Lucien Raux
1897 - 1959
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 18 janvier 1897 à Fresne-sur-l'Escaut (Nord).
Député du Nord de 1936 à 1942.
Lucien Raux est né d'une famille ouvrière.
Dès l'âge de 12 ans et demi il fait ses débuts comme ouvrier mineur à la Fosse Lagrange où il travaillera durant neuf années. Malgré son dur travail à la mine, il étudie la comptabilité et obtient son certificat de teneur de livres.
En 1932, il fonde la section syndicale unitaire des mineurs de Fresne, Trieu et Escauptont et en est nommé secrétaire ; en 1924, il est désigné à l'unanimité des mineurs unitaires de l'arrondissement au poste de secrétaire général à Denain qu'il occupera pendant cinq ans; en 1929, il est délégué à la sécurité et à l'hygiène par la fosse Cavinot et c'est là où au mois d'août de la même année, lors d'un mouvement de grève contre la guerre que Raux sera arrêté et condamné à trois mois de prison et 50 francs d'amende. En 1931, 1932, 1935 il est réélu délégué mineur à une énorme majorité.
Lucien Raux est un militant ouvrier attaché à son parti. On le trouve en 1921 au lendemain de la scission comme l'artisan de l'édification du parti communiste dans son arrondissement.
En 1935 il est élu maire d'Onnaing où il s'est montré un réalisateur apprécié.
Lors des élections législatives d'avril 1928, le journal L'Avenir annonça au mois de mars son intention d'être le candidat du parti à Valenciennes, mais le projet n'eut pas de suite. Par contre, il se présente au renouvellement de 1932 dans la 1re circonscription de Valenciennes, mais sans succès : en seconde position au premier tour avec 4.899 voix sur 18.364 votants, il perd environ 750 voix et un rang avec 4.142 voix sur 17.926 votants au scrutin de ballottage.
Aux élections du Front populaire de 1936, il se présente comme candidat du parti communiste dans la 1re circonscription de Valenciennes. Il obtient au premier tour 6.437 voix contre 6.429 au député sortant M. Delcourt, candidat S.F.I.O., et 5.019 à M. Coquelet, fédération républicaine. Au second tour, le désistement du candidat S.F.I.O. permet à Raux d'être élu par 10.291 voix contre 6.915 à M. Coquelet sur 17.861 suffrages exprimés.
Inscrit à la Chambre au groupe communiste, il est membre de la commission des douanes et des conventions commerciales, de la commission des mines et de la force motrice, de la commission de l'administration générale, départementale et communale.
Poursuivant à la Chambre son œuvre commencée sur le carreau des mines, Lucien Raux déploie une grande activité législative en faveur des mineurs.
Il dépose à cet effet une proposition de loi tendant à étendre les attributions des délégués à la sécurité dans les mines, qu'il rapporte lui-même. Il dépose, dans le même esprit, une proposition de résolution tendant à inviter le gouvernement à interdire les expulsions de leur logement des mineurs retraités.
Ses fonctions de magistrat municipal le conduisent également à se préoccuper de l'administration communale. Il dépose en ce sens une proposition de loi tendant à modifier l'article 74 de la loi de 1884 sur l'organisation municipale et s'élève en séance contre la détresse des petites communes et les efforts financiers qu'on exige d'elles.
Le parti communiste ayant été dissous le 26 septembre 1939 par le gouvernement, Raux attend le 11 décembre suivant pour fonder avec d'autres collègues anciennement communistes le groupe de l'union populaire française ; il fait partie des élus communistes qui n'ont pas été déchus de leur mandat le 20 février 1940.
Le 10 juillet 1940, M. Raux est porté comme ayant voté le projet de loi constitutionnelle donnant tous pouvoirs constitutionnels au maréchal Pétain.