Paul, Joseph Pugliesi-Conti
1861 - 1933
Né le 6 juillet 1861 à Saint-Pons (Hérault), mort le 2 janvier 1933 à Paris (17e). Député de la Seine de 1902 à 1919.
Paul Pugliesi est le fils d'Antoine Pugliesi, sous-préfet de Saint-Pons ; par jugement du tribunal civil de Saint-Pons en date du 22 avril 1868, ce dernier obtint le droit de porter le nom de Pugliesi-Conti : son épouse était en effet Marie Laure Stéphanie Conti. Elève au lycée Louis le grand puis à la Faculté de droit de Paris, il s'inscrivit en 1887 au barreau de Paris et devint le secrétaire de Me Lalle.
Républicain-nationaliste, il fut élu conseiller municipal de la Plaine-Monceau en 1900. Egalement conseiller général, cet économiste qui publia un ouvrage : La vérité sur l'ambassadeur Pozzo di Borgo, se présenta aux élections législatives de 1902 dans le XVIIe arrondissement de Paris (1re circonscription). Il fut élu au second tour, où il obtint 8.463 suffrages sur 17.467 inscrits et 12.869 votants contre son principal concurrent, Bompard, qui recueillit 4.252 voix.
A la Chambre, il s'inscrivit au groupe des indépendants. Il fut membre de la commission chargée de procéder à une enquête sur les opérations électorales de la 5e circonscription de Saint-Denis ; il déposa, en particulier, une proposition concernant les cochers de place et de remise, il intervint dans la discussion d'une proposition de loi de Charles Bos relative à l'incompatibilité des fonctions de conseiller municipal de Paris avec le mandat de sénateur ou de député. Il demanda à interpeller le gouvernement sur l'enlèvement des christs dans les salles d'audience des cours et tribunaux. D'une manière générale, en outre, les questions juridiques l'intéressèrent particulièrement.
Paul Pugliesi-Conti se représenta aux élections législatives de 1906 ; il fut réélu, dans la même circonscription, au premier tour de scrutin par 7.910 voix sur 17.181 inscrits et 13.807 votants, son concurrent immédiat, Marchal, ne recueillant que 3.079 suffrages.
Il fut membre de la commission des congés au cours de cette législature. Il déposa une proposition de loi sur les outrages au drapeau national ; il intervint sur les problèmes concernant l'indemnité parlementaire, les conseils de prud'hommes. Il demanda en particulier à interpeller le gouvernement sur la propagande antipatriotique de la confédération générale du travail... Réélu aux élections de 1910, par 9.026 suffrages sur 17.060 inscrits et 13.329 votants, il distançait largement son concurrent Bauzin qui n'eut que 2.913 voix.
Membre de la commission de la marine, puis de la commission des postes et télégraphes, il s'illustra en revendiquant pour les Chambres, à titre consultatif - sur toutes les questions économiques, administratives ou politiques - la possibilité de provoquer un référendum ; pour exercer ce nouveau droit, la délibération devait résulter d'un vote simultané dans les deux assemblées, affirmant l'avis favorable du tiers au moins des membres de chacune des deux assemblées. Partisan convaincu de la représentation proportionnelle, il était persuadé que celle-ci et le référendum se complétaient démocratiquement. A ses yeux la représentation proportionnelle avait les avantages de la sincérité, de la clarté et de la justice ; le référendum ne pouvait être confondu avec le plébiscite ; le référendum était d'autant plus nécessaire que « les élections sont beaucoup plus une lutte entre les partis politiques qu'un moyen de dégager la pensée de la majorité sur un point particulier ».
Paul Pugliesi-Conti fut de nouveau réélu en 1914, au premier tour de scrutin, toujours dans la même circonscription, par 9.191 voix sur 16.633 inscrits, 12.602 votants, Haguanar, candidat malchanceux, n'ayant obtenu que 1.612 suffrages.
Sous cette législature, membre de la commission du travail et de la commission des postes et télégraphes, il déposa une proposition en particulier sur le travail national. Il invita le gouvernement à déposer un projet de loi ordonnant le transport au Panthéon des cendres de Paul Déroulède. Les questions sociales, les problèmes consécutifs à la guerre fournirent les thèmes de ses interventions sans oublier, bien entendu, le problème de la réforme de la loi électorale. En avance sur la législation de notre époque, il eût désiré que l'on accordât le droit de vote aux soldats.
Ce partisan de la représentation proportionnelle ne devait pas être réélu en 1919, sous une législation qui amalgamait le principe majoritaire et le principe de la représentation proportionnelle. Inscrit sous l'étiquette de la liste bloc national républicain, union républicaine, socialiste et nationale, il n'obtint que 85.253 suffrages.
Paul Pugliesi-Conti mourut à son domicile parisien le 2 janvier 1933, à l'âge de 72 ans.