Joseph-Gaston Pourquery de Boisserin

1852 - 1920

Informations générales
  • Né le 8 juin 1852 à Largentière (Ardèche - France)
  • Décédé le 10 août 1920 à Villeneuve-lès-avignon (Gard - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ve législature
Mandat
Du 6 octobre 1889 au 14 octobre 1893
Département
Vaucluse
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 20 août 1893 au 31 mai 1898
Département
Vaucluse
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 22 mai 1898 au 31 mai 1902
Département
Vaucluse
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Xe législature
Mandat
Du 8 mai 1910 au 31 mai 1914
Département
Vaucluse
Groupe
Républicains radicaux-socialistes

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 8 juin 1851 à Largentière (Ardèche), mort le 10 août 1920 à Villeneuve-lès-Avignon (Gard).

Député du Vaucluse de 1889 à 1902 et de 1910 à 1914.

Pourquery de Boisserin fait des études de droit le conduisant tout d'abord à tenter une carrière administrative et après la guerre de 1870 qu'il fait comme engagé volontaire au 11e chasseurs, il devient secrétaire du préfet du Vaucluse. Ses convictions politiques l'amènent ensuite à s'inscrire au barreau d'Avignon. Il plaide alors de nombreux procès politiques et son autorité auprès de ses confrères le fait élire bâtonnier en 1891.

Candidat au Conseil général en 1883, il est élu, sur la liste républicaine conseil-1er municipal d'Avignon en 1888 et désigné comme maire. L'année suivante il se présente, dans la circonscription d'Avignon aux élections législatives et est élu au second tour le 6 octobre 1889 avec 10.595 voix sur 11.453 votants, ses deux adversaires du premier tour Auschitzki et Raveau (6.802 et 4.512 voix) n'ayant pas maintenu leur candidature. En 1893, il triomphe facilement avec 9.307 voix sur 15.315 votants dès le premier tour, contre ses deux rivaux ; il doit attendre le scrutin de ballottage en 1902 pour être élu avec 10.221 voix sur 18.610 votants contre 8.139 à Valayer. Bien qu'en tête au premier tour en 1906, avec 7.503 voix sur 19.239 votants il fut battu au second avec 8.862 voix sur 19.608 votants par Coulondre, 9.364 voix. Il en est de même en 1906 où Coulondre de devance lors des deux tours et le bat avec 2.000 voix de différence. En 1910, Coulondre ne s'étant pas représenté, Pourquery de Boisserin reprend son siège au scrutin de ballottage seulement avec 11.239 voix sur 21.359 votants contre 9.939 à Guigon. Pourquery de Boisserin sera élu secrétaire de la Chambre et désigné comme membre de la commission du budget. Il sera également membre de la commission d'enquête sur Panama et son activité à cette occasion lui vaut d'être victime de la verve d'Henri Rochefort qui, bien gratuitement et bien méchamment, le surnomme « Pourquepleure de Boiscanari ».

Sa première législature est marquée par une activité très importante puisqu'il dépose plusieurs dizaines de propositions de lois. Elles concernent tout d'abord les problèmes posés par l'aménagement de la région de la Durance et du Vaucluse. Il devient également le grand spécialiste de tous les textes qui, en matière d'environnement déjà, organisent la conservation des terrains en montagne.

L'ancien bâtonnier dépose également une proposition de loi sur l'organisation judiciaire et sur la profession d'avocat. Il intervient régulièrement au moment des discussions des budgets de la Justice et il est l'auteur de plusieurs propositions sur l'organisation judiciaire et administrative de l'Algérie.

Pourquery de Boisserin ne perdait pour autant de vue les problèmes politiques d'ensemble. Ses deux derniers mandats, de 1906 à 1914, sont marqués en particulier par un discours le 8 février 1910 sur le travail des femmes dans les magasins et par des interpellations sur les incidents du Maroc à Agadir au moment de la pression allemande et sur l'insurrection de Fez en 1912.

Il était également intervenu avec beaucoup de vigueur dans le très vif débat qui avait opposé les groupes de droite au gouvernement après les incidents du pesage d'Auteuil où le président Loubet avait été frappé à coups de canne (débat du 5 juin 1899).

Mais une intervention parlementaire de Pourquery de Boisserin mérite surtout d'être rappelée car elle montre que certaines critiques à l'égard du fonctionnement de l'institution parlementaire ne sont pas nouvelles. Lors du débat sur le budget du ministère de la Justice le 10 novembre 1911 en début de séance Pourquery de Boisserin interpelle le président et par un rappel au règlement lui demande de constater que le quorum n'étant pas atteint l'assemblée ne peut valablement délibérer.

- Les quarante députés présents protestent et s'indignent lorsque Pourquery de Boisserin, par ailleurs favorable à la diminution du nombre des députés, insiste et, fait exceptionnel, s'adresse au président en ces termes : « Je constate votre violation voulue et réfléchie du règlement ». Il entendait surtout protester contre les dispositions du règlement de l'époque qui permettait aux députés de voter à la fin de la séance de l'après-midi le principe d'une séance le lendemain matin à laquelle la plupart d'entre eux, rentrés dans leur circonscription, seraient bien incapables de participer.

Battu de justesse en 1914, 10.063 voix contre 10.281 à Louis Serre élu, il devait mourir six ans plus tard le 10 août 1920 à Villeneuve-lès-Avignon, dont il était maire.