Louis Puy
1911 - 1965
PUY (Louis, Gaston)
Né le 23 décembre 1911 à Avignon (Vaucluse)
Décédé le 3 mai 1965 à Toulon (Var)
Député du Var de 1951 à 1958
Issu d’une famille aisée d’Avignon, Louis Puy, après son baccalauréat, commence des études de médecine à la Faculté de Marseille qui le conduisent, après l’obtention de son doctorat, à exercer dans la ville de Toulon où il acquiert dès la fin des années trente une certaine notoriété professionnelle et locale. Mobilisé en septembre 1939 comme médecin militaire, il participe à la campagne de France et est rendu à la vie civile immédiatement après l’armistice. Il reçoit à ce titre la Croix de Guerre.
À la Libération, il adhère à la SFIO, essentiellement par amitié pour le chef socialiste de la résistance puis de la Libération de Toulon, le pharmacien et député du Var, Franck Arnal. Ce dernier, qui a exercé les fonctions de maire de la ville, d’août 1944 à avril 1945, ne souhaite pas briguer un nouveau mandat mais demande à Louis Puy, qui l’accepte, de se présenter sur la liste socialiste lors des élections municipales d’avril. Il est élu conseiller municipal mais prend rapidement ses distances vis-à-vis du nouveau maire et député communiste de la ville, Jean Bartolini. Séduit par l’entreprise gaulliste, Louis Puy adhère en mai 1947 au RPF, peu après sa fondation. À ce titre, il est désigné par le rassemblement gaulliste pour en conduire la liste aux élections municipales d’octobre 1947. Le succès national du RPF se vérifie également à Toulon où le RPF l’emporte. Occupant dans un premier temps les fonctions de premier adjoint, il accède rapidement à la charge de maire en janvier 1948 à la suite du décès de Paul Baylon, activité qu’il assume jusqu’aux élections municipales d’avril 1953. Il est battu à cette occasion mais demeure conseiller municipal jusqu’en 1965. Sa victoire à Toulon lui vaut une rapide ascension au sein du RPF dont il rejoint le Conseil national en 1948. L’année suivante, en mars, il est élu sous les couleurs gaullistes conseiller général du deuxième canton de Toulon tenu jusqu’alors par Franck Arnal, et le reste jusqu’en 1955 où il échoue face au socialiste.
A l’occasion des élections législatives du 17 juin 1951, le RPF confie à Louis Puy la direction de sa liste. Avec 32 606 des 162 895 suffrages exprimés, soit 20% des voix, il est élu à l’Assemblée nationale qui valide son élection le 6 juillet. Il rejoint alors les commissions de la défense nationale (1951-1953), de la justice et de la législation (1952-1953), des moyens de communication et du tourisme (1953-1954), de la presse (1953-1955) dont il est nommé secrétaire en 1955 et, enfin, de celle du suffrage universel, des lois constitutionnelles, du règlement et des pétitions. Avec seulement le dépôt d’un rapport et deux propositions de loi et de résolution et sept interventions, Louis Puy ne se distingue guère par une activité soutenue. Il rapporte sur la proposition de porter à dix-huit mois la durée du service militaire actif en septembre 1951, suggère de renforcer les droits d’un propriétaire en cas de menace d’expropriation en novembre 1954, ou encore de créer une allocation de vieillesse à certaines catégories de la population musulmane d’Algérie en juillet 1955. Il prend quelquefois la parole en séance sur des sujets aussi hétéroclites que la défense de la liberté de la presse le 7 mai 1954, le dépistage du cancer, le budget militaire de 1955 ou la dénonciation d’un certain nombre de conflits sociaux et de grève dont il redoute « les incidences matérielles et morales » le 24 novembre 1955. Durant cette seconde législature, il vote pour les lois Marie et Barangé, se prononce contre le projet de CECA, pour l’adoption de l’échelle mobile des salaires, contre le premier cessez-le-feu en Indochine, contre la mise en place de la TVA, s’abstient sur les accords de Genève puis ceux de Londres, vote entre-temps contre l’adoption de la motion Aumeran, c’est-à-dire pour la CED, contre les accords de Paris, pour la proclamation de l’état d’urgence en Algérie. Il s’abstient lors de l’investiture et vote la chute du premier gouvernement d’Edgar Faure, mais soutient systématiquement de ses votes son second cabinet, réserve sa confiance lors de l’investiture d’Antoine Pinay mais vote celle de Joseph Laniel et s’abstient lors de sa chute. Il s’abstient de nouveau lors de l’investiture de Pierre Mendès France mais sa chute.
En mars 1952, alors qu’Antoine Pinay est investi président du Conseil, les gaullistes s’entre-déchirent face aux exclusives lancées par le général de Gaulle contre lesquelles les protestations parlementaires montent. Parmi eux, Louis Puy, avec André Bardon et Pierre July, rédigent alors un communiqué, finalement non diffusé, sur la nécessité de «laisser la porte ouverte à toutes les négociations dont le seul but serait l’intérêt de la France». En juillet suivant, Louis Puy quitte le groupe RPF avec plusieurs de ses collègues pour constituer le groupe des indépendants d’action républicaine et sociale. C’est donc au nom de l’ARS qu’il se présente en tête d’une liste d’«union des indépendants, indépendants-paysans et ARS» aux élections législatives anticipées du 2 janvier 1956. Avec 29 521 des 198 616 suffrages exprimés, soit 14,9%, Louis Puy est réélu. Après la validation de son élection le 20 janvier 1956, il retrouve les commissions de la défense et de la presse dont il élu vice-président de 1956 à 1958. Il dépose cinq rapports et propositions de loi ou de résolution relatifs à la prorogation du mandat des députés d’Algérie, l’aide à porter aux sinistrés du Var, l’amélioration de la retraite des cadres ou celle des militaires en fin de carrière (3 juin 1958). Il intervient assez peu, sinon sur le personnel des arsenaux ou la défense de certains intérêts catégoriels, notamment des gens de presse. Il s’excuse à de ses diverses absences ou sollicite des congés à plusieurs reprises. Il vote les pouvoirs spéciaux mais contre le projet de loi sur les institutions en Algérie, vote pour la CEE et l’Euratom, pour la proclamation de l’état d’urgence. Il s’abstient sur l’investiture puis vote la chute de Guy Mollet, vote la confiance à Bourgès-Maunoury lors de son investiture mais la lui retire lors de sa chute, tout comme pour Félix Gaillard par la suite. Il soutient l’investiture de Pierre Pflimlin. Il vote enfin la confiance au général de Gaulle le 1er juin 1958, lui accorde pleins pouvoirs le lendemain et accepte le même jour le principe d’une révision constitutionnelle.
Louis Puy se représente sous l’étiquette CNIP aux élections législatives de novembre 1958 mais, avec 6 101 des 46 064 suffrages exprimés, soit 13,2% des voix, il est éliminé dès le premier tour. Il conserve néanmoins ses mandats municipaux à Toulon jusqu’à son décès prématuré le 3 mai 1965.