Henri Pourtalet

1899 - 1974

Informations générales
  • Né le 23 décembre 1899 à Cannes (Alpes-Maritimes - France)
  • Décédé le 3 juillet 1974 à Cannes (Alpes-Maritimes - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 3 mai 1936 au 21 janvier 1940 *
Département
Alpes-Maritimes
Groupe
Communiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Alpes-Maritimes
Groupe
Communiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Alpes-Maritimes
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Alpes-Maritimes
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Alpes-Maritimes
Groupe
Communiste

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Biographies

Né le 23 décembre 1899 à Cannes (Alpes-Maritimes).

Député des Alpes-Maritimes de 1936 à 1940.

Horticulteur, fleuriste, Henri Pourtalet, né à Cannes, ne pouvait, mieux que quiconque, représenter dans son département des Alpes-Maritimes, la ville qui avait vu naître quelques lustres plus tôt Jean-Honoré Fragonard. Adhérent au parti communiste dès l'âge de 24 ans, il se présente aux élections générales du 3 mai 1936 Largement distancé au premier tour où il n'arrive qu'en troisième position, il triomphe au second avec 8.520 voix contre 7.785 à Thierry sur 18.275 votants. A la Chambre il fait partie, outre la commission des douanes et des conventions commerciales, de la commission de l'agriculture vers laquelle le porte naturellement son activité professionnelle. Au cours de son mandat, son activité parlementaire est modérée. Il dépose une proposition de loi pour la revalorisation de la culture de la fleur d'oranger et intervient en séance à quatre reprises, notamment à l'occasion d'une demande d'interpellation sur l'interdiction faite à quatre députés français de parler librement à Cannes alors que dans cette ville française les agents d'un gouvernement étranger ont toute licence de poursuivre leurs agissements contre notre pays et sur les mesures militaires prises à cette occasion.

Comme plusieurs de ses collègues, Henri Pourtalet fut déchu de son mandat le 20 février 1940.


POURTALET (Henri)
Né le 23 décembre 1899 à Cannes (Alpes-Maritimes)
Décédé le 3 juillet 1974 à Cannes

Député des Alpes-Maritimes de 1936 à 1942
Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Alpes-Maritimes)
Député des Alpes-Maritimes de 1946 à 1951 et de 1956 à 1958

Au début de l’année 1943, l’ex-député des Alpes-Maritimes reçoit la mission de représenter le PCF à Alger auprès du général Giraud. Henri Pourtalet fait partie de l’Assemblée consultative dès sa création. En novembre 1943, il est nommé membre de la commission de la France d’outre-mer et membre de la commission de la défense nationale. Il est vice-président de cette dernière. En mars 1944, il démissionne de la commission de l’intérieur. En séance, il prend part surtout aux débats sur l’épuration. Sa proposition de résolution du 5 janvier 1944 exige une épuration réelle et rapide. A plusieurs reprises, il assure des missions de liaison avec les combattants, lors de la libération de la Corse, sur le front italien ou pendant le débarquement de Provence. A la fin de l’année 1944, il organise le ravitaillement des groupes armés qui poursuivent la lutte dans l’arrière-pays niçois. Henri Pourtalet ne siège plus à la Consultative, quand celle-ci est transférée à Paris.
Aux élections du 21 octobre 1945, six listes s’affrontent dans les Alpes-Maritimes : les listes communiste, socialiste, MRP et les listes dites d’entente républicaine, d’union républicaine et des républicains indépendants. Henri Pourtalet est deuxième sur la liste communiste dirigée par Virgile Barel. Avec 71 210 voix pour 188 210 suffrages exprimés, celle-ci arrive nettement en tête du scrutin, devant la liste Médecin d’union républicaine (35 157 voix) et la liste SFIO (33 283 voix). Ces trois listes se partagent les cinq sièges du département. Trois reviennent au PC.
Pendant la durée de cette première Constituante, Henri Pourtalet n’intervient jamais en séance. Il ne dépose qu’un texte : une proposition de résolution invitant le gouvernement à pratiquer « une politique effective de l’habitat rural ». Il est membre des commissions des territoires d’outre-mer et des affaires étrangères. Aux élections de juin 1946, seulement trois listes sont en lice dans les Alpes-Maritimes : les listes Barel (PC), Roubert (SFIO) et Médecin (Rassemblement républicain). Bénéficiant de la disparition des autres listes de droite, la liste Médecin l’emporte : elle recueille 83 299 voix contre 74 260 voix à la liste communiste. Chacune de ces listes a deux élus, la SFIO gagnant le troisième. Henri Pourtalet retrouve son siège. Comme durant la première Constituante, il fait partie de la commission des affaires étrangères et de la commission de la France d’outre-mer. Durant la deuxième Constituante, il ne dépose aucun texte. Il intervient à une reprise, à l’occasion de la présentation rituelle du rapport parlementaire que chaque député doit exposer, au nom de son bureau d’appartenance, sur les opérations électorales d’un département français. Le député communiste des Alpes-Maritimes a la charge de la Nièvre.
Les députés sortants s’affrontent aux législatives de novembre 1946. Une quatrième liste, dite de la France combattante et résistante, est présentée. Elle est dirigée par le journaliste Edgard Hevers qui, en octobre 1945, était à la tête de la liste MRP. Celui-ci échoue de nouveau tandis que la liste socialiste connaît un important recul. Les communistes – dont les résultats ne cessent de progresser – conservent leurs députés Barel et Pourtalet, les trois autres sièges allant à la liste Médecin. Henri Pourtalet siège à la commission des affaires étrangères durant toute la législature. Il appartient à la commission des territoires d’outre-mer jusqu’en 1950, puis à la commission de la presse (1949-1950). Le 27 décembre 1946, il est désigné pour les fonctions de juré à la Haute Cour de justice. Son activité parlementaire se résume au dépôt de trois propositions de loi et d’une proposition de résolution. Ces textes ont trait, à leur presque unanimité, au département maralpin : souhait de l’ouverture de bureaux des avoués dans la ville de Cannes ; volonté d’accorder la nationalité française aux originaires des territoires de la Brigue, de Tende, de Saint-Dalmas-de-Tende, de Libre et Pienne, résidant en France ou dans la principauté de Monaco ; facilité financière accordée aux producteurs de fleurs et plants à parfum. En séance, ses interventions sont plus nombreuses : il prend la parole à vingt-cinq reprises. Il intervient dans divers débats, s’intéressant particulièrement aux rapports franco-italiens (accord du 8 juillet 1948), à la crise marocaine et aux problèmes locaux (cinématographie, centres d’accueil touristiques, tribunal de Grasse, attitude « scandaleuse » du préfet des Alpes-Maritimes, agissements des gaullistes du RPF cannois, producteurs de fleurs et plantes à parfum, aménagement de bibliothèques municipales à la Brigue et à Tende. Sur les traces de ses prédécesseurs, à l’instar d’un Flaminius Raiberti, Henri Pourtalet défend l’extension des lignes de chemin de fer dans le département. Il plaide pour la reconstruction de celle reliant Breil à Tende.
Aux législatives du 17 juin 1951, six listes sont en compétition dans les Alpes-Maritimes. Deux seulement sont isolées, celles du PC et de la SFIO. Les autres sont apparentées : il s’agit d’une liste socialiste indépendante, soutenue par l’UDSR, de la liste Médecin, de la liste Corniglion-Molinier (RPF) et d’une liste dite du rassemblement des groupes républicains et indépendants français. L’alliance obtient 123 346 voix pour 213 874 suffrages exprimés. La majorité absolue étant atteinte, les apparentés se partagent les sièges du département : trois pour la liste Médecin, deux pour le RPF. A cette élection législative, la liste Barel-Pourtalet est arrivée en seconde position derrière la liste Médecin. Recueillant 70 195 voix, elle est en recul par rapport au scrutin de novembre 1946 : 32,8 % des suffrages exprimés contre 39,2 %. Henri Pourtalet échoue également dans ses tentatives pour devenir conseiller général ou maire de Cannes. Depuis 1953, il siège cependant au conseil municipal de la ville.
Aux législatives du 2 janvier 1956, la liste communiste dans les Alpes-Maritimes est de nouveau dirigée par Virgile Barel et Henri Pourtalet. Dans leur profession de foi, ils affirment : « Le parti communiste français déclare solennellement qu’il est prêt à s’entendre au lendemain des élections avec le parti socialiste pour pratiquer en commun une politique conforme à la volonté du peuple et aux intérêts du pays. » Sept autres listes sont en compétition. Deux sont isolées : celle que présente Pierre Poujade et une liste marginale dite de rénovation française, de rassemblement européen et de progrès social. Un apparentement est conclu entre la liste socialiste et la liste dirigée par l’ancien député et ancien commissaire de la République Jacques Bounin (appelé Bounin-Mendès France dans la profession de foi communiste). Jean Médecin a composé une liste de large union se réclamant du Rassemblement des gauches républicaines (RGR), du radicalisme et des républicains sociaux. La liste Médecin est apparentée à la liste MRP et à une liste du « Rassemblement des groupes républicains et indépendants français ». Cette alliance recueille 115 268 voix pour 253 031 suffrages exprimés, tandis que le Front républicain n’a que 27 618 voix. La majorité absolue n’étant pas atteinte, les sièges sont répartis à la proportionnelle : trois pour la liste Médecin qui a obtenu 38,5 % des suffrages exprimés et deux pour le PC qui a su améliorer son score par rapport à 1951 (33,8 % des suffrages exprimés).
Henri Pourtalet siège de nouveau à la commission des affaires étrangères. Durant la législature écourtée 1956-1958, il dépose deux propositions de résolution et une proposition de loi. Datée du 22 février 1956, celle-ci réclame l’ouverture d’un important crédit aux producteurs agricoles sinistrés par le gel. Les deux autres textes se rapportent à l’activité locale : demande d’un crédit de 300 millions de francs pour venir en aide aux victimes des incendies dans les communes des Alpes-Maritimes, du Var, des Bouches-du-Rhône (été 1957) ; volonté de relever, pour les budgets 1959 et suivants, la part des communes sur les prélèvements opérés sur les produits bruts des jeux (28 mars 1958). Sa fréquence d’intervention est proportionnellement inférieure à celle de la législature précédente. En deux ans, il prend la parole à treize reprises. Dans la séance du 1er mars 1956, il développe le thème agricole et viticole, insistant sur le problème spécifique des cultures méditerranéennes. La plupart de ses interventions devant l’Assemblée porte sur la politique arabe du pays. Il s’intéresse tout particulièrement aux relations franco-égyptiennes (31 juillet 1956), franco-libyennes (22 novembre 1956) et à celles que la France entretient avec le Maroc et la Tunisie (4 et 28 décembre 1956). Il s’interroge sur la nécessité d’un règlement d’ensemble du problème du Moyen-Orient et s’exprime sur l’attitude du gouvernement français à l’égard d’Israël (27 mars 1957). Il ne manque pas de prendre part à la discussion d’un projet de loi relatif à la nationalisation de la Compagnie universelle du canal de Suez (10 avril 1957).
La carrière parlementaire d’Henri Pourtalet s’achève en 1958. En effet, candidat aux législatives de novembre dans la cinquième circonscription du département (Cannes-Antibes), il est nettement devancé par le candidat investi par l’UNR, Cornut-Gentille : 9 622 voix contre 21 189 au premier tour et 10 369 voix contre 31 915 au second. En 1962, le député gaulliste est réélu dès le premier tour : il obtient 25 255 voix contre 9 026 à Henri Pourtalet.
Durant toute la Quatrième République, Henri Pourtalet a été un militant discipliné du parti, participant à tous ses combats, défendant toutes ses thèses. Resté horticulteur, il a mêlé son activité professionnelle à son engagement politique. A la fin de l’époque stalinienne, il a tenté des expériences dans ses plantations pour appliquer les théories de Lyssenko. Il a organisé une exposition florale en l’honneur du cinquantième anniversaire du secrétaire général Maurice Thorez et a lancé un œillet baptisé Marcel Cachin pour rendre hommage au doyen du parti.
Il s’éteint à Cannes, à la veille de son soixante-quinzième anniversaire, le 3 juillet 1974.