Félix Pyat
1810 - 1889
Représentant du peuple en 1848, en 1849, en 1871, député de 1888 à 1889, né à Vierzon (Cher) le 4 octobre 1810, mort à Saint-Gratien (Seine-et-Oise) le 3 août 1889, fils d'un avocat royaliste, il fit de brillantes études au collège de Bourges, où il eut pour camarade Jules Sandeau, fut reçu bachelier à seize ans, et vint suivre les cours de droit de la faculté de Paris.
Son père le destinait au barreau ; mais Félix Pyat, qu'une vocation irrésistible entraînait vers la littérature, se jeta dans le journalisme militant dès qu'il eut été reçu avocat (1831), et prit une part active aux réunions de la jeunesse démocratique. Dans les dernières années de la Restauration, il s'était mis à la tête de plusieurs manifestations hostiles à la royauté ; en 1829, aux « Vendanges de Bourgogne », dans un banquet que les étudiants du Cher offraient aux députés de l'opposition, banquet où se trouvait le comte Jaubert, il avait porté un toast à la Convention nationale, et avait remplacé par le buste de La Fayette celui de Charles X qui décorait la salle. Pendant les journées de Juillet, il se battit sur les barricades.
Remarqué par Henri de La Touche, Pyat collabora au Figaro, alors organe libéral et démocratique, et y fit entrer sa compatriote Mme George Sand. Peu de temps après, Jules Janin lui ayant demandé quelques pages pour insérer dans son Barnave, le jeune écrivain composa, en une nuit, l'épisode si remarqué des Filles de Séjan ; le célèbre critique négligea d'en faire connaître au public le véritable auteur, et cette omission entraîna une rupture éclatante entre les deux hommes de lettres. Félix Pyat fournit encore d'importants articles au Charivari, à la Revue de Paris, à l'Artiste, au Livre des Cent et un, publié au bénéfice de l'éditeur Ladvocat, au Salmigondis et à Paris révolutionnaire. Possesseur, à la mort de son père, d'une fortune de près d'un million, Félix Pyat engagea une partie de ses capitaux dans la Revue britannique, dont il fut quelque temps le directeur, puis il passa à l'Europe littéraire, où il publia, sous le titre d'Arabella, un drame plein d'allusions directes aux circonstances tragiques de la mort récente du prince de Condé. Révolutionnaire ardent en politique, Félix Pyat se montra toujours, en littérature, très opposé au mouvement romantique, où il voyait l'œuvre exclusive de la réaction royaliste et religieuse. Chargé de diriger le feuilleton littéraire du Siècle, il contribua vers la même époque, avec Victor Hugo, Balzac, Léon Gozlan, George Sand, et surtout avec Louis Desnoyers, à la fondation de la Société des gens de lettres. En même temps, il collaborait à la Revue du progrès et au National. Un feuilleton de Jules Janin, offensant pour la mémoire de M.-J. Chénier et publié à propos d'une reprise de Tibère, réveilla les ressentiments de Félix Pyat qui, dans un mordant écrit intitulé : Marie-Joseph Chénier et le prince des critiques (1844), se livra à l'égard de l'écrivain des Débats à de virulentes attaques personnelles. Un procès s'ensuivit et l'auteur du pamphlet fut condamné à six mois de prison, qu'il subit à Sainte-Pélagie, dans la cellule que venait de quitter Lamennais. Félix Pyat collabora aussi à la Réforme. D'autre part, ses productions dramatiques, en fondant sa réputation littéraire, avaient rendu son nom populaire. Le premier ouvrage qu'il donna au théâtre fut : Une révolution d'autrefois, ou les Romains chez eux, en collaboration avec Théodore Burette, représenté à l'Odéon le 1er mars 1832 et interdit dès le lendemain. Il écrivit ensuite, avec Luchet, le Brigand et le philosophe, joué à la Porte-Saint-Martin (22 février 1834) ; puis seul, Ango, représenté à l'Ambigu le 29 juin 1835, et supprimé la même année par application des lois de septembre ; les Deux Serruriers, qui furent un des grands succès de la Porte-Saint-Martin (1841) ; Cédric le Norwégien, donné à l'Odéon en 1842 ; Mathilde, en collaboration avec Eugène Sue ; enfin deux pièces qui eurent un très grand retentissement, Diogène (1846) et le Chiffonnier de Paris (1847).
L'existence politique de Félix Pyat ne commença qu'à la révolution de 1848. George Sand ayant obtenu de Ledru-Rollin, dans les premiers jours de mars, la révocation de Michel de Bourges, nommé tout d'abord commissaire général du gouvernement dans le Cher, Félix Pyat fut mandé au ministère de l'Intérieur, et reçut, pour succéder à Michel, des pouvoirs illimités. Il accepta, non sans hésitation, fit abandon du traitement (80 francs par jour) qui lui était alloué, et remplit pendant un mois les fonctions de commissaire général.
Très populaire dans le département, il y fut élu, le 23 avril suivant, représentant du peuple à l'Assemblée constituante, le 4e sur 7, par 43,322 voix. Il alla siéger parmi les républicains les plus avancés et vota constamment avec le groupe de la Montagne :
- contre le rétablissement du cautionnement et de la contrainte par corps,
- contre les poursuites contre Louis Blanc et Caussidière,
- pour l'abolition de la peine de mort,
- pour l'amendement Grévy,
- pour le droit au travail,
- contre l'ensemble de la Constitution.
Absent le jour du vote sur l'ordre du jour en l'honneur de Cavaignac, il écrivit que s'il eût été présent, il eût voté contre. Il se prononça encore:
- contre la proposition Rateau,
- pour l'amnistie,
- contre l'expédition romaine,
- pour l'abolition de l'impôt des boissons, etc.
Après le vote de l'autorisation de poursuites contre Louis Blanc, dans la nuit du 25 au 26 août 1848, Félix Pyat, accompagné de M. Duclerc, alla chercher Louis Blanc chez M. d'Aragon, représentant de la droite, qui lui avait offert un asile, et favorisa son départ de France en le conduisant en voiture jusqu'à Saint-Denis.
A la Constituante, il prononça plusieurs discours véhéments, d'une incontestable verve, où se retrouvent les défauts et les qualités du style nerveux et imagé de l'écrivain. M. Jules Simon rapporte que M. de Vaulabelle tenait Félix Pyat pour le premier orateur de l'Assemblée. Le 5 octobre 1848, le représentant du Cher proposa, au cours du débat sur la Constitution, la suppression de la Présidence de la République :
« Citoyens représentants, dit-il en débutant, je ne veux pas de Président. Je n'ai pas la prétention de vous convertir à mon opinion : je veux, je dois seulement vous dire ce que je regarde comme la vérité. Toute société, pour être bien faite, doit être faite à l'image de l'homme et conformément à sa nature... Il faut donc connaître l'homme pour connaître la société. Ce qui a toujours manqué aux législateurs du passé, c'est la science de l'analogie, c'est l'étude de l'homme et l'observation de sa nature, c'est de n'avoir pas regardé d'assez près le modèle, l'œuvre de Dieu, le grand législateur ; c'est de n'avoir pas conformé leur institution à la sienne, en un mot la société à l'homme. L'homme est un gouvernement. Il se passe en lui tous les phénomènes d'un gouvernement parfait, car il en est un ; il a en lui des pouvoirs distincts, mais réglés par une volonté supérieure. Le cerveau est un vrai pouvoir législatif qui propose, discute et vote, une sorte d'assemblée délibérante comme la vôtre, une convention de toutes les facultés, de toutes les activités, de tous les droits, de tous les devoirs, de tous les intérêts, de tous les besoins, de toutes les passions et de tous les sentiments de l'homme. Le bras est un vrai pouvoir exécutif, l'agent, le ministre qui réalise et matérialise la volonté humaine. La tête commande, le bras exécute, et le bras dépend de la tête, l'action, de la volonté. Dieu n'a donc pas fait le pouvoir exécutif indépendant du pouvoir législatif dans l'homme ; un homme n'a pas deux volontés, un corps n'a pas deux têtes. C'est l'instinct de cette vérité qui vous a fait rejeter les deux Chambres ; la démonstration de cette même vérité devrait aussi vous faire exclure le Président. »
MM. de Tocqueville et de Parieu répondirent à l'orateur, et, le lendemain, M. J. Grévy présenta son célèbre amendement, en faveur duquel votèrent les partisans de l'abolition de la Présidence, mais qui ne tendait en réalité qu'à remettre à l'Assemblée le soin de désigner le chef du pouvoir exécutif.
Le 2 novembre, Félix Pyat proposa d'ajouter au chapitre VIII du préambule de la Constitution la formule suivante : « La République doit protéger le citoyen dans sa personne, sa famille, sa religion, son droit de propriété et son droit au travail. » Dans un discours très fréquemment interrompu par la majorité, il défendit son amendement :
« Citoyens, le vieux monde, qui pivotait sur l'injustice et la force, a toujours tenu le travail en mépris et en haine, le regardant comme un mal et une honte, comme un signe de dégradation et de châtiment réservé aux inférieurs et aux vaincus, attentatoire enfin à la dignité et à la souveraineté de l'homme libre. M. de Montalembert l'a appelé une peine, M. Guizot l'a appelé un frein, et nous, nous l'appelons un droit. »
Le 30 avril 1849, de concert avec Ledru-Rollin et plusieurs autres représentants, Félix Pyat réclama l'abolition du cautionnement des journaux et écrits périodiques : 423 voix contre 226 rejetèrent l'amendement. Un toast aux paysans, qu'il porta dans un banquet socialiste à Paris et qui fut répandu à un très grand nombre d'exemplaires, eut, à la même époque, un énorme retentissement, et plaça son auteur au premier rang des chefs du parti démocratique socialiste. Vers le même temps, il eut un duel avec Proudhon qui l'avait traité dans son journal d'aristocrate de la démocratie.
Aux élections du 13 mai 1849, il fut réélu représentant à l'Assemblée législative dans trois départements: 1° dans le Cher, le 1er sur 6, par 33 960 voix (61 469 votants, 82 313 inscrits); 2° dans la Nièvre, le 3e sur 7, par 41 786 voix (65 811 votants, 88,144 inscrits) ; 3° dans la Seine, le 11e sur 28, par 116 185 voix (281 140 votants, 378 043 inscrits). Il opta pour le Cher, et vint reprendre sa place à la Montagne, à côté de Lamennais. Proposé par ce groupe pour secrétaire de l'Assemblée, il refusa.
Il ne devait d'ailleurs siéger que peu de jours à la Législative. Ayant appuyé l'interpellation Ledru-Rollin sur les affaires de Rome, il contribua avec lui à rédiger la protestation et l'appel aux armes qu'il signa, se rendit, le 13 juin, au Conservatoire des Arts et Métiers, parvint à échapper à la troupe, passa quelques jours chez son ami M. Lockroy, auteur et artiste dramatique), père du futur ministre, et gagna ensuite la Suisse, où il résida jusqu'en 1851, puis la Belgique d'où il lança plusieurs écrits révolutionnaires : Les Loisirs d'un proscrit, les Lettres d'un proscrit, adressées au comte de Chambord, à Louis-Napoléon Bonaparte, au prince de Joinville, à Barbès, aux ouvriers, à la France, etc. ; de là il passa en Angleterre où il séjourna sans interruption jusqu'en 1869. La Haute Cour de Versailles l'avait condamné par contumace à la déportation. A Londres, il poursuivit activement son œuvre de propagande, organisa le groupe la Commune révolutionnaire, et exposa dans une Lettre aux proscrits (1855) le programme de la fraction la plus avancée de la démocratie socialiste :
« Au nom du droit éternel, universel, imprescriptible, disait-il, la République française ne reconnaît pas de rois, elle ne reconnaît que la souveraineté des peuples. Tous les peuples sont maîtres de disposer d'eux-mêmes, selon le besoin de leur nature et dans la plénitude de leur volonté. L'insurrection est le droit des peuples esclaves, la solidarité est le devoir des peuples libres... »
En 1858, à l'occasion de l'attentat d'Orsini, Félix Pyat publia une ardente apologie de l'acte du révolutionnaire italien, et fut traduit, à la demande du gouvernement français, devant un tribunal anglais, qui l'acquitta. Partisan déterminé du régicide, Pyat est revenu depuis sur ce sujet en mainte circonstance.
L'amnistie générale du 15 août 1869 lui permit de rentrer en France. Il joignit d'abord ses protestations à celles des autres exilés, puis il écrivit dans le Courrier de l'Europe qu'il acceptait l'amnistie, « les proscrits devant servir plus utilement et plus dignement la liberté dehors que dedans. » Il collabora au Rappel, parut dans plusieurs réunions publiques, et encourut en dix-sept jours une série de condamnations pour délits de presse ou de parole montant à dix-sept mois de prison.
Le 22 novembre 1869, sa candidature d'inassermenté fut présentée dans la 8e circonscription de la Seine, mais elle ne réunit qu'un petit nombre de voix. Il dut se soustraire à l'arrestation qui le menaçait, et, ne pouvant assister au banquet révolutionnaire de Saint-Mandé, donné le 21 janvier 1870, il envoya aux assistants le texte d'un toast qui fit grand bruit : c'était le toast à une balle. « Ô petite balle! Tu peux être la vie comme la mort. Tout dépend de toi, de toi seule. Chacun t'invoque, tout le monde t'attend, n'espère qu'en toi. Tout le monde !... Car si la France marche, le monde marche ; si elle penche, il tombe. Petite balle de bon secours, relève tout ! Petite balle de l'humanité, délivre-nous !... » Ce toast valut à Félix Pyat d'être compris au nombre des accusés traduits, le 19 juillet 1870, devant la Haute Cour de Blois. Il se décida alors à retourner en Angleterre, et ce fut par contumace que la haute cour le condamna, le 9 août suivant, à cinq ans de prison et 6 000 francs d'amende. On calcula alors que, de 1849 à 1870, Félix Pyat condamné par toutes les juridictions, depuis la Haute Cour jusqu'à la police correctionnelle, avait été frappé de 212 000 francs d'amende, d'une condamnation à la déportation, de 29 ans et 5 mois de prison, de 5 ans de surveillance et de 10 ans d'interdiction.
De retour à Paris, à la chute de l'Empire, il s'empressa de fonder le journal le Combat, ou il attaqua vivement le gouvernement de la Défense nationale, et fit campagne pour l'élection de la Commune. Le 28 octobre 1870, il publia dans le Combat cette note encadrée de noir : « Le maréchal Bazaine a envoyé un aide de camp au roi de Prusse pour traiter de la reddition de Metz. » Pyat tenait la nouvelle de Flourens, qui la tenait lui-même de M. H. Rochefort, membre du gouvernement. Cette nouvelle produisit la plus vive émotion à Paris. Les bureaux du Combat furent saccagés par les gardes nationaux furieux, la nouvelle démentie, quoique vraie, par le gouvernement, et Félix Pyat accablé d'outrages dans les réunions publiques. Mais le surlendemain 31 octobre, le Journal officiel avouait la reddition de Metz, et le peuple en armes dans l'Hôtel de Ville envahi, nommait par acclamation Félix Pyat membre du comité insurrectionnel de salut public. Le mouvement ayant été comprimé presque aussitôt, Pyat fut arrêté et enfermé jusqu’au 14 novembre à la Conciergerie. Rendu à la liberté, il reprit ses luttes contre le gouvernement de la Défense et pour l'établissement de la Commune ; le Combat supprimé, il le remplaça par le Vengeur.
Le 8 février 1871, il fut élu représentant de la Seine à l'Assemblée nationale, le 11e sur 43, par 145 872 voix (328 970 votants, 547 858 inscrits). Il alla à Bordeaux voter contre la paix, et, dans la séance du 3 mars, il lut à l'Assemblée une lettre où il disait :
« Je proteste contre le vote d'avant-hier, non par ma démission, car l'Assemblée n'a pas le droit de l'accepter, elle est dissoute de droit par son vote. En mutilant la France, elle s'est tuée. En effet, elle ne représente plus la France, toute la France qui l'a nommée. Je conserve donc mon mandat, tout en me retirant de cette Assemblée où je ne rentrerai pas, tant que son vote parricide ne sera pas annulé. »
Puis il revint à Paris, continua à rédiger le Vengeur, et accepta, le 26 mars, le mandat de membre de la Commune pour le 10e arrondissement de Paris. Il eut de vives polémiques avec M. H. Rochefort au sujet des événements du 31 octobre, fit partie, à la Commune, des commissions exécutive et des finances, puis du comité de salut public (2 mai), vota la loi des otages, réclama avec instance le renversement de la colonne Vendôme, et signa, le 22 mai, le dernier numéro du Vengeur, qui invitait la garde nationale à une résistance à outrance: il placarda lui-même ce numéro sur une barricade de la rue Montorgueil, organisa la lutte dans le 10e arrondissement, puis échappa aux poursuites, et ne quitta Paris, où il se tenait caché, pour se rendre en Angleterre, que dans le courant de l'année 1872. A la fin de mars 1873, il fut condamné à mort par contumace par le 3e conseil de guerre. En 1879, il collabora sous les pseudonymes : Diogène et Un exclu, au journal socialiste la Marseillaise.
Rentré lors de l'amnistie plénière de 1880, il fonda un nouveau journal intitulé la Commune, encourut encore une condamnation, qui resta d'ailleurs inexécutée en raison de la loi nouvelle sur la presse, donna des articles à l'Hôtel de Ville, à la France libre, etc., et fut inscrit, en 1885, dans le Cher, sur la liste des candidats républicains socialistes à la Chambre des députés : en tête de cette liste, où étaient portés avec lui MM. Ed. Vaillant, Henry Maret, E. Baudin, Margot et Gaston Cougny, il réunit près de 18 000 voix ; au second tour de scrutin, la liste opportuniste resta seule en présence des conservateurs, et l'emporta; Félix Pyat échoua également dans la Nièvre et dans la Seine.
En 1887, un nouveau siège de sénateur ayant été attribué par le sort au département du Cher, le nom de Félix Pyat servit de ralliement aux électeurs partisans de l'abolition de la Chambre haute, et faillit sortir de l'urne ; au ballottage, M. Louis Pauliat fut élu ; Félix Pyat collaborait alors au Cri du peuple.
Le 25 mars 1888, il fut élu député des Bouches-du-Rhône par 40 273 voix (77 995 votants, 138 524 inscrits), contre 23 719 à M. Ed. Hervé, monarchiste, 12 496 à M. Henry Fouquier, opportuniste, et 1 071 au général Boulanger. Il s'assit à l'extrême gauche de la Chambre avec laquelle il vota constamment, et prit plusieurs fois la parole : pour poser diverses questions aux ministres de la Guerre et de la Marine, pour réclamer du cabinet Floquet des mesures énergiques contre les princes d'Orléans, et pour affirmer, à propos de la révision de mandée par le général Boulanger, des doctrines à la fois révisionnistes et anticésariennes. Il vota, à la fin de la session,
- contre le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889),
- contre l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution,
- contre les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- contre le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse ;
il s'abstint sur les poursuites contre le général Boulanger, parce qu'il trouvait « la juridiction de la Haute Cour antirépublicaine, impopulaire et dangereuse, la seule juridiction possible étant la juridiction militaire. »
Félix Pyat est mort le 3 août 1889, à Saint-Gratien (Seine-et-Oise), dans une petite maison qu'il habitait depuis 1881.
En 1885, il avait fait représenter un nouveau drame à l'Ambigu, l'Homme de peine, et avait réuni sous ce titre : Les Cahiers du peuple, plusieurs de ses articles de la France libre.