Adrien, Joseph Prax-Paris
1829 - 1909
Député au Corps législatif de 1869 à 1870, représentant en 1871, député de 1876 à 1889, né à Montauban (Tarn-et-Garonne) le 2 octobre 1829, fils d'un riche négociant, il s'occupa d'économie politique.
Maire de Montauban en 1860, il conserva ces fonctions jusqu'à la fin du régime impérial, dont il se montra partisan.
Candidat officiel aux élections du Corps législatif, le 24 mai 1869, dans la 1re circonscription de Tarn-et-Garonne, il fut élu député par 21 507 voix (32 689 votants, 39 147 inscrits), contre 7 937 à M. Vaïsse-Cibiel, et 3 195 à M. de Limairac. M. Prax-Paris siégea dans la majorité dynastique. Il fit adopter (avril 1870) un amendement réduisant le contingent de 10 000 hommes, et se prononça pour la déclaration de guerre à la Prusse.
Après la chute de l'Empire, il posa sa candidature à l'Assemblée nationale, fut vivement combattu par le préfet de Tarn-et-Garonne qui fit déchirer ses affiches, et confisqua à la poste ses professions de foi et ses bulletins, et n'en fut pas moins élu, le 8 février 1871, représentant du Tarn-et-Garonne, le 2e sur 4, par 35 692 voix (53 345 votants, 74 336 inscrits). Il s'inscrivit au groupe bonapartiste et opina constamment avec la droite : son opposition au gouvernement de Thiers fut des plus vives ; il vota :
- pour la paix,
- pour les prières publiques,
- contre le retour à Paris,
- pour la chute de Thiers au 24 mai,
- contre le septennat,
- contre la loi des maires,
- contre le ministère de Broglie,
- contre les amendements Wallon et Pascal Duprat,
- contre l'ensemble des lois constitutionnelles.
Il prit la parole dans plusieurs discussions et, à propos des adresses que certains conseils municipaux avaient envoyées au chef du pouvoir exécutif, présenta un ordre du jour de blâme qui, adopté par la majorité de l'Assemblée, amena la démission de M. Victor Lefranc, ministre de l'Intérieur.
Au moment de la mort de Napoléon III, il avait adressé au prince impérial une lettre dans laquelle il disait : « La France vous aime, espère et attend. »
Après la session, il se présenta, avec le programme impérialiste de l'appel au peuple, à la fois dans la 1re et dans la 2e circonscription de Montauban : il fut élu, au second tour de scrutin (5 mars 1876), dans l'une avec 8 950 voix (14 209 votants, 17 843 inscrits) contre 5 091 à M. Garrisson, républicain, et dans l'autre avec 6 892 voix (11 854 votants, 14 512 inscrits), contre 6 788 à M. Pagès, constitutionnel. Il opta pour la 1re circonscription, appartint à la minorité conservatrice et bonapartiste, soutint le gouvernement du 16 mai, et vota contre les 363.
Aux élections du 14 octobre 1877, il eut l'appui officiel de l'administration, et l'emporta avec 9 542 voix (14 522 votants, 18 040 inscrits) sur M. Garrisson, républicain, qui n'en obtint que 4 864. Il reprit sa place à droite, se prononça contre les divers cabinets républicains de la législature, et vota :
- contre l'article 7 ,
- contre le retour à Paris,
- contre l'élection de M. Grévy comme président de la République,
- contre l'amnistie, etc.
Il obtint encore le renouvellement de son mandat, le 21 août 1881, par 7 599 voix (14 701 votants, 17 755 inscrits), contre 6 949 à M. Garrisson, parut plusieurs fois à la tribune pour combattre les projets du gouvernement, opina cependant pour le scrutin de liste.
Aux élections du 4 octobre 1885, inscrit en tête de la liste monarchiste du Tarn-et-Garonne, il fut élu député de ce département, le 1er sur 4, par 31 402 voix (59 851 votants, 69 647 inscrits), après une lutte acharnée. La majorité de la Chambre annula l'élection. Mais M. Prax-Paris fut réélu, le 20 décembre 1885, le 1er sur 4, par 31 039 voix (61 785 votants, 70 064 inscrits). Il s'associa à toutes les manifestations de la minorité impérialiste contre le gouvernement républicain, et opina, en dernier lieu :
- contre le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889),
- pour l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution,
- contre les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- contre le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- contre les poursuites contre le général Boulanger.
Conseiller général de Tarn-et-Garonne pour le canton de Caussade depuis 1858.
Chevalier de la Légion d'honneur (11 août 1864).
Né le 2 octobre 1829 à Montauban, mort le 22 septembre 1909 à Caussade (Tarn-et-Garonne).
Député du Tarn-et-Garonne de 1876 à 1902.
(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire . des Parlementaires, t. V, p. 42.)
En 1889, Adrien Prax-Paris est réélu dès le premier tour dans la 1re circonscription de Montauban par 7.829 voix contre 7.196 à son concurrent républicain, Garrison. Opposé à la politique opportuniste, il demande que la constitution soit révisée par une assemblée spécialement élue à cet effet, mais le déclin du boulangisme l'amène à ne faire que de très brèves interventions. Il cesse d'appartenir au Conseil général en 1892.
En 1893, les deux circonscriptions de Montauban ayant fusionné, Prax-Paris l'emporte par 12.844 voix contre 11.657 au député républicain sortant de l'ancienne 2e circonscription.
Toujours défenseur des thèses révisionnistes, il fait néanmoins partie du groupe des ralliés qui soutiendront, pendant deux, le ministère Méline.
En 1898, il est à nouveau réélu dès le premier tour par 13.871 voix contre 9.417 au candidat radical, après avoir fait campagne contre la séparation de l'Eglise et de l'Etat, et contre l'impôt progressif sur le revenu.
Nuançant son opposition au régime, il se réclame de la majorité qui, venue « de tous les points de l'horizon politique sans acception de parti », a soutenu le ministère Meline et « barre la route à la révolution ». Il appelle de ses vœux « l'union et la réconciliation pour la constitution d'un grand parti national » alors que le procès Dreyfus « a révélé des hostilités extérieures et des complicités intérieures contre l'indépendance et l'intégrité de notre sol », et que « notre armée a été l'objet d'attaques sacrilèges ».
Député discret, Prax-Paris se contenta d'être le rapporteur d'élection de plusieurs collèges, ou de mesures d'intérêt local.
À nouveau candidat aux élections de 1902, il est battu au second tour par 12.993 voix contre 12.994 à Caperan, maire de Montauban. Il se retire dès lors dans son château de Treilhou, près de Caussade, où il meurt le 22 septembre 1909.