Prudent, Onésime Prudent-Dervillers
1849 - 1896
- Informations générales
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- Né le 1er décembre 1849 à Beuvardes (Aisne - France)
- Décédé le 31 octobre 1896 à Paris (Seine - )
1849 - 1896
Né le 1er décembre 1849 à Beuvrard (Aisne), mort le 31 octobre 1896 à Paris.
Député de la Seine de 1893 à 1896.
Ancien maître tailleur, M. Prudent Dervillers peut être considéré comme l'un des fondateurs du Parti ouvrier. II en a été l'un des membres les plus actifs et c'est sous cette étiquette qu'il fut élu conseiller municipal de Paris, pour le quartier Croulebarbe du XIIe arrondissement, en 1889. Il participait alors activement aux campagnes électorales au cours desquelles il défendait avec ardeur son ami intime Chabert.
C'est ainsi que, candidat du Parti ouvrier socialiste révolutionnaire, il se présenta aux élections générales législatives du 20 août 1893, dans la deuxième circonscription du XIXe arrondissement de Paris.
Il fut élu, au scrutin de ballottage, le 3 septembre, par 1.912 voix contre 1.417 à M. Charles Bos, rédacteur du Rappel, radical-socialiste, sur 4.828 votants. (Au premier tour, M. Bos avait obtenu 1.198 voix contre 1.151 à M. Dervillers, 870 à Eugène Fournière, socialiste, 643 à M. Warnault, socialiste guesdiste, 592 à M. Blanc, radical, et 277 à M. Chapelle, socialiste révisionniste.)
Membre de diverses Commissions et secrétaire du dixième bureau, Prudent Dervillers suivait de très près les débats de la Chambre. Il a notamment pris part aux discussions : de l'interpellation de M. Faberot sur le maintien de la fermeture de la bourse du travail ; du projet de loi concernant les contributions directes et taxes assimilées pour l'exercice 1895 ; du projet de loi relatif à l'allocation d'une pension exceptionnelle à la veuve de M. A. Burdeau, président de la Chambre ; du projet de loi modifié par le Sénat tendant à ouvrir au Ministre de l'Intérieur, sur l'exercice 1894, un crédit extraordinaire de 1.200.000 francs destiné à venir en aide aux victimes des orages et des inondations dans la région du Nord.
Au cours des débats sur le budget de 1895, il intervint fréquemment, notamment sur le budget de la Légion d'honneur, en déposant, avec M. Lavy, un amendement portant suppression de certains chapitres et création d'un chapitre 6 tendant à attribuer des bourses pour les enfants d'officiers ou de légionnaires ; sur le budget des Affaires étrangères, en défendant deux amendements dont l'un tendait à la suppression de l'ambassade près du Vatican et l'autre prévoyait une augmentation de 50.000 francs des crédits du chapitre 4 pour la création d'agents commerciaux ; sur le budget de l'Instruction publique, en soutenant un amendement tendant à augmenter de 100.000 francs les crédits relatifs à l'enseignement primaire, aux examens et aux cours d'études ; sur le budget de l'Intérieur par le dépôt, avec plusieurs de ses collègues, d'un amendement portant suppression des agents secrets de sûreté générale.
Il prit également part aux débats du budget de 1896. Lors de la discussion sur le budget de l'Intérieur, il déposa un amendement tendant à augmenter le crédit du chapitre 24 concernant la célébration de la Fête nationale du 14 juillet. Au cours de la discussion du budget des Postes et Télégraphes, il présenta, avec M. Lavy, un amendement tendant à l'établissement de bureaux auxiliaires.
Il intervint également au cours de la discussion de la proposition de loi portant modification de la loi du 2 novembre 1892 sur le travail des enfants, des filles mineures et des femmes dans les établissements industriels.
Au cours de son bref mandat, Prudent Dervillers avait demandé à interpeller le Gouvernement, une première fois, sur les mesures que celui-ci comptait prendre pour remédier au chômage et, une seconde fois, sur la situation à Madagascar.
Prudent Dervillers a déposé, avec plusieurs de ses collègues, une proposition de loi ayant pour objet l'adjonction de trois paragraphes à l'article 1780 du Code civil, concernant le contrat de louage.
Il a toujours fait preuve d'une application spéciale pour les questions d'affaires, les réformes financières, administratives et sociales.
Il a notamment fait partie des 202 députés qui se sont prononcés pour la révision des lois constitutionnelles.
Il mourut, en cours de mandat, à l'âge de 47 ans, le 31 octobre 1896. Le président Henri Brisson prononça son éloge funèbre au cours de la séance du 31 octobre 1896 : « Il exposait ses idées dans un langage limpide, sous une forme agréable et qui donnait le désir d'être d'accord avec lui. Les débuts promettaient à l'œuvre législative, un collaborateur précieux. Il nous quitte, bien jeune encore, laissant parmi nous le souvenir des relations les plus courtoises. Nos regrets sont toujours plus vifs lorsque nous voyons disparaître un collègue que son âge et son mérite appelaient à rendre encore de longs et sérieux services. »