Renée Prévert
1912 - 1988
PRÉVERT (Renée, Marie, Louise)
Née le 11 juillet 1912 à Dol-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine)
Décédée le 23 novembre 1988 à Rennes (Ille-et-Vilaine)
Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Ille-et-Vilaine)
Député d'Ille-et-Vilaine de 1946 à 1951
Fille d'un père manœuvre et d'une mère femme de ménage très catholiques, Renée Prévert étudie à l'école Notre-Dame à Dol-de-Bretagne et, après avoir passé son certificat d'études, obtient son CAP de comptabilité et commence à travailler dans une petite entreprise où elle tient les livres de compte. A partir de 1929, elle rejoint les Jeunesses ouvrières chrétiennes (JOC) où elle milite jusqu'à la guerre et occupe les fonctions de secrétaire départementale. De 1935 à 1939, elle adhère à la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) dont elle devient secrétaire générale adjointe de l'Union locale. Cette fibre chrétienne et sociale l'amène logiquement à adhérer au Mouvement républicain populaire (MRP) en 1945 dont elle demeure membre jusqu'à son extinction en 1967. Par la suite, elle a été membre de l'Amicale. Candidate sur la liste MRP à la mairie de Rennes en avril 1945, elle est élue et devient maire adjoint aux affaires sociales. Elle ne se représente pas en 1953, mais elle est à nouveau candidate aux élections municipales de 1959 et constamment réélue jusqu'en 1977. Cette année-là, elle décide de se retirer de la vie politique locale.
En octobre 1945, elle accepte de figurer en troisième position sur la liste MRP conduite par Pierre-Henri Teitgen aux élections à la première Assemblée nationale constituante. Avec 117 490 des 273 109 suffrages exprimés, soit 43% des voix, la liste remporte quatre des sept sièges à pourvoir, les trois autres revenant aux communistes, à la SFIO et à la liste d'entente républicaine. Après la validation de son élection, elle est nommée membre de la commission du travail et de la sécurité sociale et de la commission du ravitaillement. Elle dépose une proposition de loi et une proposition de résolution. Il en est de même de deux rapports dont l’un porte sur le projet de loi validant les actes promulgués depuis le 16 juin 1940 en matière d’hygiène et de sécurité des travailleurs. Elle est entendue au cours de la discussion d'interpellations sur la politique du ravitaillement, seule intervention en séance publique de son mandat. Elle vote l'ensemble des nationalisations et en faveur du premier projet constitutionnel.
A nouveau candidate en troisième position sur la liste MRP, aux élections à la deuxième Assemblée constituante en juin 1946, elle retrouve sans difficulté son siège, les chrétiens-démocrates conservant, avec 50,2% des voix, soit 146 100 des 290 873 suffrages exprimés, leurs quatre élus. Son élection est validée le 13 juin 1946. Elle retrouve les deux commissions dans lesquelles elle siégeait précédemment. Elle dépose un rapport sur une proposition de loi tendant à accorder aux salariées, mères de famille, un supplément de leur congé annuel et une proposition de résolution tendant à faire valider par le gouvernement, en vue de leur retraite, le congé sans traitement accordé aux femmes fonctionnaires, dans certaines administrations, pour allaiter ou élever leurs enfants. Elle rend également un rapport sur les opérations électorales dans la sixième circonscription de la Seine, le 12 juin 1946. Elle vote en faveur du second projet de constitution.
Elle figure à nouveau en troisième position sur la liste MRP toujours conduite par Pierre-Henri Teitgen, lors des élections de la première Assemblée nationale. Avec 140 072 des 288 229 suffrages exprimés, soit 48,6%, les démocrates chrétiens gardent leurs quatre sièges, Renée Prévert étant naturellement réélue. Après la validation de son élection, le 29 novembre 1946, outre les deux commissions auxquelles elle appartenait déjà, elle siège à la commission des pensions (1946-1947) et de la comptabilité (1946-1947, puis 1949-1951). Elle est vice-présidente de cette dernière commission, de 1951 à 1952. Elle est enfin nommée jurée à la Haute Cour de justice en 1948-1949. Si elle n'intervient que cinq fois en séance pour évoquer, en défendant trois amendements, les problèmes de ravitaillement et de fraude ou les conditions de travail des femmes et des jeunes, elle dépose en revanche un avis, deux propositions de résolution, sept propositions de loi. Ils portent sur les allocations aux vieux travailleurs, les examens médicaux des salariés, l'approvisionnement ou les conditions de travail des infirmières et des assistantes sociales. Outre un rapport supplémentaire, elle dépose également quatre rapports ; l’un d’entre eux porte sur un projet de loi tendant à modifier le code du travail concernant le repos des femmes en couches, quand l’autre autorise le président de la République à ratifier la convention concernant l’examen médical d’aptitude à l’emploi dans l’industrie des enfants et adolescents. Ses propositions de loi vont toujours dans un sens plus social. Elle vote l'investiture de Léon Blum, la confiance à Paul Ramadier, le 4 mai 1947, qui conduit au départ des ministres communistes du gouvernement, soutient le statut de 1947 de l'Algérie, vote pour le plan Marshall, mais contre le Pacte atlantique, pour les conventions collectives de travail, la loi sur les apparentements et le renouvellement de l'Assemblée nationale, le 12 mai 1951.
Renée Prévert décide, pour des raisons personnelles, de ne pas se représenter aux élections législatives du 17 juin 1951 et ne fut plus jamais candidate à un scrutin national, se contentant de reprendre sa carrière politique à l'échelon municipal à Rennes, en 1959. Elle est décédée le 23 novembre 1988.