Eugène, Jean-Jacques Raynaldy
1869 - 1938
Né le 23 décembre 1869 à Rodez (Aveyron), mort le 15 juin 1938 à Rodez.
Député de l'Aveyron de 1919 à 1928.
Sénateur de l'Aveyron de 1930 à 1938.
Ministre du Commerce et de l'Industrie du 14 juin 1924 au 17 avril 1925.
Ministre de la Justice du 26 novembre 1933 au 27 janvier 1934.
D'origine modeste, Eugène Raynaldy, grâce à son travail et à son intelligence, fit de solides études juridiques aux termes desquelles il embrassa la carrière d'avocat et s'inscrivit au barreau de Rodez où il réussit rapidement.
Républicain modéré, il faisait campagne pour ses idées dans les journaux régionaux auxquels il apportait une importante collaboration, principalement au Courrier de l'Aveyron dont il assurera même quelque temps la direction politique.
Il est candidat aux élections législatives de 1910, mais il ne peut empêcher la réélection du député sortant, Joseph Monsservin, qui obtient 7.198 voix contre 6.886 à lui-même. Une élection partielle ouverte en 1912 à la suite de la démission de son adversaire heureux, devenu sénateur, ne lui est pas plus favorable, avec 6.685 voix il est battu par M. Auge qui en obtenait 6.891. En 1914, il ne fait pas acte de candidature.
Ce n'est qu'avec l'instauration du scrutin proportionnel qu'Eugène Raynaldy peut entrer à la Chambre des députés. Le 16 novembre 1919, en effet, avec 14.216 voix sur 48.849 votants, il est élu sur une liste d'union républicaine de gauche. Le même mode de scrutin lui assure une brillante réélection le 11 mai 1924 où il obtient 43.533 voix sur 86.398 votants, à la tête d'une liste de défense républicaine.
Le retour au scrutin d'arrondissement lui est contraire ; aux législatives de 1928, dans la circonscription de Rodez, il est battu dès le premier tour par M. Bonnefous, obtenant 11.296 voix contre 13.798 à son adversaire.
Les deux législatures pendant lesquelles il siégera à la Chambre des députés, où il était inscrit au groupe de la gauche républicaine démocratique, furent pour lui une période de très grande activité : le nombre des rapports qu'il présenta et des propositions de loi qu'il déposa ainsi que la fréquence de ses inter ventions en témoignent. Il fut vice président de la commission des mines et de celle de législation civile et criminelle. En 1924, il était élu vice-président de la Chambre et devenait presque aussitôt ministre du Commerce et de l'Industrie dans le premier cabinet Edouard Herriot. Pendant cette période, sur le plan local, il avait été, dès 1919, conseiller municipal de Rodez, dont il sera maire de 1925 à 1935, et, en 1922, conseiller général.
Son éclipse parlementaire fut de courte durée ; le 20 octobre 1929, dès le premier tour, il était élu sénateur de l'Aveyron, recueillant 409 voix sur 801 votants.
Son activité au Sénat, où il était inscrit à l'union démocratique et radicale, ne fut pas moins grande qu'à la Chambre. Membre de nombreuses commissions - il présida en 1932 celle des mines -, il rapporta de nombreux textes.
En 1933, il avait été appelé à siéger, comme ministre de la Justice, dans le 2e cabinet Camille Chautemps, mais pour une courte durée, car un scandale financier venait d'accroître l'agitation politique et Eugène Raynaldy allait en subir le contrecoup : alors qu'il n'était pas parlementaire, en effet, il avait apporté sa collaboration à une affaire qu'il avait vite reconnue suspecte et dont il s'était retiré aussitôt et cela devait alimenter une violente campagne contre lui et le gouvernement dont il faisait partie, ce qui entraîna leur chute commune deux mois plus tard.
En janvier 1938, des troubles cardiaques le contraignaient au repos et il s'éteignit dans sa ville natale le 15 juin de la même année, âgé de 68 ans, n'ayant pu achever ses neuf années de mandat.