Félix Poullan
1857 - 1918
Né le 28 avril 1857 à Nice (Alpes-Maritimes), mort le 13 février 1918 à Nice.
Député des Alpes-Maritimes de 1898 à 1918.
Félix Poullan est né à Nice d'une famille de bonne bourgeoisie.
Après de solides études juridiques, il embrasse la carrière d'avocat, puis devient inspecteur du crédit foncier.
Il apporte un goût très vif à la politique locale et est élu dès 1884 conseiller général du canton d'Utelle ; il le sera ensuite du canton de Vésubie.
Parallèlement, il siège au conseil municipal de Nice puis devient adjoint au maire.
Il exerce par ailleurs les fonctions de consul de Grèce à Nice.
Cette solide implantation locale - héritée en partie de son père - ainsi que l'estime et l'affection incomparables dont il jouit auprès de ses concitoyens, lui valent d'être élu, triomphalement à son coup d'essai, député de la 2e circonscription de Nice le 8 mai 1898, dès le premier tour, par 9.719 voix contre 214 à Genovesi. Il remplace à la Chambre Malaussena qui ne se représentait pas.
Félix Poullan sera constamment réélu à la quasi-unanimité des votants.
Le 27 avril 1902, par 8.186 voix contre 1.957 à de Saint-Laurent.
Le 6 mai 1906, par 9.684 voix contre 282 à Vissiau.
Aux élections générales du 24 avril 1910 et du 26 avril 1914, aucun candidat n'ose même lui disputer les voix de son fief qui est maintenant la 3e circonscription de Nice.
Cette confiance, Félix Poullan la doit à l'inlassable dévouement dont il fait preuve envers ses électeurs, sachant les écouter et défendre opiniâtrement leurs intérêts particuliers, « sans distinction de classe ni de parti ».
Il déploie également une grande activité au sein du Conseil général des Alpes-Maritimes, intervenant notamment pour faire aboutir le projet de chemin de fer Nice-Coni et pour le développement du réseau de transport régional. Politiquement, c'est un homme du juste milieu.
A la Chambre, il prend tout d'abord l'étiquette de « républicain ». Il s'inscrit en 1906 au groupe de l'union républicaine ; en 1910 au groupe de la gauche démocratique et en 1914 au groupe des républicains de gauche.
Au cours de vingt années de mandat, son activité législative est des plus discrètes. Membre, sans interruption, de la commission de l'agriculture, il est secrétaire de la Chambre de 1908 à 1910.
En 1905, il se prononce pour la réduction du service militaire à deux ans, mais en 1913 il vote le projet le portant à trois ans car il le considère comme une nécessité face à la puissance allemande. Ce partisan de la liberté de l'enseignement prend parti contre la séparation de l'Eglise et de l'Etat, mais, la loi de 1905 votée, il accepte le fait accompli et demande une application libérale de cette réforme.
Les lois sociales introduites à cette époque trouvent en lui un défenseur et il vote en particulier la loi du 5 avril 1910 sur les retraites ouvrières et paysannes. En revanche, il s'oppose au projet Caillaux d'impôt sur le revenu. Atteint d'une grave maladie nerveuse qui le tient longtemps éloigné de Paris, Félix Poullan meurt à Nice le 13 février 1918.