Robert Prigent
1910 - 1995
PRIGENT (Robert, Paul, Albert)
Né le 24 novembre 1910 à Saint-Pol-sur-Mer (Nord)
Décédé le 19 juillet 1995 à Paris (XVIème)
Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Nord)
Député du Nord de 1946 à 1951
Ministre de la population du 21 novembre 1945 au 26 janvier 1946
Ministre de la santé publique et de la population du 26 janvier 1946 au 24 juin 1946
Ministre de la population du 24 juin 1946 au 16 décembre 1946
Ministre de l’agriculture du 16 décembre 1946 au 22 janvier 1947
Ministre de la santé publique et de la population du 9 mai 1947 au 22 octobre 1947
Sous-secrétaire d'Etat à la Présidence du Conseil du 14 février 1950 au 2 juillet 1950
Sous-secrétaire d'Etat à l’intérieur du 2 au 12 juillet 1950
D’ascendance bretonne et flamande, Robert Prigent naît dans un milieu modeste de la cité de Jean Bart à Saint-Pol-sur-Mer. Son père commence sa vie professionnelle comme mousse dès l’âge de dix ans et devient matelot au temps de la marine à voile. Celui-ci, orphelin à treize ans et recueilli par un curé, se montre rapidement hostile à la religion pour avoir dû servir la messe en reconnaissance de l’hospitalité de l’ecclésiastique. Sa mère, qui a exercé divers ménages dans des familles huppées du Nord, est pénétrée quant à elle d’une foi sincère et pratiquante. Elle parvient à donner à son fils une éducation religieuse assortie d’un libre choix spirituel, passé le moment de la communion, démarche à laquelle le père ne vit jamais rien à redire. De cette époque, il conserva toute sa vie la certitude d’être passé « d’une imprégnation catholique un peu traditionnelle à une découverte de Dieu, à une foi profonde ». Robert Prigent, qui perd son père à l’âge de treize ans, étudie à l’école primaire Jules Ferry de Rosendaël jusqu’au certificat d’études. Il reçoit une bourse nationale et peut ainsi s’inscrire à l’Ecole pratique de commerce et d’industrie de Dunkerque où il obtient son CAP d’ajusteur-électricien. À l’âge de seize ans, il rentre aux aciéries de Firmigny à Leffrincoucke où il travaille en usine durant trois ans. Il est alors mis au chômage pendant deux ans et effectue son service militaire au 8ème Génie de Versailles en 1932. En octobre 1933, il est embauché dans la même aciérie. Au même moment, il est sollicité pour remplir la fonction de secrétaire fédéral des Jeunesses ouvrières chrétiennes (JOC) de la ville de Dunkerque. Moins de trois mois plus tard, en janvier 1934, il devient permanent de l’association, secrétaire de l’Union locale des syndicats chrétiens dunkerquois et adhère à la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) naissante. Il est également adhérent du Parti démocrate populaire (PDP) et abonné au Petit démocrate. En 1937, en vue du grand congrès du dixième anniversaire de la JOC au Parc des Princes, il est étroitement associé à l’organisation de cette manifestation. Il y acquiert à l’occasion la réputation de concepteur de « liturgies jocistes » et se rapproche ainsi des responsables nationaux qui lui confient, en septembre 1937, la fonction de rédacteur-adjoint de Monde ouvrier, l’organe de la Ligue ouvrière chrétienne dont il prend en charge l’animation pour l’ensemble de la région Nord. Il seconde Paul Bacon dans son travail éditorial et rencontre alors Fernand Bouxom. En janvier 1938, il épouse Thérèse Béhague, secrétaire fédérale de la Jeunesse ouvrière chrétienne féminine (JOCF) de Roubaix-Tourcoing. Durant toute cette décennie, il est notable de constater le glissement de Robert Prigent de l’activité strictement syndicale à l’Action catholique, à l’instar d’un Paul Bacon ou d’un Jules Catoire dont il fut l’ami et le disciple attentif.
Mobilisé en septembre 1939, il combat dans le service des transmissions près de Vouziers, dans les Ardennes, comme Louis Beugniez. Il est en permission à Roubaix pour des raisons familiales lors de la percée des Ardennes. Alors que le train censé le ramener au front fait une halte à Versailles, il se soustrait au convoi et rallie à pied la Dordogne où il organise avec une trentaine de jacistes rencontrés à la messe une réunion durant laquelle il exprime ses doutes quant au sort fait par les nazis aux catholiques en juin 1940. Sa première réaction face à l’Occupation est donc motivée moins par des raisons patriotiques que religieuses. Il décide, après sa démobilisation, de retourner dans la désormais « zone occupée » et d’y réorganiser, avec son épouse, la Ligue ouvrière chrétienne (LOC) dispersée de fait. Il conçoit le même dessein pour la zone interdite et sillonne les villes de Calais, Dunkerque, Boulogne, Laon ou Tergnier. Alors que se pose la question de l’attitude de la LOC envers l’occupant, Robert Prigent opte, lors d’un conseil fédéral, pour une action dénuée de tout caractère politique et un rapprochement avec les organisations familiales dans l’éventualité de participer un jour aux futures structures administratives de l’État nouveau. Au mois d’août 1941, les dirigeants nationaux se réunissent à Lyon et transforment la LOC en Mouvement populaire des familles, en décidant de l’élargir aux non-chrétiens. Prigent accepte cette déconfessionnalisation car il souhaite donner à sa ligue les moyens de participer à la politique familiale de Vichy, notamment à la rédaction de la « Charte de la famille ».
Pourtant, Robert Prigent n’adhère pas intégralement aux orientations du régime de Vichy et rejoint en 1941 l’Organisation civile et militaire fondée par Maxime Blocq-Mascart et Robert Farjon, sans qu’il ait véritablement conscience d’entrer sur le moment en résistance. Il fait partie du cercle national d’études de l’OCM et travaille sur les questions institutionnelles. Il participe aux travaux du mouvement en tant que militant syndical ouvrier. Ce statut lui vaut d’être désigné à l’Assemblée consultative provisoire en octobre 1943. Il quitte alors la France métropolitaine, rallie brièvement Londres et part pour Alger. Il siège à l’Assemblée consultative provisoire au sein du groupe « résistance » dont il devient rapidement le secrétaire. Une fois sa désignation validée le 9 novembre 1943, il est nommé membre des commissions de l’éducation nationale, de la santé publique et de la jeunesse en novembre 1943, des finances en janvier 1944, puis de l’intérieur en mars. Il rejoint par la suite celle de la jeunesse et des sports en novembre 1944, puis la commission d’enquête sur les fournitures de papier de presse en mars 1945. Il dépose un certain nombre de rapports, propositions de loi ou de résolution visant à la création d’un Commissariat national à la jeunesse (23 novembre 1943), à l’extension du prêt au mariage (6 février 1945), à l’équité entre hommes et femmes des droits à la retraite ou à la création d’un Conseil supérieur de l’immigration (21 mars 1945).
Il intervient à de nombreuses reprises en séance sur les discussions budgétaires, l’élargissement de l’ACP, la création de comités techniques ou d’une Commission supérieure des allocations familiales. Il rédige également avec le juriste Hauriou, au nom du groupe « résistance », un amendement favorable à l’octroi du droit de vote aux femmes, amendement resté attaché à son nom. Il prend part aux discussions portant création de la sécurité sociale au nom du groupe MRP, auquel il a naturellement adhéré dès sa fondation.
L’activisme parlementaire de Robert Prigent lui vaut la confiance de Marc Rucard, chargé des affaires intérieures, qui lui offre la mission de rétablir l’Entraide nationale pour la population dans les départements. Il rejoint Londres durant l’été 1944 et débarque, à la fin du mois d’août, à Saint-Pierre-Eglise, puis à Bayeux. Il commence alors à sillonner les départements libérés et nomme les responsables pour l’Entraide française au sein des comités départementaux de libération (CDL). Il arrive à Paris le 24 août 1944. Il est alors nommé, peu après la Libération de la capitale, commissaire général à la Famille, fonction qu’il occupe jusqu’en février 1945 avant de la transmettre à Alfred Sauvy. À ce titre, il met en œuvre deux mesures importantes : la création de l’Union nationale des associations familiales et le maintien de l’existence de l’Institut national d’études démographiques créé sous Vichy par Alexis Carrel.
La désignation de la première Assemblée nationale constituante donne à Robert Prigent l’occasion de se porter candidat en seconde position sur la liste MRP que Maurice Schumann conduit dans la deuxième circonscription du Nord. Le 21 octobre 1945, avec 186 557 des 451 443 suffrages exprimés, soit 41,3% des voix, la liste démocrate-chrétienne remporte quatre des neuf sièges à pourvoir, les socialistes et communistes en gagnant respectivement trois et deux. L’importante activité parlementaire comme les compétences particulières de Robert Prigent en matière familiale et sociale lui valent d’être pressenti par le MRP pour remplir les fonctions de ministre de la population, dans le premier gouvernement provisoire formé par Charles de Gaulle. Il est nommé à ce poste ministériel le 22 novembre 1945 et conserve son portefeuille élargi à la santé publique dans le cabinet Gouin, le 27 janvier 1946. Il dépose à ce titre six projets de loi relatifs à l’exercice des professions d’assistantes ou d’auxiliaire de service social et d’infirmières ou d’infirmiers (26 février 1946), à la lutte contre le proxénétisme et les maladies vénériennes (22 mars 1946), à la fixation du statut des préparateurs en pharmacie (29 mars 1946) ou à la révision des salaires moyens départementaux (8 avril 1946). Il présente également deux projets de loi ayant trait à l’exercice des professions de médecin, chirurgien-dentiste et sage-femme (18 avril 1946) et à la création d’un conseil supérieur de l’entraide sociale (25 avril 1946). Il intervient à chaque fois pour défendre ses projets ainsi que le budget de son ministère. Il vote l’ensemble des projets de loi sur les nationalisations mais s’oppose au premier projet constitutionnel.
De nouveau candidat, cette fois aux élections à la seconde Assemblée nationale constituante en juin 1946, il se présente à la tête de la liste MRP, mais désormais dans la première circonscription du Nord. Avec 38 357 des 120 874 suffrages exprimés, soit 31,7% des voix, sa liste remporte deux des quatre sièges à pourvoir, la SFIO en gagne un, le dernier revenant à la liste des Républicains indépendants conduite par Paul Reynaud. Après la validation de son élection le 5 juillet 1946, Robert Prigent est confirmé par Georges Bidault comme ministre de la population, la santé publique incombant à René Arthur. Il ne dépose aucun projet de loi, mais intervient dans diverses discussions sur les distributions de vivres aux enfants n’étant pas accueillis dans les colonies de vacances (23 juillet 1946) ou sur le régime des prestations familiales (6 août 1946). Il ne peut pas prendre part au vote du second projet de constitution le 28 septembre 1946, étant alors retenu hors de Paris par ses fonctions ministérielles.
Il se présente aux élections législatives de novembre 1946 et conduit à nouveau la liste MRP dans la première circonscription du Nord (Dunkerque). Celle-là recueille 36 821 des 122 722 suffrages exprimés, soit 30% des voix, score suffisant pour assurer la réélection de Prigent. En revanche, les démocrates-chrétiens perdent leur second siège qui revient aux communistes, la SFIO et Paul Reynaud conservant chacun le leur. Après la validation de son élection, le 29 novembre 1946, il est nommé membre des commissions de la famille, de la population et de la santé publique (1947-1948), de la marine marchande (1947-1951), des finances (1947-1949), des moyens de communication et du tourisme (1950-1951), de la reconstruction et des dommages de guerre (1950-1951). Il est désigné par cette dernière pour faire partie de la sous-commission chargée de suivre et d’apprécier la mise en œuvre de la convention de coopération économique européenne et du programme de relèvement européen, le 24 février 1951 ; puis, le 13 mars suivant, au nom de la même commission, il fait partie de celle qui est chargée de procéder à une étude d’ensemble des divers régimes de prestations familiales. Il est enfin nommé juré à la Haute Cour de Justice en mai 1948.
Durant cette législature, Robert Prigent dépose trois projets de loi en qualité de ministre de la santé publique et de la population du cabinet Ramadier. Il propose notamment le dépistage des malades vénériens contagieux et leur traitement (6 août 1947) et le renforcement de la protection maternelle et infantile (11 août 1947). En sa qualité de ministre de la santé publique et de la population, il intervient régulièrement en séance (cinq reprises en cinq mois), notamment lors de la discussion de son budget où il répond aux nombreux amendements déposés par les parlementaires. Il prend régulièrement la parole pour défendre la politique familiale du gouvernement. Ainsi, en juin 1947, déclare-t-il souhaiter « que le programme économique et social du gouvernement tienne grandement compte du problème familial ». Il occupe, par la suite et à nouveau, deux fonctions ministérielles. Il est secrétaire d’État à la présidence du Conseil dans le deuxième cabinet Bidault, du 14 février au 29 juin 1950, en remplacement de Paul Bacon puis, jusqu’au 11 juillet, il devient secrétaire d’État à l’intérieur dans l’éphémère cabinet Queuille. Il ne dépose aucun projet de loi, mais répond régulièrement à diverses interpellations sur les aspects les plus variés de la politique du gouvernement.
Robert Prigent a également été vice-président de l’Assemblée nationale, du 11 janvier 1949 au 23 février 1950. Il a présidé, à ce titre, soixante-et-une séances de l’Assemblée, donné lecture de messages des présidents de la République ou du Conseil et clôt la session de 1949. En qualité de simple député, c’est-à-dire de novembre 1946 à mai 1947, d’octobre 1947 à janvier 1949, puis de juillet 1950 à juin 1951, il a également déposé huit textes (quatre propositions de résolution, trois propositions de loi et un avis). Ceux-ci portent sur l’amélioration de la fiscalité des marins-pêcheurs (25 mars 1947), le transfert gratuit et la restitution des corps des anciens combattants et victimes de la guerre (3 juin 1948), le budget de la marine pour l’exercice 1949 (24 février 1949), l’octroi de crédits aux ports de la mer du Nord et de Dunkerque en particulier (4 mars 1949), la mise en œuvre d’une étude complète de la situation démographique en métropole (2 février 1950) ou l’allocation de crédits supplémentaires à l’industrie textile (17 octobre 1950). Il intervient quatorze fois, pour plaider notamment la cause des contribuables des poches de Dunkerque et de l’Atlantique (20 mars 1947), pour lutter contre l’alcoolisme (30 décembre 1947), pour fixer le prix du gaz en France (30 décembre 1948), pour encourager fiscalement la production textile le 2 août 1950 puis le 19 avril 1951, pour défendre l’extension des HLM lors de la discussion du budget de la reconstruction le 18 avril 1951 ou, le lendemain, pour favoriser le relogement des expulsés.
Il vote les investitures des cabinets Blum et Ramadier, vote la question de confiance entraînant le départ des ministres communistes du gouvernement, ne prend pas part aux votes du plan Marshall et des conventions collectives alors qu’il préside les séances lors desquelles intervient le vote. Pour les mêmes raisons, il ne peut se prononcer sur la ratification du Pacte atlantique, mais vote en faveur de la loi sur les apparentements.
Robert Prigent se représente aux élections législatives du 17 juin 1951 mais, dans un contexte de baisse générale d’audience du MRP, sa liste ne recueille que 23 486 voix, soit 17,5% des suffrages exprimés en moyenne de liste : l’ancien ministre perd son siège. Après sa défaite, il continue de siéger au bureau national et à la commission exécutive du MRP et est recruté en 1954 comme chargé de mission au cabinet de Georges Bidault, alors ministre des affaires étrangères. Il travaille également, à partir de 1951, au syndicat des tailleurs de lin, à Saint-André, dans le Nord.
Il tente une nouvelle fois sa chance aux élections législatives anticipées du 2 juin 1956, mais n’obtient que 23 399 voix, soit 15,7% des suffrages exprimés, ce qui est encore insuffisant pour retrouver son siège. Il renonce dès lors à briguer tout mandat et, de 1956 à 1976, prend la direction de l’Union nationale interfédérale des œuvres privées sanitaires et sociales. En 1960, il préside la Commission d’étude de la famille, chargée de réfléchir aux divers éléments de la politique familiale et qui aboutit à la remise d’un rapport en décembre 1961. Dans les années 1960, il siège au Conseil économique et social et au Conseil supérieur de la mutualité. A partir de 1962, il préside le Comité national de liaison pour la réadaptation des handicapés. Membre du Conseil de la Société internationale pour la réadaptation des handicapés (ISRD), à partir de 1963, il est nommé à la même époque au comité exécutif de la Conférence des organisations mondiales, intéressée à la réadaptation des handicapés (CWOIH). De 1970 à 1986, il occupe le poste de directeur général du Centre de liaison, d’études, d’information et de réflexion sur les problèmes des personnes âgées. En 1974, il accède à la vice-présidence de la Commission supérieure des allocations familiales et se voit confier, en juin 1977, la présidence du Secours catholique où il succède à Pierre Renaudin. Il demeure à la tête de l’organisation jusqu’en 1983. Par ailleurs, il a aussi rempli les fonctions de vice-président du Comité français de la campagne mondiale contre la faim dépendant du FAO et été membre du conseil d’administration de l’École nationale de la Santé publique, de la Fondation nationale de gérontologie et de la Fondation Claude Pompidou.
En 1954, il a publié un ouvrage intitulé Renouveau des idées sur la famille et a régulièrement collaboré, à partir de 1956, à la revue mensuelle Union sociale. A la fin des années 1970, Robert Prigent portait un regard assez sévère sur la vie et les hommes politiques et a confié s’être senti « beaucoup plus à l’aise dans le milieu social car les relations humaines y sont meilleures, plus désintéressées, plus chaleureuses ». La vie politique est, à ses yeux, « amère, pleine de fiel, de haine, de rancune. Elle n’est pas faite pour des hommes un peu sensibles ». Il tirait même, avec regret, le bilan de sa famille politique : « même dans le groupe de vos amis, aussitôt […] que vous êtes chargé d’une responsabilité, vous êtes l’objet de critiques, de mises en cause ». Il a toutefois accepté de présider l’Amicale des anciens du MRP de 1986 à 1993.
Ce père de quatre enfants était grand croix de l’Ordre national du mérite, commandeur de la Légion d’honneur, de l’Ordre national de la Santé publique et chevalier de l’Ordre du mérite social. Il appartenait également à l’Ordre souverain de Malte (commandeur de la Croix du mérite de première classe avec couronne), détenait le grand cordon du Nicham Iftikar, la médaille de l’éducation surveillée et la médaille d’argent de la Ville de Paris.
Robert Prigent est décédé à Paris le 19 juillet 1995, dans sa quatre-vingt-cinquième année.