Jean Pourtier

1900 - 1975

Informations générales
  • Né le 8 janvier 1900 à Saint-amant-roche-savine (Puy-de-Dôme - France)
  • Décédé le 13 juillet 1975 à Saint-amant-roche-savine (Puy-de-Dôme - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 17 février 1947 au 4 juillet 1951
Département
Puy-de-Dôme
Groupe
Union démocratique et socialiste de la Résistance

Biographies

Biographie de la IVe République

POURTIER (Jean, Antoine)
Né le 8 janvier 1900 à Saint-Amant-Roche-Savine (Puy-de-Dôme)
Décédé le 13 juillet 1975 à Saint-Amant-Roche-Savine

Député du Puy-de-Dôme de 1947 à 1951

Jean Pourtier est fils de médecin. Après avoir suivi des études secondaires à Clermont-Ferrand, puis à Paris, au lycée Henri IV, il obtient en Sorbonne une licence de lettres. Il entame une carrière de journaliste. Il est reporter au Quotidien, chef du service de presse du gouvernement général de l’Indochine, rédacteur au journal Excelsior, rédacteur en chef du Monde illustré. Son expérience extrême-orientale lui inspire un livre, Mékong. A son retour de captivité, il devient conseiller général et rédacteur en chef de La Montagne, le journal d’Alexandre Varenne. Ce dernier est élu aux deux Assemblées nationales constituantes, ainsi que son second, le radical Chassaing. Jean Pourtier ne figure pas encore sur ces listes. En 1946, le journaliste entre au conseil d’administration des Houillères d’Auvergne où il reste près de cinq ans.
Aux législatives de novembre 1946, six listes s’affrontent dans le Puy-de-Dôme. Elles portent les couleurs du parti communiste internationaliste, du PC, de la SFIO, du RGR, du MRP et de la droite « classique ». Jean Pourtier est troisième sur la liste RGR derrière Alexandre Varenne, alors ministre d’Etat dans le gouvernement Bidault, et le docteur Chassaing. La liste Varenne obtient 22,25 % des suffrages exprimés. Avec 49 355 voix, elle fait presque jeu égal avec la liste communiste (49 110 voix) et la liste de droite conduite par Jacques Bardoux (50 072 voix). Les listes Varenne et Bardoux obtiennent chacune deux sièges, les trois autres mandats se répartissant entre PC, SFIO et MRP. En décembre 1946, Jean Pourtier tente vainement d’être élu au Conseil de la République. C’est la mort d’Alexandre Varenne qui le fait entrer au Palais Bourbon. Les règles en vigueur à l’époque disposent en effet que, si un député décède en cours de mandat, il est remplacé par le suivant de sa liste.
L’élection de Jean Pourtier est validée le 13 mars 1947. Il s’inscrit au groupe Union démocratique et socialiste de la Résistance (UDSR). Il siège à la commission de la presse jusqu’à la fin de la législature. En outre, il est nommé membre de la commission de l’éducation nationale en janvier 1949 ; il y siège deux ans. Il est aussi membre de la commission des boissons, de 1951 à 1952. Le 26 janvier 1948, il est nommé juré à la Haute Cour de justice. Son activité parlementaire semble alors avoir été mise entre parenthèse, puisqu’il ne dépose aucun texte et n’intervient jamais en séance. Il approuve le statut de l’Algérie, le plan Marshall, le traité de l’Atlantique Nord ainsi que le projet de loi sur les conventions collectives (1950). Le 30 octobre 1947, il a refusé la confiance à Ramadier. Il ne prend pas part au vote sur la loi des apparentements. Entre-temps, Jean Pourtier s’est marié avec Alice Turpin, en 1948.
Aux législatives de 1951, il est second de la liste RGR dirigée par Eugène Chassaing, président du Conseil général du Puy-de-Dôme. Dans leur profession de foi, les deux députés sortants critiquent la loi électorale (« loi compliquée et confuse »). Ils n’en regrettent pas moins que la fédération SFIO du Puy-de-Dôme ait refusé de conclure un apparentement liant les partis de la Troisième force. Dix listes s’affrontent dans le Puy-de-Dôme. Listes communiste, neutraliste, socialiste, socialiste indépendante, des indépendants de gauche, RGR, MRP, UIPRN (« droite classique »), RPF, enfin liste paysanne de défense des intérêts économiques et sociaux français. MRP et UIPRN s’apparentent. L’alliance obtient 54 178 voix sur 217 407 suffrages exprimés. La liste communiste arrive en tête du scrutin, suivie par la liste UIPRN et par la liste RGR. Jean Pourtier n’est pas réélu. Les sièges, dans le Puy-de-Dôme, se répartissent ainsi : deux pour le PC, deux pour l’UIPRN, un pour la SFIO, un pour le RGR et un pour le RPF.
Jean Pourtier se présente aux législatives du 2 janvier 1956. Naguère conseiller municipal de Clermont-Ferrand, il est alors maire de Saint-Amant-Roche-Savine depuis 1953. Il dirige la liste patronnée par le parti radical et l’UDSR. Celle-ci est opposée à neuf autres listes. Aux cinq représentants des autres grands courants nationaux (PC, SFIO, MRP, CNIP, néo-gaulliste) s’ajoute une liste de défense paysanne, une liste poujadiste, une liste d’action civique de défense des consommateurs et une liste de défense des intérêts agricoles et viticoles. Les trois dernières s’apparentent. Un autre apparentement est conclu, liant MRP et CNIP. La première alliance obtient 43 535 voix pour 235 489 suffrages exprimés, la seconde 49 092 voix. La majorité absolue n’étant pas atteinte, les sièges sont répartis à la proportionnelle. La liste Pourtier a recueilli 8,7 % des suffrages exprimés. Elle est loin derrière les listes communiste (21,3 %), socialiste (17,6 %), CNIP (15,3 %), poujadiste (13,7 %). Elle n’obtient aucun siège. Jean Pourtier ne se présente pas aux législatives de novembre 1958.
En 1965, celui qu’on y appelle familièrement « le chef » cesse d’exercer à La Montagne ses fonctions de rédacteur en chef. Mais il ne met pas un terme à ses activités de chroniqueur. Jusqu’à sa mort, il continue d’écrire presque quotidiennement pour le journal les « Propos d’un montagnard ». Son ultime article (« Evolution des révolutions ») paraît le 14 juillet 1975. Jean Pourtier reste maire de sa ville natale jusqu’à sa mort, le 13 juillet de la même année. Il est conseiller général du canton de 1945 à 1967. Il était lié à l’écrivain Alexandre Vialatte qui signa pendant vingt ans une chronique journalière à La Montagne et qui vécut à Saint-Amant-Roche-Savine durant l’Occupation.