Martial Berdoly
1844 - 1905
- Informations générales
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- Né le 29 février 1844 à Bordeaux (Gironde - France)
- Décédé le 23 septembre 1905 à Uhart-cize (Basses-Pyrénées - France)
1844 - 1905
Né à Bordeaux (Gironde) le 29 février 1844, mort à Uhart-Mixe (Basses-Pyrénées) le 23 septembre 1905.
Député des Basses-Pyrénées de 1893 à 1900 Sénateur des Basses-Pyrénées de 1900 à 1905.
Martial-Henri Berdoly, fils d'un ingénieur civil de Bordeaux, fit ses études classiques et juridiques à Paris et s'inscrivit en 1869 comme avocat au barreau de Saint-Palais, chef lieu de canton des Basses-Pyrénées. Il possédait dans ce canton le château d'Uhart, que son père avait acquis en 1833, et il était un des plus grands propriétaires fonciers de l'arrondissement de Mauléon. Atteint d'une affection de la gorge, il ne fit pas campagne pendant la guerre de 1870- 1871, mais fut mobilisé dans les bureaux du Ministère de la Guerre à Bordeaux. Attiré par la politique comme son père qui s'était présenté aux élections d'avril 1848 dans les Basses-Pyrénées, Martial Berdoly, républicain libéral et modéré, mais, comme il le disait lui-même «ferme dans sa modération», entreprit de conquérir à la République l'arrondissement de Mauléon, considéré alors comme un des fiefs du parti conservateur. Il y fut d'abord sous-préfet de 1880 à 1884. Il démissionna, pour se présenter sur la liste républicaine, aux élections générales de 1885 - qui eurent lieu au scrutin départemental - mais il arriva le dernier de douze candidats, ayant recueilli au premier tour 37.934 voix, alors que son concurrent le plus favorisé obtenait 46.836 suffrages.
En revanche, il se fit élire le 1er avril 1886 Conseiller général du canton de Saint-Palais. Il fit partie de la Commission départementale des Basses-Pyrénées et du Conseil départemental de l'instruction primaire, rédigea des rapports sur la situation de l'agriculture, présida les comices agricoles de l'arrondissement de Mauléon où sa popularité grandit.
Il se présenta à nouveau aux élections générales de 1889, contre Louis Etcheverry, membre d'une famille baïgorrienne influente, fils et neveu d'anciens députés - son père était bonapartiste -; il obtint 5.891 voix, son concurrent était élu avec 6.906 suffrages.
Cette élection fut contestée à la Chambre où l'on accusa Etcheverry d'avoir bénéficié « d'ingérences cléricales ».
Etcheverry pour se défendre, accusa, non sans vraisemblance, son adversaire d'avoir reçu de son côté l'appui de l'administration. Son élection fut annulée le 27 janvier 1890.
L'élection partielle qui suivit, le 2 mars 1890, ne fut pas plus favorable à Berdoly : il obtint 5.944 voix et Etcheverry fut réélu avec 6.275 voix.
Berdoly dut attendre les élections du 20 août 1893 pour battre son concurrent. Il y réussit au premier tour de scrutin ayant recueilli 6.670 voix et Etcheverry 6.602. Dans son journal Le réveil Basque, Berdoly avait défendu une République libérale et soutenu que le clergé, encore tout puissant alors au Pays basque, devait se confiner dans son rôle religieux. La campagne électorale avait été si violente qu'à Arrast-en-Soule un partisan d'Etcheverry avait été tué dans une rixe ; des femmes se signaient au passage de Berdoly en qui elles croyaient voir le diable. En juin 1895, Berdoly renonça à son siège au Conseil général. Il fut réélu député le 8 mai 1898, au premier tour de scrutin sans concurrent, avec 10.184 voix sur 10.791 votants. Il fut enfin élu Sénateur des Basses-Pyrénées le 28 janvier 1900, par 657 voix sur 992 votants, en remplacement du Sénateur républicain Vignancour.
Au Parlement, Berdoly semble, pour reprendre le mot d'un journal conservateur de Paris Le Mémorial avoir fait peu de bruit. A la Chambre, inscrit au groupe de l'Union républicaine, membre de diverses Commissions et notamment en 1902, de la Commision d'examen d'une convention franco-espagnole, il se borna à déposer quelques rapports sur des pétitions. Il soutint de ses votes le Ministère Waldeck-Rousseau, dont il approuvait la doctrine au sujet des rapports de l'Eglise et de l'Etat, puis le Ministère Combes. Il défendit aussi par ses suffrages les intérêts de l'agriculture, qu'il souhaitait voir puissamment protégée et il fit preuve d'une grande prudence sur le,-, questions sociales ou fiscales. Il avait d'ailleurs promis en 1893 à ses électeurs de défendre « la propriété contre les menaces du socialisme révolutionnaire ». Au Sénat, où il resta inscrit au groupe de l'Union républicaine, il ne semble pas être intervenu.
Prononçant son éloge funèbre le 30 octobre 1905, le Président Fallières le loua surtout d'avoir été « un des militants les plus résolus, les plus fermes et les plus dignes de la confiance du parti républicain ».
Il avait été fait en 1890, Officier d'Académie et Chevalier du Mérite agricole.