Joseph Ravoahangy-Andrianavalona
1893 - 1970
RAVOAHANGY-ANDRIANAVALONA (Joseph)
Né le 28 octobre 1893 à Fianarantsoa (Madagascar)
Décédé le 21 août 1970 à Befelatanana (Madagascar)
Député de Madagascar de 1945 à 1951
Joseph Ravoahangy-Andrianavalona est, avec Jean Ralaimongo, la figure dominante du mouvement national malgache au XXème siècle. Il en aura été un acteur majeur, de ses origines avant 1914, jusqu’à l’indépendance en 1960, sur le terrain provincial comme à Tananarive et à Paris. C’est dans ce cadre qu’il faut replacer ses mandats parlementaires aux deux Assemblées constituantes de 1945-1946 et à la première Chambre de la Quatrième République, de 1946 à 1951. Ce dernier mandat a été interrompu par son arrestation en avril 1947 et la suspension corollaire de son immunité parlementaire, le 18 juillet suivant. Mais Joseph Ravoahangy, n’en ayant pas été déchu, a donc été député de Madagascar de 1946 à 1951.
L’homme qui exerce un important charisme sur les Malgaches en 1945-1947 n’est pas facile à cerner. Dissimulait-il un tempérament de nationaliste intransigeant, xénophobe, révolutionnaire même, comme les accusations l’ont souligné, ou était-il un modéré, légaliste, attaché au dialogue avec la France, foncièrement conservateur sur le plan social, assez proche finalement d’un Bourguiba dont les circonstances ont empêché qu’il connaisse le même destin ? La seconde description semble la plus juste.
Ses origines éclairent le personnage. Né à Fianarantsoa, en pays betsileo en 1893, il appartient à l’aristocratie Andriana de l’Imerina, plus exactement aux Andriamasinavalona, le plus élevé des groupes non-royaux. Il en tire toujours une grande fierté, suscitant même les railleries de ses compagnons de lutte, et le refus de la démagogie. Ce groupe mobile fournit nombre de tompomenakely, féodaux au service du souverain dans les provinces, qui ne dédaignent pas les activités économiques, tels que le commerce et la prospection minière dans le cas de son père.
Protestant luthérien, le jeune Ravoahangy fréquente l’école de la Mission protestante française (MPF), puis l’école régionale publique de Fianarantsoa, pour entrer ensuite, à Tananarive, à l’école Le Myre de Vilers, école de fonctionnaires malgaches créée par Gallieni. Enfin, en 1912, il rejoint l’école de médecine. C’est là que, enthousiasmé par les thèses du pasteur Ravelojaona proposant le modèle japonais à la jeunesse malgache, il fonde en 1913, avec quelques disciples, la « VVS » (Vy, Vato, Sakelika, « fer », « pierre », « ramification »), association travaillant à un risorgimento, un réveil culturel et national malgache. Mais le pouvoir colonial, à la fin de l’année 1915, y a vu une société secrète complotant sur l’extermination des Européens. En février 1916, Joseph Ravoahangy est l’un des sept condamnés aux travaux forcés à perpétuité. Il s’est agi, en fait, d’une condamnation pour délit d’opinion, qui s’est soldée par une grâce en 1922, avec réintégration à l’école de médecine en 1923. Mais une répression injustifiée a eu pour effet d’ériger la « VVS » plus tard en acte fondateur du nationalisme malgache, et a servi l’aura de Joseph Ravoahangy dans l’opinion.
De 1923 à 1936, il devient le lieutenant de Jean Ralaimongo, l’ancien combattant et instituteur betsileo qui a milité en France pour l’amnistie des « VVS ». Après trois années accomplies comme médecin de l’Assistance médicale indigène (AMI) à Tuléar, Joseph Ravoahangy, empêché de s’établir comme médecin libre à Diego Suarez, s’y rend néanmoins en octobre 1927, à temps pour remplacer Jean Ralaimongo à L’Opinion de Diego Suarez. Ce journal fait campagne pour l’accession en masse des Malgaches à la citoyenneté française, et s’en prend aux erreurs et abus coloniaux. Jean Ralaimongo a été emprisonné. Dans cette fonction de remplacement, Joseph Ravoahangy est ainsi amené à critiquer le redoutable décret foncier de 1926 ou la construction du chemin de fer Fianaramtsoa-Côte Est (FCE) dont il démontre le coût excessif et l’inutilité. Il dénonce enfin le travail forcé des jeunes conscrits du Service de la main-d’œuvre des travaux d’intérêt général (SMOTIG), qui vaut à la France une condamnation à la conférence du travail de Genève en 1930. Avec Jean Ralaimongo et Dussac, un colon créole qui les a rejoints en 1928, Joseph Ravoahangy rédige en 1929 une pétition résumant les aspirations malgaches, que Dussac va présenter au Gouverneur général à Tananarive. Telle est l’origine de la fameuse manifestation du 19 mai 1929, qui revendique la naturalisation en masse et officiellement, mais qui, dès cette époque, est perçue, par un Joseph Ravoahangy, comme une étape vers l’indépendance.
Pour les procès qui suivent, le PCF envoie à Madagascar un avocat, Maître Foissin, qui fait une tournée dans l’île avec Joseph Ravoahangy et y implante le Secours rouge international (SRI), les partis politiques étant toujours interdits aux Malgaches. Et, comme à cette époque, dans son Mémoire sur l’action économique à faire dans la lutte contre l’impérialisme (mai 1930), Joseph Ravoahangy s’exprime dans une phraséologie proche du marxisme-léninisme, le pouvoir en place ne tarde pas à l’étiqueter communiste, ce qu’il n’a jamais été.
En mai 1930, le nouveau gouverneur général Cayla lui inflige cinq ans de résidence forcée à Maintirano, sur la côte ouest. Le déporté, qui s’est inscrit à la SFIO en 1929, est alors défendu par un jeune député socialiste, Marius Moutet, qu’il retrouvera comme ministre de la France d’Outre-mer en 1946-1947. En 1935, il rentre à Tananarive pour participer à la création d’un nouveau journal, La Nation malgache, et il devient le rédacteur en chef du journal suivant, en 1936, Le Prolétariat malgache, organe du nouveau parti communiste de la région de Madagascar (PCRM), autorisé enfin grâce au Front populaire. Joseph Ravoahangy prend aussi une part active à la création des premiers syndicats malgaches, affiliés à la Confédération générale du travail (CGT), et soumis à des conditions de restriction dont il parvient à obtenir la levée en 1938. Mais son alliance circonstancielle avec les communistes ne dure guère. En juillet 1937, il patronne l’association L’Avenir (ny ho avy), d’inspiration nationaliste et anticommuniste. En fait, l’aristocrate fier de ses ancêtres et de ses capacités, attaché à la religion et à la conservation d’un ordre social ancien qu’il croyait modernisable sans bouleversement, ne peut que rejeter le marxisme et toute tutelle extérieure quelle qu’elle soit.
De 1938 à 1943, le militantisme de Joseph Ravoahangy est en sommeil. Il épouse alors la fille d’un pasteur, Flora Rabesandratana, l’une des premières bachelières malgaches, qui lui donnera quatre enfants. Il revient à la médecine, et n’essaie pas de mettre à profit l’affaiblissement de la France en 1940-1942. Cette attitude est motivée moins par la crainte de la répression vichyste que par un attachement à l’action légale : car on ne trouve aucune trace d’adhésion de Joseph Ravoahangy aux sociétés secrètes (Panama, Jiny-Jina) créées à partir de 1942, et qui seront le détonateur de l’insurrection de 1947.
Mais à la mort de Jean Ralaimongo en 1943, il est le seul candidat potentiel à sa succession à la tête du mouvement national. Seul, il connaît aussi bien la bourgeoisie nationaliste de Tananarive que les réseaux multi-ethniques de province issus de l’ex-PCRM qui a implosé et disparu en 1939. Il peut alors s’affirmer comme l’homme fort du moment, tant à la faveur des erreurs du pouvoir que dans l’espace de liberté qui s’ouvre avec la conférence de Brazzaville de février 1944. Le retour des gaullistes à Madagascar s’accompagne de graves abus en matière de réquisition et de marché noir, avec un désastreux office du riz qui crée un mécontentement profond dans la paysannerie. Joseph Ravoahangy relance alors l’action syndicale en présidant un syndicat des agriculteurs et des planteurs, au prix d’ailleurs d’un sérieux conflit avec la CGT communiste et son représentant Boiteau. Il participe, avec les principales figures du nationalisme, à un « Comité de salut public », porte-parole des doléances de la population. Joseph Ravoahangy-Adrianavalona s’impose enfin, en 1945, en jouant sur deux registres. D’une part, il s’est acquis l’estime et l’appui de hauts responsables coloniaux, contre le pasteur Ravelojaona vu comme le représentant du nationalisme « vieux hova » antifrançais. D’autre part, il mobilise les militants d’avant-guerre et de l’ex-PCRM dans des « comités Ravoahangy » qui donnent une dimension nationale à sa candidature comme député à la première Assemblée nationale constituante de 1945-1946. Le 18 novembre 1945, il est élu au second tour contre Ravelojaona, par 15 878 voix contre 6 833, dans la première circonscription (centre et est de l’île). Le second siège, celui de l’ouest, échoit à Raseta, candidat désigné. L’année suivante, aux élections de la seconde Constituante, le 2 juin 1946, il est plébiscité par plus de 90 % des électeurs : entre-temps, il est devenu l’idole des foules grâce à son action en France, et à la résonance qu’elle rencontre à Madagascar.
Le premier combat, essentiel à ses yeux, est celui qu’il mène au Parlement à Paris. Inscrit à aucune commission parlementaire sous les deux Constituantes, il dépose trois textes au total : une proposition de loi et deux propositions de résolution. Le 9 avril 1946, s’inspirant de la Charte de San Francisco et de l’exemple d’Ho Chi Minh, il dépose une proposition de loi faisant de Madagascar « un Etat libre, ayant son gouvernement, son parlement et son armée, au sein de l’Union française ». Le même jour, il dépose une proposition de résolution tendant à inviter le gouvernement à engager des négociations avec la délégation parlementaire malgache et à procéder à l’élection d’une Assemblée constituante malgache, en vue de l’institution d’un Etat malgache libre, associé à l’Union française. Mais il se heurte à l’attitude dilatoire des partis, le PCF compris. Le Mouvement républicain populaire (MRP) objecte que Raseta et lui ne représentent que les «Hova ». Les socialistes, eux, demandent l’accord des futures assemblées provinciales, un projet dont Joseph Ravoahangy ne veut à aucun prix, y voyant une volonté de diviser les Malgaches. Sous la première Constituante, il n’intervient qu’à deux reprises : dans la discussion qui entend fixer le régime électoral et la compétence des assemblées locales des territoires d’Outre-mer ; dans la discussion sur le projet de loi relatif aux assemblées locales de Madagascar. Concernant la création d’un Etat malgache indépendant, il n’obtient pas plus de résultats auprès de la seconde Constituante, quand il essaie de reprendre le problème, le 18 septembre 1946. Il espère que Madagascar pourra choisir par référendum le statut d’Etat associé dans l’Union française. Mais finalement, l’île reste un territoire d’Outre-mer dans la République une et indivisible, et le Gouvernement impose par décret ses cinq assemblées provinciales coiffées par une assemblée représentative à Tananarive. Joseph Ravoahangy estime pourtant son bilan parlementaire de 1946 positif : il a collaboré de près avec Houphouët-Boigny à la loi du 11 avril 1946 abolissant le travail forcé. Et l’accès des Malgaches à la citoyenneté a progressé grâce à l’abolition de l’indigénat, à l’unification de la justice et à la loi Lamine-Gueye du 25 avril 1946. Le 4 octobre 1946, à l’Assemblée nationale, il prend la parole dans la discussion sur l’élection des députés, notamment sur les dispositions relatives aux territoires d’Outre-mer. Tous ces progrès, il va pouvoir s’en prévaloir auprès des Malgaches, car il dispose désormais de puissants relais politiques.
Le premier est un nouveau parti politique, le Mouvement démocratique de la rénovation malgache (MDRM), créé à Paris en février 1946, car la loi de 1901 n’est pas encore promulguée à Madagascar. Même si l’initiative en revient surtout à des Malgaches fixés en France comme Jacques Rabemananjara, Joseph Ravoahangy en est le chef incontesté. Autre relais, les tirailleurs toujours en attente de rapatriement en 1946. Dès janvier 1946, il leur rend visite dans leurs camps du midi et, en juillet 1946, obtient le retour de plus de 6 000 d’entre eux sur l’Île-de-France. Leur rancœur contre une France jugée ingrate, bien plus que le discours que le député de Madagascar leur adresse à Cherbourg, le 13 juillet 1946, devait faire d’eux les agents dévoués du MDRM et les cadres actifs de l’insurrection de 1947.
Un premier retour à Tananarive, le 5 mai 1946, a déjà été un triomphe pour Joseph Ravoahangy, accueilli par la foule à l’aéroport. Une presse nationaliste bourgeonnante ne cesse de marteler que tous les acquis récents sont dus aux députés, et à Joseph Ravoahangy d’abord, qui est dépassé par les événements. La fin du travail forcé entraîne une crise de main-d’œuvre qui paralyse ports et plantations. Le Haut commissaire de Coppet juge bon de faire appel au député, en lui prêtant son avion personnel pour une tournée de l’île en août 1946. Partout, Joseph Ravoahangy prononce des discours modérés, appelant au travail, qu’il présente comme la condition de l’indépendance future. Mais les populations, travaillées par un MDRM en plein essor, voient dans cette tournée la preuve qu’une passation des pouvoirs est en cours. Sur la côte Est, des Betsimisaraka baisent la main du député et clament : « voici notre sauveur ». Le 10 novembre 1946, sa réélection à l’Assemblée nationale, par 44 701 voix contre 5 718 à son suivant immédiat, n’est qu’une formalité.
En fait, Joseph Ravoahangy va se trouver pris en tenailles entre une aile extrémiste du MDRM, noyautée par les sociétés secrètes, et une administration coloniale désormais décidée à combattre les « séparatistes » par tous les moyens. Les premiers lui reprochent sa « trahison » depuis sa conférence du Lutétia, le 17 septembre 1946 à Paris, où il avait réaffirmé son objectif, celui de négocier une indépendance dans l’Union française. Les extrémistes veulent l’indépendance totale, arrachée au besoin par la force. Les « miaramila Ravoahangy », la milice organisée dans la zone forestière fin 1946, sont une création de ses adversaires dans le MDRM, désireux d’utiliser son nom et de le compromettre. L’administration coloniale accuse Joseph Ravoahangy de duplicité. Elle est persuadée qu’il est aux ordres du PCF.
Quand l’insurrection éclate, le 29 mars 1947, Joseph Ravoahangy la désavoue immédiatement et propose sa collaboration au pouvoir, mais il se fait éconduire. Pourtant, de Coppet, disposant de renseignements précis, doute fort de l’implication de Joseph Ravoahangy dans le mouvement. Mais le 12 avril 1947, le secrétaire général adjoint du MDRM, Martin Rakotovao, soumis à des sévices policiers, met en cause le député, qui est immédiatement arrêté en dépit de son immunité parlementaire. Après enquête d’une commission présidée par Maurice Viollette, et dont le rapporteur est le futur président de la République René Coty, cette immunité est levée par un vote du Parlement le 1er août 1947. Durant ce mandat parlementaire raccourci à une année, le député de Madagascar a siégé à la commission des moyens de communication et à celle des territoires d’Outre-mer. Il a déposé une proposition de résolution et une proposition de loi. La première a souhaité inviter le gouvernement à prendre des dispositions pour la nationalisation de la banque de Madagascar (27 février 1947). La seconde a tendu à fixer le régime électoral, la composition, le fonctionnement et la compétence de l’Assemblée représentative de Madagascar (7 mars 1947). Le député malgache n’a pris la parole qu’à une seule reprise, lorsque son immunité parlementaire a été suspendue, le 18 juillet 1947.
A la suite du procès dit « des parlementaires », tenu à Tananarive de juillet à septembre 1948, Joseph Ravoahangy est condamné à mort le 4 octobre 1948. Son pourvoi en cassation est rejeté le 7 juillet 1949, mais dès le 15, le président Auriol commue la peine en détention à perpétuité dans une enceinte fortifiée.
Joseph Ravoahangy était-il coupable ? En fait, le pouvoir a bien douté de la valeur des preuves policières, mais il a imputé au député la responsabilité du climat pré-insurrectionnel qui s’était instauré à Madagascar avant le 29 mars 1947. De surcroît, une condamnation politique exemplaire réaffirmait aux yeux des populations malgaches la volonté de la France de maintenir sa souveraineté sur Madagascar. Comme la reine Ranavalona III en 1896-1897, Joseph Ravoahangy a payé l’utilisation que les insurgés ont faite de son nom. Après l’indépendance en 1960, il continue à nier toute participation à ce que les nationalistes malgaches considèrent comme la page la plus glorieuse de leur lutte de libération. En 1967, lors de la première commémoration officielle de l’insurrection, il appelle ses compatriotes à oublier le « cauchemar » de 1947. De fait, ce drame a ruiné ses chances de devenir le premier président d’une république indépendante de Madagascar.
Pour autant, son rôle n’est pas terminé après 1948. Emprisonné aux Comores, puis en septembre 1950 à Calvi en Corse, il est libéré le 29 mars 1956, mais est astreint à résidence fixe à Toulouse, où il travaille comme médecin dans un hôpital. Il exerce une véritable magistrature morale sur le nationalisme malgache, qui fait de son amnistie et de son retour, son premier objectif. Nombre d’observateurs croient, en 1958-1959, que ce retour donnera le pouvoir aux intransigeants de l’AKFM, le parti qui se veut l’héritier du MDRM, au détriment de Tsiranana et de son Parti social démocrate (PSD) francophile. En réalité, l’influence de Joseph Ravoahangy s’exerce toute entière dans le sens de la modération. Il reste très méfiant vis-à-vis de l’AKFM soviétophile (russophile). Il pousse les anciens chefs locaux du MDRM à rallier Tsiranana, et se déclare lui-même en faveur de l’entrée de Madagascar dans la communauté en décembre 1958. Tsiranana, de son côté, accroît son crédit dans l’opinion malgache en ramenant les exilés à Madagascar en juillet 1960. En échange, Joseph Ravoahangy lui apporte la caution mérina et protestante qui lui fait défaut. Aux législatives de septembre 1960, la liste indépendante, mais pro-Tsiranana, de Joseph Ravoahangy obtient deux des cinq sièges de Tananarive, face à l’AKFM.
Dans le premier gouvernement malgache indépendant, Joseph Ravoahangy est ministre de la santé. Il est, par la suite, après 1965, ministre d’Etat, délégué à la présidence de la République. Mais, si son prestige personnel reste intact, l’échec de sa liste aux élections municipales de Tananarive en 1969 montre qu’il est atteint par l’usure du régime et que son influence décline progressivement. A sa mort, le 21 août 1970, il reçoit des funérailles nationales et laisse à l’historien l’image d’un destin inachevé.