André Pradeau

1898 - 1977

Informations générales
  • Né le 9 mai 1898 à Villetoureix (Dordogne - France)
  • Décédé le 20 janvier 1977 à Ribérac (Dordogne - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Dordogne
Groupe
Socialiste

Biographies

Biographie de la IVe République

PRADEAU (André)
Né le 9 mai 1898 à Villetoureix (Dordogne)
Décédé le 20 janvier 1977 à Ribérac (Dordogne)

Député de la Dordogne de 1951 à 1955

Fils d’un facteur et d’une agricultrice, André Pradeau est issu d’une famille installée en Dordogne depuis plusieurs générations. Il est titulaire du certificat d’études primaires. Il participe comme combattant volontaire à la phase finale du conflit mondial (1916-1918) et ne retrouve la vie civile qu’en 1919. Il exerce divers métiers : agriculteur, agent d’assurances, moniteur d’école professionnelle. Ce militant socialiste est élu maire de sa commune natale de Villetoureix, en 1929 et le reste jusqu’en 1971. Dans les années trente, il est également conseiller d’arrondissement de Ribérac. Mais il ne parvient à se faire élire ni conseiller général ni député. Candidat aux législatives de 1936 dans la circonscription de Ribérac, il affronte cinq adversaires. Au premier tour, il arrive en troisième position, obtenant 2 391 voix pour 14 836 suffrages exprimés. Il ne participe pas au second tour où le député sortant Maxence Bibié retrouve son siège.
André Pradeau prend part à la Résistance dans le cadre du mouvement Libération. En 1945, il est élu conseiller général de Ribérac. Aux élections du 21 octobre 1945, il figure en troisième position sur la liste « socialiste de la Résistance » dirigée par Robert Lacoste. Celle ci affronte des listes communiste, MRP, radicale et socialiste indépendante. Avec 62 780 voix sur 184 896 suffrages exprimés, la liste Lacoste arrive en tête du scrutin : elle a deux élus. De nouveau, André Pradeau fait partie de la liste éponyme aux élections de juin 1946. Il est, cette fois, en quatrième position derrière Jean Worms (dit Germinal) et Edmond Dupuis. Trois autres listes sont en lice, représentant le Parti communiste, le Mouvement républicain populaire (MRP) et le Rassemblement des gauches républicaines (RGR). Par rapport aux élections d’octobre 1945, la liste Lacoste est en perte de vitesse : elle ne recueille que 49 947 voix et arrive derrière les listes du PC et du RGR. Elle n’a qu’un élu. Aux législatives de novembre 1946, André Pradeau est promu second de la liste Lacoste. Cette dernière poursuit son déclin. Elle n’obtient que 41 493 voix. Seul Robert Lacoste est élu.
Aux législatives du 17 juin 1951, André Pradeau est deuxième de la liste SFIO dirigée par Robert Lacoste. La liste est affrontée à cinq autres listes représentant les grands courants politiques de l’époque (PC, RGR/parti radical, MRP, « modérés », RPF). Les quatre listes représentant la Troisième force s’apparentent. L’alliance recueille 104 987 voix pour 193 274 suffrages exprimés. La majorité absolue étant atteinte, elle se partage les cinq sièges du département. Avec 18,6 % des suffrages exprimés, la liste Lacoste obtient deux députés, comme la liste Delbos. André Pradeau est nommé à la commission des pensions et y siège toute la législature. A partir de janvier 1954, il participe aussi aux travaux de la commission de la production industrielle. Au nom de la première, il rédige cinq rapports en grande partie s’intéressant à la retraite des anciens combattants. Le rapport déposé le 21 mars 1952 vise à instituer une allocation spéciale au bénéfice des aveugles enrôlés dans la Résistance. En outre, il dépose une proposition de résolution et trois propositions de loi. Deux de ces textes ont pour objet d’indemniser les victimes d’intempéries dans le département de la Dordogne. La proposition de loi qu’il signe le 23 juillet 1953 tend à simplifier les formalités en vue de l’obtention de l’allocation aux vieux travailleurs par les titulaires de la médaille d’honneur du travail. En séance, il intervient à sept reprises, durant la législature. Il participe avec fréquence au débat budgétaire : il s’intéresse particulièrement aux questions relatives aux anciens combattants et victimes de guerre (exercices 1952, 1953 et 1955). Il se distingue alors par son souhait d’octroyer des « bourses de pilotage » aux victimes d’accidents d’aviation (5 décembre 1953). Il défend la revalorisation de la retraite du combattant et son financement par la loterie nationale (10 mars 1955) et soutient la transformation des emplois administratifs des foyers de pensionnés de guerre en emplois permanents (17 mars 1955).
Le 30 août 1954, il suit les consignes de la direction de la SFIO : il fait partie des socialistes qui, votant contre la motion préalable déposée par le général Aumeran, refusent d’enterrer la Communauté Européenne de Défense (CED).
Aux législatives du 2 janvier 1956, la liste socialiste en Dordogne est de nouveau dirigée par Robert Lacoste et André Pradeau. Celle ci est en compétition avec des listes communiste, poujadiste, avec une liste de droite, avec deux listes radicales et avec une liste dirigée par André Denis, dissident du MRP. Aucun apparentement n’est conclu. Avec 15,5 % des suffrages exprimés, la liste socialiste arrive loin derrière la liste communiste qui recueille 30,4 % des suffrages exprimés. André Pradeau quitte le Palais Bourbon. Il siège au Conseil général de la Dordogne jusqu’à la fin de la Quatrième République.
Marié et père de trois enfants. André Pradeau était Chevalier de la Légion d’honneur et titulaire de la croix de combattant volontaire 1914-1918 et de la médaille de la Résistance.
Il disparaît le 20 janvier 1977, à Ribérac, dans sa soixante-dix-neuvième année.