Jules Ramarony

1901 - 1994

Informations générales
  • Né le 3 septembre 1901 à Bordeaux (Gironde - France)
  • Décédé le 21 octobre 1994 (Lieu de décès inconnu)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Gironde
Groupe
Parti républicain de la liberté
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Gironde
Groupe
Parti républicain de la liberté
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Gironde
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Gironde
Groupe
Centre républicain d'action paysanne et sociale et des démocrates indépendants

Biographies

Biographie de la IVe République

RAMARONY (Jules, Marius)
Né le 3 septembre 1901 à Bordeaux (Gironde)
Décédé le 21 octobre 1994 à Bordeaux (Gironde)

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Gironde)
Député de la Gironde de 1946 à 1955
Secrétaire d’Etat à la marine marchande du 10 janvier au 28 juin 1953 et du 2 juillet 1953 au 20 juin 1954

Jules Ramarony est l’un des trois enfants de Charles Ramarony, docteur en droit, avocat au barreau de Bordeaux et de Marie Magdeleine Magendie, né après Eugène (1897-1952), médecin et Jean-Baptiste (1899-1934), journaliste. II effectue ses études au lycée de Bordeaux, puis à la faculté de droit de la ville où il obtient sa licence et s’inscrit au barreau, en 1926, comme avocat. La même année, il épouse Madeleine Varon et de ce mariage sont nés deux fils, Michel - lui aussi avocat - et Christian.
Les premiers engagements politiques de Jules Ramarony datent des années 1930 et s’effectuent du côté des modérés. Ayant adhéré aux Jeunesses républicaines, il en est le président d’honneur en Gironde de 1934 à 1939 et occupe, en 1939, la fonction de secrétaire général adjoint de la fédération girondine de l’Alliance démocratique et radicale, formation locale dissidente du parti de l’Alliance démocratique. Mais les premières tentatives électorales sont des échecs ; candidat aux élections législatives en 1932 dans la circonscription de Bazas et en 1936 dans la première de Bordeaux, Jules Ramarony est battu.
C’est la seconde guerre mondiale qui le conduit, en moins d’un an, aux premiers rangs de la vie politique départementale et à devenir, à l’échelle nationale, un des acteurs de la reconstruction des droites. Jules Ramarony fait la campagne de France en 1939-1940. Vice-président départemental du Mouvement de libération nationale (MLN), il est nommé premier adjoint de la délégation spéciale à Bordeaux (1944-1945), avant d’être confirmé, par les élections du printemps 1945, premier adjoint au maire de Bordeaux. Le 30 septembre 1945, Jules Ramarony est élu conseiller général du canton de Bordeaux II, avec 53,1 % des voix. Parallèlement à ses activités locales et à son implantation électorale réussie qui font de lui le chef de la droite bordelaise à la Libération, Jules Ramarony joue un rôle national et préside la nouvelle formation politique de droite, le parti républicain de la liberté (PRL) dont il est, en 1945, un des fondateurs aux côtés d’André Mutter et Michel Clemenceau.
Pour l’élection de l’Assemblée constituante, le 21 octobre 1945, Jules Ramarony prend la tête d’une liste d’unité républicaine, sur laquelle figure, en seconde position, un ancien député de la Troisième République, Emile Gellie, ainsi que deux futurs députés de la Quatrième République, Emile Liquard et Jean Sourbet. La liste obtient 60 035 voix sur 380 070 suffrages exprimés, ce qui la place en troisième position loin derrière la SFIO mais presque à égalité avec le PCF : Jules Ramarony devient député. Au Palais-Bourbon, il devient président du groupe parlementaire de l’Unité Républicaine (1945-46). Au cours de ce premier mandat, il siège à la commission des territoires d’Outre-mer et à celle de la justice et de la législation. Il dépose une proposition de résolution et deux propositions de loi. Il intervient en séance publique à quatorze reprises, en défendant sept amendements et un contre-projet. Il dépose une demande d’interpellation.
Jules Ramarony est ensuite réélu en juin 1946, à la tête d’une liste du parti républicain de la liberté, avec 78 987 voix sur 400 503, qui obtient un second élu - à la plus forte moyenne - en la personne de Jean Sourbet. Sous la deuxième Constituante, il est nommé membre de la commission de la presse, de la radio et du cinéma et de celle du règlement et des pétitions. Il dépose une proposition de résolution et une proposition de loi. A vingt-et-une reprises, il prend la parole en séance publique, en défendant notamment onze amendements. Il dépose, par ailleurs, deux demandes d’interpellation.
Le 10 novembre 1946, les deux députés sortants PRL sont réélus sur une « liste de coalition républicaine. Parti républicain de la liberté » avec 69 854 voix. Durant la première législature de la Quatrième République, il appartient à sept commissions : presse (1946-1947) ; territoires d’Outre-mer (1948-1949) ; marine marchande et pêches (1948-1951), commission qu’il préside durant la même période ; suffrage universel, règlement et pétitions (1949-1950) ; justice et législation (1951) ; immunités parlementaires (1950-1951), commission dont il est le secrétaire durant la même période. Enfin, il est nommé juré de la Haute Cour de Justice, le 26 janvier 1948. Sous cette législature, il dépose quatorze propositions de loi, six propositions de résolution et deux rapports. Vice-président de l’Assemblée nationale (1947-1948), il préside vingt-cinq séances. Il prend la parole à quatre-vingt-deux reprises, déposant notamment huit demandes d’interpellation et deux rappels au règlement. Il défend dix-huit amendements, au cours de cette législature. Le 2 juillet 1948, il est également rapporteur pour avis de projets de loi ratifiant trois actes internationaux.
Le 17 juin 1951, Jules Ramarony n’est plus que le second, derrière Sourbet, sur la liste d’Union des Indépendants, des Paysans et des Républicains nationaux dans la deuxième circonscription de la Gironde, position due à la volonté de placer en tête le représentant de la droite rurale dans une circonscription rurale. La liste, apparentée avec celles du Rassemblement des gauches républicaines (RGR) et du Rassemblement du peuple français (RPF), recueille 25,5% des suffrages et garde les deux sièges de Sourbet et Ramarony.
Au Palais-Bourbon, Jules Ramarony se montre également très actif, au cours de ce troisième mandat. Il appartient à la commission des finances (1951-1952) et en devient membre titulaire en 1955. Il siège également à la commission de la marine marchande et des pêches (1951-1952), à celle de la justice et de la législation (1955). Le 9 août 1951, il est nommé à la commission consultative de la viticulture. Il dépose trente-trois textes, au cours de cette législature : vingt propositions de loi, sept propositions de résolution et quatre rapports dont un porte sur un projet de loi relatif au développement des crédits affectés aux dépenses de fonctionnement des services civils pour l’exercice 1952, au chapitre de la justice, et deux avis. Comme député, il intervient alors à dix-huit reprises en séance publique, défendant seize amendements et un sous-amendement. Il remplit les fonctions de rapporteur à trois reprises (30 novembre et 14 décembre 1951 ; 24 octobre 1952). Par deux fois, il est rapporteur pour avis (14 décembre 1951 et 4 décembre 1952). Il défend également un rappel au règlement. Jules Ramarony, vice-président de l’Assemblée nationale durant la première législature de la Quatrième République, puis en 1953-1954, est un des chefs de la droite libérale, comme en témoignent les fonctions que lui confient ses amis politiques : il préside le groupe de l’action paysanne et sociale (janvier - juillet 1952), puis le groupe indépendant paysan (juillet 1952 janvier 1953), fruit de la fusion du groupe précédent et du groupe paysan d’union sociale. C’est à ce titre qu’il est appelé au gouvernement en tant que secrétaire d’Etat à la marine marchande dans le cabinet Mayer (10 janvier - 28 juin 1953), puis dans celui de Laniel (2 juillet 1953 - 20 juin 1954). Dans le premier, il intervient à quatre reprises dans l’hémicycle du Palais-Bourbon ; dans le second, par cinq fois. Comme les autres membres du Parti républicain de la liberté (PRL), puis du Centre national des indépendants et paysans (CNIP), Jules Ramarony s’oppose en 1946 aux deux projets de constitution et vote l’investiture d’Antoine Pinay en 1952. Il s’abstient lors du vote d’investiture de Mendès France en juin 1954 et vote contre la Communauté européenne de défense (CED) en août 1954. En tant que « simple » député, fonction qu’il retrouve à l’été 1954, il prend la parole à dix reprises en séance publique, en défendant un amendement et en déposant une demande d’interpellation et une motion préjudicielle.
En Gironde, le temps des succès électoraux de la Libération s’achève tôt pour Jules Ramarony. Déjà, en 1947 et en 1949, il a perdu ses mandats locaux de conseiller municipal et de conseiller général, victime d’abord de Jacques Chaban-Delmas dans la commune de Bordeaux, puis de René Castéran dans le canton de Bordeaux-Caudéran, tous deux élus sous l’étiquette du Rassemblement du peuple français (RPF). Membre du PRL, puis du Centre national des indépendants et paysans (CNIP), Jules Ramarony, comme Jean Sourbet, n’a pu s’opposer à la vague gaulliste, sauf quand il a composé avec le RPF, en 1951, dans le cadre des apparentements. En 1956, le député de la Gironde perd son siège de député. S’il ne se représente pas en 1958, il échoue dans sa tentative de retrouver un siège de parlementaire, alors candidat aux élections sénatoriales de 1959.
Après cet échec, sous la Cinquième République, Jules Ramarony se consacre principalement à ses activités professionnelles, exerçant, à divers moments, des responsabilités locales ou nationales : bâtonnier de l’ordre des avocats de Bordeaux (1962-1963), vice-président de l’association nationale des avocats, président de la Chambre des propriétaires de Bordeaux et président de l’Union nationale de la propriété immobilière (1974). Il revient une dernière fois dans la vie politique locale dans un temps où les relations avec les gaullistes sont apaisées comme conseiller municipal de Bordeaux élu sur la liste Chaban-Delmas, entre 1971 et 1983.
Jules Ramarony était commandeur de la Légion d’honneur et commandeur du Mérite maritime. Il disparaît le 21 octobre 1994, à l’âge de quatre-vingt-treize ans.