Joannès Ravanat
1882 - 1958
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 1er décembre 1882 à Laffrey (Isère).
Député de l'Isère de 1928 à 1942.
Joannès Ravanat est né d'un père qui exerçait la profession de gantier. Dans sa jeunesse, il a travaillé d'abord chez un gantier, puis comme comptable, avant de s'occuper de la gestion de l'imprimerie nouvelle qui éditait un journal socialiste Le Droit du peuple. Adhérent de bonne heure au parti socialiste, il lui restera fidèle lors de la scission de Tours.
Après la guerre de 1914-1918, qu'il commença comme sergent dans les rangs du 75e régiment d'Infanterie, il est nommé officier de réserve pour sa conduite héroïque.
Au retour de la guerre, il devait reprendre encore plus activement son activité politique au service du parti socialiste.
En 1919 il a été élu au conseil municipal de Grenoble. A partir de 1925 il siégea au Conseil général de l'Isère comme représentant du canton de Grenoble-nord et plus tard en fut le vice-président. En 1928, il devint le député de la 3e circonscription de Grenoble, obtenant au second tour de scrutin 7.920 voix contre 5.288 voix à Vatin Perignon. Il conserva ce siège aux deux élections suivantes. Elu dès le premier tour : le 1er mai 1932, par 6.767 voix contre 3.481 voix à Martel et 2.535 voix à La Vasselay, et le 26 avril 1936 par 7.915 voix contre 4.366 voix à Hyvrard et 1.850 voix à Suppo.
A la Chambre il s'inscrivit au groupe socialiste et siégea dans de très nombreuses commissions : Alsace-Lorraine, marine militaire, mines et force motrice, règlement, agriculture, travaux publics et moyens de communication, comptabilité, dont il fut le dernier président sous la IIIe République. Il fut également nommé membre du Comité consultatif des forces hydrauliques le 16 juillet 1936. Il participa très activement aux travaux parlementaires, notamment pour les questions agricoles, fiscales et sociales et les problèmes de l'énergie. Il est, par exemple intervenu dans le débat sur le budget de 1929 au sujet des droits de mutation, dans des interpellations relatives au chômage, aux réductions de salaires des ouvriers de la Compagnie des mines de La Mure, et dans la discussion de projets de loi portant amélioration des retraites des ouvriers mineurs ou tendant à la ratification d'une convention internationale sur la durée du travail dans les mines de charbon.
Comme rapporteur, puis président de la commission de la comptabilité, il devait consacrer beaucoup de son travail aux problèmes du fonctionnement de la chambre des députés.
Il a pris part en qualité de rapporteur à la discussion d'un projet de résolution et d'une proposition de loi concernant les dépenses administratives de la Chambre des députés.
Il est intervenu, toujours comme rapporteur, dans la discussion d'une proposition de loi tendant à affecter l'indemnité législative fixée par la loi du 23 novembre 1906 d'un coefficient tenant compte de l'élévation du coût de la vie. Il est l'auteur d'un rapport concernant l'augmentation de la retenue opérée mensuellement sur l'indemnité législative au profit du compte spécial « abonnements aux chemins de fer et buvette ».
Il devait voter le 10 juillet 1940 les pouvoirs constituants au maréchal Pétain et depuis lors se retira de la vie publique.