Pierre Poumadère
1907 - 1995
POUMADÈRE (Pierre)
Né le 6 octobre 1907 à Monassut (Basses-Pyrénées)
Décédé le 2 avril 1995 à Pamiers (Ariège)
Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Ariège)
Député de l’Ariège de 1946 à 1951
Pierre Poumadère est issu d’une famille de petits paysans. Il obtient le certificat d’études primaires et suit les cours de l’Ecole universelle par correspondance. Il sort caporal, après dix-huit mois de service militaire. Cheminot à Auch, Pierre Poumadère est, dans les années trente, un actif militant syndicaliste et communiste gersois. Dans Le Travailleur, il signe nombre d’articles consacrés à son département. Par deux fois, il se présente en vain aux élections cantonales. En 1939-1940, il participe au conflit comme ouvrier brigadier dans les chemins de fer. Il prend part à la Résistance dans le Sud-Ouest, au sein du parti comme au sein du Front national. A la fin de l’Occupation, c’est en Ariège que ses activités clandestines le conduisent. A partir de juillet 1944, il fait paraître l’hebdomadaire Le Patriote ariégeois.
En octobre 1945, secrétaire régional du parti, il conduit la liste communiste dans l’Ariège. Cette liste affronte les démocrates-chrétiens, les socialistes et les radicaux. Le PC arrive en tête du scrutin, devançant de peu la SFIO et de loin les radicaux et les républicains populaires. Communistes, socialistes et radicaux se partagent les trois sièges du département. Pierre Poumadère est nommé membre de la commission des moyens de communication et des PTT. Au nom de celle-ci, il est l’auteur d’un rapport, enregistré par les services de l’Assemblée nationale, le 17 avril 1946. Il dépose également une proposition de loi, quelques jours plus tôt, le 8 mars 1946. Cette dernière vise à autoriser les collectivités à résilier ou à réviser les contrats de concessions qui ne correspondent pas à l’intérêt général de la population intéressée. En séance, il n’intervient qu’à une reprise, lors de la discussion budgétaire des services civils, pour l’exercice 1946.
Dans l’Ariège, les élections de juin 1946 ne différent guère des précédentes. Les mêmes partis sont en présence, comme les têtes de listes, la hiérarchie dans les scores obtenus, les députés élus. Pierre Poumadère retrouve la commission des moyens de communication et des postes, télégraphes et téléphones. Le 18 juillet 1946, il dépose la proposition de loi déjà soumise à la première Constituante. Sa seconde intervention est un avis donné au nom de la commission dans laquelle il siège, et concerne les contrats passés entre l’Etat et les collectivités locales. Il ne prend la parole qu’à une reprise, pour présenter son rapport sur les opérations électorales du département du Var, le 12 juin 1946.
Aux législatives de novembre 1946, il dirige la liste communiste dans l’Ariège. Le panorama électoral reste des plus stables. Les trois députés sortants sont réélus. Le PC continue de recueillir le tiers des suffrages. Mais de scrutin à scrutin, l’écart avec la SFIO se creuse quelque peu.
Durant toute la législature, Pierre Poumadère siège à la commission des moyens de communication. A partir du 17 janvier 1950, il est également membre de la commission de la justice et de la législation. Le 25 novembre 1947, il est nommé juré de la Haute Cour de justice. Au nom de la première commission précitée, il rédige quatorze rapports. En outre, il dépose vingt-deux propositions de loi et vingt-quatre propositions de résolution, ce qui en fait un parlementaire très actif. Dix de ces textes ont trait à des problèmes locaux. Pierre Poumadère se bat notamment pour la défense des petites lignes de chemin de fer pyrénéennes et pour les travaux d’équipement électrique des collectivités rurales. Les textes dont il est à l’initiative sont essentiellement orientés vers les questions sociales liées aux agents des chemins de fer. C’est le cas des rapports du 6 mars 1947, du 7 août 1947, du 16 mars 1948, du 18 mars 1948, du 1er juin 1948, du 3 juin 1948, du 2 décembre 1948, du 11 janvier 1949, du 14 avril 1949, du 27 avril 1950 et du 10 mai 1951. Les propositions de résolution du 4 mai 1948 et du 4 novembre 1950 en témoignent, de même que les propositions de loi des 8 février 1950, 23 février 1950 et 23 février 1951. Il est ainsi à l’initiative de l’aménagement des stations hivernales et climatiques d’Ax-les-Thermes et d’Aulus. En séance, il ne sort guère de sa spécialité, les moyens de communication. Il prend la parole à quarante reprises, au cours de la législature, à l’occasion des discussions budgétaires essentiellement. Ses prises de parole sont remarquées lors des discussions relatives au développement des crédits de fonctionnement des services civils. Ses interventions sont caractérisées le plus souvent par la défense de la SNCF et de ses agents.
Aux législatives du 17 juin 1951, six listes s’affrontent dans l’Ariège : communiste, socialiste, RGR, UDSR, MRP, RPF. Une nouvelle fois, dans ce département nettement influencé par la gauche, la droite « classique » est absente du scrutin. Quant à la droite gaulliste, elle n’obtient que 6,7 % des suffrages exprimés. Les listes SFIO, RGR et MRP se sont apparentées. L’alliance dépasse largement la majorité absolue, remportant ainsi tous les sièges de l’Ariège. Les trois formations apparentées recueillent respectivement 29,7 %, 25 % et 8,6 % des suffrages exprimés. Ainsi le département qui a réélu le socialiste Durroux et le radical Galy-Gasparrou compte un second député socialiste. Bien que sa liste ait obtenu un score honorable (29,5 % des suffrages exprimés), Pierre Poumadère doit quitter le Palais-Bourbon.
Aux législatives du 2 janvier 1956, cinq listes sont en présence : listes communiste, socialiste, socialiste indépendante, radicale et poujadiste. Un apparentement de Front républicain lie les listes socialiste et radicale. L’alliance obtient 41 707 voix pour 73 242 suffrages exprimés et remporte donc tous les sièges du département. Depuis 1946, la liste communiste ne cesse de reculer : elle ne recueille plus que 27,4 % des suffrages exprimés. Pierre Poumadère qui la dirigeait à nouveau est une nouvelle fois victime du système des apparentements. Au début de la Cinquième République, Pierre Poumadère est candidat communiste dans la première circonscription de l’Ariège (Foix). Il est régulièrement battu.
Pierre Poumadère était marié et sans enfant. Il disparaît le 2 avril 1995.