sénat jusqu'en 1920, le mandat des sénateurs ayant été prolongé en raison des hostilités mais il ne fut pas réélu au renouvellement du 11 janvier 1920.

Pendant tout son séjour à la Chambre, Bepmale resta inscrit au groupe de la gauche radicale-socialiste. Membre de diverses Commissions, il appartint en. particulier, pendant la sixième législature, à la Commission de la réforme générale de l'impôt, puis, pendant la huitième législature, à la Commission du budget pour l'exercice 1903 et à la Commission de législation fiscale ; il fut vice-président de la Commission qui s'occupa de la séparation des Eglises et de l'Etat. De 1906 à 1907, il resta membre de la Commission de législation fiscale, mais il siégea également à la Commission de l'enseignement et à la Commission du budget pour l'exercice 1907.

Elu sur le programme radical, Bepmale refusa en 1894 de voter les crédits destinés à l'expédition de Madagascar ; il déposa une proposition de loi sur l'expropriation pour cause d'utilité publique et se préoccupa du sort des victimes des inondations qui dévastèrent le-Midi en 1897. Il prit part, la même année, à la discussion d'une interpellation sur-la crise agricole, mais il intervint surtout au cours des discussions budgétaires, sur des questions de voirie, d'assistance aux vieillards et aux incurables, de défense contre les eaux, et plus souvent encore d'instruction publique. Ses interventions le montrent préoccupé de questions pratiques qui comptent beaucoup dans la vie quotidienne de la province, et soucieux d'abord de défendre-les intérêts de son département. Pendant la huitième législature et le début de la neuvième, il continua à marquer l'intérêt qu'il portait à l'enseignement - il déposa une proposition de loi sur le traitement et le mode de recrutement des instituteurs et rapporta le .budget de l'instruction publique pour l'exercice 1903 -, à l'agriculture et aux questions d'administration locale en intervenant dans les débats budgétaires .mais aussi dans la discussion de propositions sur l'assistance aux vieillards ou .sur la compétence des juges de paix. Il rapporta d'autre part le budget des protectorats pour l'exercice 1907. Mais il semble aussi s'être mêlé davantage et .avec plus d'autorité aux débats politiques. Il déposa un ordre du jour le 12 juin 1902 pour réclamer l'institution d'un impôt progressif sur le revenu ; il combattit le rétablissement de la représentation proportionnelle ; publiciste, il refusa de voter un projet de loi relatif à la contribution des patentes parce qu'il lui paraissait mettre en danger la vie des petits journaux politiques. Il intervint sur les projets ou propositions de loi relatifs au recrutement de l'armée et au secret et à la liberté du vote et prit une part active à la discussion de la loi sur la séparation des Eglises et de l'Etat, qu'il vota tout en lui reprochant de donner à l'Eglise une liberté illimitée. Il s'intéressa vivement à la politique religieuse, se montrant partisan intransigeant de la laïcité de l'Etat, et se fit entendre dans tous les débats où cette politique fut mise en cause ; il déposa le 2 janvier 1907, un ordre du jour en conclusion de la discussion des interpellations sur l'application des lois concernant la séparation des Eglises et de l'Etat. Il approuva le programme du ministère Combes, la fermeture des écoles congréganistes, la suppression du monopole des inhumations et celle des privilèges accordés aux associations culturelles. Il se prononça d'autre part pour le principe de l'arbitrage dans les conflits du travail, la réglementation du travail dans l'industrie, le rachat par l'Etat des chemins de fer de l'Ouest et du Midi, la réduction des périodes d'instruction militaire des réservistes, la multiplication des bourses accordées aux élèves des écoles professionnelles. Il ne soutint pas le ministère Combes dans l'affaire de « l'Internationale » ni dans l'affaire des «fiches ». Il n'approuva pas non plus la constitution du ministère Rouvier.

Au Sénat, Bepmale s'inscrivit au Groupe de la gauche démocratique, radicale et radicale-socialiste. Membre de diverses Commissions, il maintint les positions qu'il avait prises à la Chambre au sujet notamment de la durée des périodes d'instruction militaire, du secret et de la liberté de vote et de la politique religieuse. En 1910 et 1911, il prit une part active à la discussion de la loi limitant le nombre des débits de boisson - qu'il refusa finalement de voter - et de la loi sur les retraites ouvrières ; il plaida la cause des salariés de l'agriculture et des métayers et fermiers. En 1912, il intervint et déposa des ordres du jour au cours de débats d'interpellations concernant l'enseignement technique et les retraites ouvrières.

Il refusa d'approuver la convention franco-allemande sur les possessions africaines, et s'opposa en 1913 à l'institution du service de trois ans. Il intervint sur un projet de loi relatif au mode d'élection des députés et rapporta en 1914 une modification du tableau des circonscriptions électorales.

Pendant la guerre, il s'intéressa surtout aux problèmes de l'agriculture et du ravitaillement, prenant part notamment à la discussion de projets sur la taxation des céréales ou des denrées et interpellant le Gouvernement sur la légalité du décret du 30 novembre 1917 relatif à la consommation du pain et à la réquisition des céréales ; mais il intervint aussi dans la discussion de lois relatives aux pupilles de la nation et aux exemptés et réformés.

Après la guerre, il semble s'être préoccupé surtout de questions électorales ; il siégea en 1918 dans une Commission qui étudia l'attribution du droit de vote aux femmes, et parla en 1919 dans la discussion de lois portant sur la révision des listes électorales, le mode d'élection des députés, les bulletins de vote et les circulaires électorales.

Il mourut à 69 ans, moins de deux années après avoir échoué aux élections sénatoriales du 11 janvier 1920. Il avait publié en 1908 un guide de tourisme pyrénéen : Toute la Chaîne de Banyuls à Saint-Jean-de-Luz en trente jours.