Pierre, Vincent, Emile Béranger

Né le 26 juin 1888 à Paris.

Député de l'Eure de 1936 à 1942.

Issu d'une famille dont il se plaisait à rappeler les attaches terriennes, aîné de seize enfants, Pierre Vincent Emile Béranger exerçait à Paris la profession d'assureur-conseil lorsqu'il se présenta les 26 avril et 3 mai 1936 aux suffrages des électeurs de la circonscription de Bernay (Eure).

Il avait fait la guerre de 1914-1918 comme fantassin, puis comme aviateur; quatre fois blessé, il s'était vu décerné la Croix de guerre et la Croix d'officier de la Légion d'honneur, avec deux citations à l'ordre de l'armée.

Il s'était intéressé aux problèmes agricoles et commerciaux : un moment collaborateur du Ministre de l'Agriculture, conseiller du commerce extérieur, il avait présenté un rapport sur la question du blé devant le parti de l'Alliance démocratique réuni en congrès à Bordeaux peu avant les élections de 1936.

Il fut élu député de l'Eure, le 3 mai 1936, au deuxième tour de scrutin, par 5.651 voix sur 11.351 votants.

A la Chambre, il s'inscrivit au groupe de l'alliance des Républicains de gauche et des radicaux indépendants.

Fervent de l'aviation, - et d'ailleurs sportif, ancien joueur de rugby et de tennis -, il appartint à la Commission de l'aéronautique, ainsi qu'aux Commissions des comptes définitifs et de la comptabilité.

Il déposa une proposition de loi tendant à accorder des distinctions dans l'ordre de la Légion d'honneur aux grands mutilés de l'aviation en raison des blessures reçues en service commandé depuis la guerre et ayant fait l'objet d'une citation (1939). Il rapporta un projet de loi mettant à la disposition du Ministre de l'Air un contingent de Croix de la Légion d'honneur en faveur des combattants volontaires de la guerre de 1914-1918 (1938) ; il fut également le rapporteur des projets. loi portant règlement définitif des budgets de l'agriculture pour les exercices 1934 et 1936 (1939).

L'agriculture et l'aviation furent l'objet essentiel de son activité parlementaire. Il combattit le projet de loi qui tendait à fixer par conventions collectives les conditions de vente des produits agricoles (1937) ; il intervint dans la discussion du projet de loi relatif au règlement des dettes agricoles, au sujet de la constitution d'un fonds commun de garantie (1937), et il demanda le 5 mars 1940 à interpeller le Gouvernement sur sa politique agricole.

Il prit part, en 1937 et 1938, à la discussion des crédits du Ministère de-l'Air comme à celle du projet relatif à l'organisation de la nation en temps de-guerre, et il déposa deux demandes. d'interpellation relatives à la politique aéronautique du Gouvernement (1938). Il s'intéressa enfin aux questions électorales et intervint le 5 mars 1940 dans un débat de politique étrangère.

Il vota les pouvoirs constituants au Maréchal Pétain, le 10 juillet 1940 à Vichy.

Ayant cessé toute activité politique-après la guerre, il s'est fixé à Paris.