Georges Prisset
1911 - 1975
PRISSET (Georges, Auguste)
Né le 30 novembre 1911 à Cholet (Maine-et-Loire)
Décédé le 31 mars 1975 à La Roche-sur-Yon (Vendée)
Député de Maine-et-Loire de 1956 à 1958
Issu d’une famille d’industriels du textile du Maine-et-Loire, Georges Prisset, après avoir étudié au collège Colbert de Cholet et obtenu son certificat d’études, commence à travailler dans l’entreprise paternelle dont il prend la direction à la veille de la seconde guerre mondiale. Il se montre attentif au sort des réfugiés dont il rejoint le comité d’accueil départemental jusqu’à l’armistice. Il poursuit ses activités de confection textile à Cholet sous l’Occupation.
A la Libération, ce catholique pratiquant adhère au Mouvement républicain populaire (MRP) et, fort de la notoriété locale dont il jouit, se présente aux élections municipales d’octobre 1945 à Cholet. La victoire de la liste démocrate-chrétienne lui offre son premier mandat de conseiller municipal qu’il conserve tout au long de la Quatrième République. Elu premier adjoint chargé des travaux publics en octobre 1947, il le demeure jusqu’en mai 1958 lorsqu’il devient maire de sa ville natale, fonction qu’il occupe jusqu'en 1965.
Quoique très présent dans la vie politique choletaise, Georges Prisset n’est candidat à aucune des élections législatives jusqu’en 1956. Finalement, le MRP, qui avait obtenu deux des six sièges à pourvoir le 17 juin 1951, le sollicite pour figurer en deuxième position de liste. L’un des deux députés sortants, Charles Barangé, qui ne souhaite pas être réélu, n’accepte de se présenter qu’à la condition d’apparaître en dernière position. Dans la perspective du scrutin du 2 janvier, un apparentement est conclu entre le MRP, le Centre national des Indépendants (CNI), les Républicains sociaux et les Indépendants d’action démocratique et paysanne. Il obtient 50,5% des suffrages exprimés et remporte donc la totalité des sièges. Le MRP recueille 53 075 des 254 739 suffrages exprimés, soit 20,8% des voix, et gagne trois sièges. Georges Prisset est donc élu à l’Assemblée nationale. Après la validation de son élection, le 20 janvier 1956, il rejoint les commissions de la famille, de la population et de la santé publique (1956-1958), des moyens de communication et du tourisme (1956-1957), de l’éducation nationale (1956-1958) et de la reconstruction, des dommages de guerre et du logement (1957-1958).
Avec douze rapports - dont un supplémentaire – et deux propositions de loi, il se révèle relativement actif, quoique ses préoccupations aient trait pour l’essentiel aux questions agricoles et laitières, à la santé publique, à la lutte contre l’alcoolisme et aux retraites. Il fait, du thème de la lutte contre l’alcoolisme, le leitmotiv de ses interventions (rapport du 7 novembre 1956 ; rapport supplémentaire du 12 décembre 1956 ; rapport du 6 février 1957), en défendant notamment la fermeture hebdomadaire des débits de boissons. En matière de santé publique, il intervient dans la réglementation des substances toxiques (19 juin 1957), pour l’aide sociale dans les établissements hospitaliers (31 janvier 1957 ; 3 juin 1958) ou pour la qualification professionnelle du métier d’opticien (26 mars 1958). Il est en revanche l’un de ceux qui, après les événements de Budapest, proposent la création d’un lycée franco-hongrois (28 novembre 1957).
Il intervient à cinq reprises en séance, notamment lors de deux discussions parlementaires dans lesquelles il remplit la fonction de rapporteur. C’est le cas avec la proposition de loi relative à la fermeture hebdomadaire des débits de boissons. Il y montre l’intérêt social du projet, au travers du repos hebdomadaire, le 24 janvier 1957. Le 25 juin de la même année, il s’investit dans les débats relatifs au métier de la coiffure ; il est rapporteur de la proposition de résolution tendant à inviter le gouvernement à compléter et à renforcer la règlementation des substances toxiques employées pour la coiffure. D’autre part, il s’interroge publiquement, devant le président du Conseil Félix Gaillard, sur l’opportunité d’ouvrir une usine de traitement d’uranium dans l’Aude (27 décembre 1957).
Durant cette dernière législature, Georges Prisset vote les pouvoirs spéciaux, puis le projet de loi sur les institutions en Algérie. Il s’exprime en faveur de la Communauté économique européenne (CEE) et l’Euratom, ainsi que pour la proclamation de l’état d’urgence. Il se prononce pour l’investiture, puis contre la chute de Guy Mollet, s’abstient lors de l’investiture de Bourgès-Maunoury, mais vote contre sa chute. Il soutient Félix Gaillard, lors de l’investiture de son cabinet, comme lors du scrutin qui entraîne sa chute. Il accorde sa confiance à Pierre Pflimlin et vote la confiance au général de Gaulle le 1er juin 1958. Il accorde les pleins pouvoirs au président du Conseil investi et accepte, le même jour, le principe d’une révision constitutionnelle.
Lors des élections législatives de 1958, Georges Prisset se présente dans la cinquième circonscription du Maine-et-Loire, sous les couleurs du MRP. Il obtient au premier tour, le 23 novembre, un score plus qu’honorable puisque, avec 14 702 des 51 659 suffrages exprimés, soit près de 28,5% des voix, il talonne le candidat investi par l’Union pour une nouvelle République (UNR), arrivé en tête avec 29,6%. Il doit cependant s’incliner le dimanche suivant devant son concurrent gaulliste, René Le Bault de la Morinière, qui l’emporte avec plus de 53,7% des voix. Georges Prisset obtient 16 355 des 50 219 suffrages exprimés, soit près de 32,6% des voix. En revanche, l’ancien député de Maine-et-Loire est élu conseiller général de Cholet le même jour avec près de 52,5% des suffrages exprimés. Il conserve son canton lors du scrutin suivant. De nouveau candidat, lors des élections de novembre 1962, ce dernier tente une nouvelle fois de reconquérir son siège perdu quatre ans plus tôt. Malgré la confirmation de son bon ancrage local (12 817 des 47 619 suffrages exprimés, soit 26,9% des voix), Georges Prisset est défait par le député sortant qui l’emporte dès le premier tour dans cette même circonscription. Il renonce alors à se représenter en 1967 et se consacre dès lors à ses seules fonctions d’entrepreneur.
Très investi dans la vie locale, Georges Prisset a été membre de la Commission administrative des hospices à partir de 1947, du Comité d’aide sociale, de l’Office HLM de Cholet, des conseils d’administration de la Caisse coopérative d’entraide du textile ou des deux collèges Colbert. Il a fondé ou animé de nombreuses associations comme celle des Anciens du Train des équipages, le syndicat d’initiative, le Comité permanent des Fêtes de Cholet, le Bol d’air choletais ou les Anciens du collège Colbert. Du reste, il est l’auteur d’une Histoire du collège Colbert. Officier de l’Instruction publique, il est décédé accidentellement le 31 mars 1975 à La Roche-sur-Yon.
Date de mise à jour: août 2016